samedi 11 octobre 2008

Comment le dalaï lama fait taire les dissidents



A l'occasion des JO en Chine, le dalaï lama a multiplié les déplacements pour sensibiliser l'opinion à la violation des droits de l'Homme au Tibet. Puis il s'est effondré à son retour en Inde. Hospitalisation à Bombay pour gêne abdominale et grande fatigue; convalescence; annulation des conférences prévues en Allemagne et en Suisse en ce mois d'octobre; enfin, extraction hier à Delhi de calculs à la vessie.

Le journaliste Roger Willemsen (qui l'a rencontré il y a une dizaine d'années et de nouveau récemment) a remarqué les traces d'un changement important chez le chef politique et spirituel de 73 ans. Son rire communicatif a perdu en fraîcheur et sincérité virile, son regard s'est voilé. Est-ce le surmenage? L'insuccès de ses dernières campagnes politiques? La superficialité des foules d'Occidentaux qui se pressent à ses conférences en quête de bouddhisme espresso? L'imbécilité des peoples qui l'entourent, comme Sharon Stone décla
rant que les tremblements de terre (ce printemps en Chine) résultaient du mauvais kharma chinois concernant le Tibet? Ou la vauité des has been qu'on lui jette dans les pattes, comme la mère Royal, le mannequin Bruni et Mme Line Renaud en France?

Il se pourrait aussi que le conflit opposant depuis de nombreuses années le dalai lama aux bouddhistes tibétains qui rendent un culte à la déité Dholgyal (Shugden) le pousse toujours plus loin dans l'usage de la puissance totalitariste qu'il exerce sur ses compatriotes. [Ainsi évoluent trop d'hommes politiques.]
Dholgyal, si je l'ai bien compris, fait pourtant partie d'une longue tradition. (Un oracle de cette déité avait indiqué le chemin de l'exil au tout jeune dalaï lama à la fin des années cinquante.) L'interdiction absolue de ce culte a été expressément étendue à notre pays. Le 16 août dernier, une assemblée des Tibétains de Suisse et du Liechtenstein a décrété, sur l'ordre du dalaï lama, que les fidèles n'avaient plus le droit de vénérer cette déité, ni de fréquenter ceux qui enfreindraient le commandement, ni de soutenir financièrement les monastères de cette conviction au Népal et en Inde. De plus, ceux qui critiqueraient le dalaï lama en public devraient être considérés comme faisant partie des alliés directs ou indirects de la Chine.

En janvier 1998, une émission de la Télévision alémanique rapportait des cas de persécution envers des Tibétains fidèles à Dholgyal en Inde. Certains d'entre eux exclus totalement de la société tibétaine. Des moines expulsés de leur monastère, sans possibilité de trouver du travail. Des familles chassées de leur logement qui avait été saccagé par des compatriotes. Des affiches encourageant nommément à tuer telle ou telle personne étaient collées dans les rues par les partisans de la ligne forte du dalaï lama!

Le souriant lama, un chef politique avant tout? Beaucoup parmi les rejetés conservent leur foi en Sa Sainteté tout en pratiquant leur dévotion à Dholgyal. Les Tibétains connaissent la tyrannie depuis des siècles. Rien de nouveau sous le soleil de l'Himalaya.

|| Ulysse

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo pour le mythe du bouddhisme tibétain libérateur et heureux... A quel saint se vouer?

Anonyme a dit…

Merci. Il y'a beaucoup plus d'informacion ici:

http://www.wisdombuddhadorjeshugden.org, aussi sur le blog:

http://wisdombuddhadorjeshugden.blogspot.com

Moi, je parle pas bien francais, mais j'espere que vous pouvez lire cet website!