samedi 7 février 2009

De l'encrage à l'ancrage (3): le fouet contre l'addiction



B
ien qu'il s'agisse une fois encore de fouet et de fessée, ce n'est pas de pratiques sado-masos dont il est question ici. A Novosibirsk (Sibérie), il y a quelques années, un chercheur en biologie a testé une méthode de thérapie par le fouet sur lui-même et sur un groupe de toxicomanes qui avaient accepté de s'y soumettre. En effet, sans adhésion totale, pas d
e résultat.
Thérapie de choc plus ludique que le fouet:
rouler dans la neige ou sauter à l'eau
en sortant du sauna.
Le Professeur Sergeï Speransky était tombé en dépression. Il s'est soigné par la flagellation. Non pas celle que pratiquent les musulmans ou les catholiques en quête de punition ou d'expérience mystique. Il a choisi une application thérapeutique du fouet. L'absence de volonté dont il souffrait était causée, pensait-il, par une diminution de la production d'endorphines, ces substances qui induisent une sensation de bien-être. Speransky supposait qu'en se faisant fouetter, il arriverait à réactiver le processus. Le traitement a fonctionné au-delà de ses attentes. Le professeur a alors lancé sa recherche sur une plus large échelle, proposant à des toxicomanes de se faire soigner selon cette méthode.

Point de départ: la conviction que certaines addictions à l'alcool ou à d'autres stupéfiants s'installent lorsque l'individu perd la volonté et le bonheur de vivre. Comme le chercheur l'avait éprouvé dans sa dépression... A l'usage, la forme de thérapie qui s'est imposée consistait en trente séances de soixante coups de fouet sur les fesses, appliqués par une personne du sexe opposé (afin que les sujets, en majorité des hommes, ne se retrouvent pas dans la situation du garçon étrillé par un père violent). Que ressentaient-ils? Après l'échauffement progressif, ils commençaient à percevoir tout un monde en couleurs brillantes. Le Professeur Speransky a jugé les résultats de satisfaisants à bons. Et lui-même a de nouveau utilisé la méthode après avoir souffert de deux attaques cardiaques.

Dans l'histoire de la médecine, on relève aussi que des moines tibétains soignaient différentes maladies par le fouet. La conclusion toute provisoire que je tire, c'est que ces traitements de choc auraient la capacité de réveiller l'aptitude d'un individu à vivre en acceptant le manque et la frustration. Et la faculté de s'inscrire dans l'ici et le maintenant de l'existence courante, avec ses nécessités et ses promesses, ses dons, ses joies et ses privations qui changent d'une période à l'autre.

Ulysse

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Moi j'ai tout faux parce-que mon papa m'a humilié devant mes cousins et battu au martinet jusqu'à passé 16 ans. Ca m'a marqué et j'en redemande. Plus ça fait mal mieux s'est. Autrement j'aimerai bien m'en passé, mais le fouet va pas me guèrir je crois...