samedi 27 décembre 2008

Gender studies: le cheval de Troie des études sur le genre est entré au Vatican


N
ous voyons arriver la fin de la présidence de baby Bush qui, afin d'atteindre ses buts, a instillé en ses concitoyens l'homophobie (la peur des homosexuels, convertie en haine) et la crainte du terrorisme. Aucun de ses prédécesseurs n'était allé aussi loin. Le
pape Benoît XVI, en revanche, ne semble pas terminer sa course. Lundi dernier, lunettes enfoncées sur le nez, penché sur un texte en italien, il lisait péniblement son discours de fin d'année devant la Curie (gouvernement pontifical). Il semble qu'un écho des gender studies (études universitaires américaines sur le genre) est parvenu jusqu'au siège du souverain pontife et aux oreilles des grigous qui mitonnent ses textes. Le cheval de Troie du féminisme et des queers -- ces tordus de gouines, pédés et trans -- est entré au Vatican.

Dans une approche peu conventionnelle des représentations modernes qui sous-tendent le genre, le pape a déclaré qu'il était aussi important de protéger l'hétérosexualité que les forêts. L'Église (la sienne) "devrait aussi protéger l'être humain de son autodestruction. Une sorte d'écologie humaine est nécessaire," a-t-il précisé. "Il faut que nous préservions les forêts tropicales. Mais la créature humaine le mérite tout autant." L'Église doit défendre les rôles traditionnels de "l'homme et de la femme afin que l'ordre de la création soit respecté." "La notion qui est souvent comprise dans le terme de genre se réalise finalement dans l'émancipation par laquelle l'homme se distancie de la création et du Créateur. L'homme veut agir seul et décider individuellement dans les domaines qui le concernent." Ce qui l'amène à vivre en contradiction avec la vérité.

Le texte est aussi labyrinthique qu'une dissertation de philosophe pris en délire de mensonge. C'est à se demander comment cette organisation qui est peuplée de 40% de gouines et de pédés enfermés dans des couvents et des sacristies, de 40% d'hétéros pervers ou frustrés, de 15% de femmes et hommes qui ont réussi leur sublimation et de 5% de pédophiles installés jusqu'aux postes les plus élevés (vu la protection dont ont bénéficié les plus coupables jusqu'à maintenant), comment cette organisation peut continuer à stigmatiser les homosexuel/les et donc encourager l'homophobie qui cause tant de malheurs, de
persécutions et de crimes au nom de son dieu d'amour.

Ohé la-bas! les drag queens de Rome, revenez à la réalité! L'arche de Noé, c'était il y a des milliers d'années... Depuis, la planète s'est repeuplée. Et il vaudrait mieux s'occuper de nourrir, vêtir et envoyer les vivants à l'école. De les protéger des maladies mortelles. Par exemple: vous pourriez
mettre une partie de l'or, de la myrrhe et de l'encens aux enchères chez Christies. Sans oublier vos fringues qui rendent les autres drags folles de jalousie.

Très saint Père, pour votr
e méditation laïque du 1er de l'an, je vous propose d'écouter Pat Califia que j'ai connue femme lorsque je lisais ses premiers bouquins; et qui est devenue transgenre, se considérant aujourd'hui à vocation masculine. "Si vous pouviez changer de sexe," demande-t-elle en traduction française, [pourquoi pas ajouter: changer d'identité sexuelle, de genre] "aussi facilement dans la réalité que dans le monde virtuel, et reprendre votre sexe d'origine ensuite, n'aimeriez-vous pas essayer au moins une fois?" [...] "Qu'est-ce qui changerait dans vos idées politiques, vos vêtements, vos préférences alimentaires, vos désirs sexuels [sauf votre respect, très saint Père!], vos moeurs sociales, votre style de conduite, de travail, de langage corporel, de comportement dans la rue?"

Ulysse -- Photo de la soeur de la Perpétuelle Indulgence (qui milite pour l'usage de la capote): Tristan Savatier.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ulysse, vous traitiez samedi 20 du cas du prédicateur Ted Haggard qui s'est piégé lui-même. Ne pensez-vous pas que le pape actuel procède inconsciemment de la même manière? La rumeur d'homosexualité colle à ses basques depuis sa jeunesse. Il est tout à fait honorable d'être "gay". Je ne le suis pas et ne m'en plains pas, car je sais que c'est difficile à vivre. Alors, pourquoi le pape attaque-t-il une minorité au nom d'une religion qui devrait tous nous inclure?

Anonyme a dit…

Le discours de l'Eglise est établi en dehors du sujet, c'est-à-dire en dehors du vécu, et il appelle plus de questions qu'il n'autorise d'affirmations. Pour être entendu, le pape devrait, comme tu le laisses entendre, vivre dans la réalité des pauvres de ce monde. Comment ces hommes (car chez eux les femmes n'ont pas droit à la parole) peuvent-ils se mêler du mariage, eux qui sont supposés renoncer à toute expérience pratique?