lundi 1 juin 2009

Tant pis pour San Francisco, on ira à Katmandou


F
rancesco D'Macho [à gauche] et Damien Crosse ont passé la bague au doigt samedi 23 mai à Madrid. Crosse écri
t dans son blogue: "Moi et l'homme le plus étonnant au monde nous sommes mariés. Jamais dans ma vie je n'ai été aussi submergé de joie que lorsque nous avons déclaré notre amour et nous sommes promis d'appartenir l'un à l'autre pour toujours, avec l'aide de nos meilleurs amis et de la famille. Avant de rencontrer Francesco, je ne savais pas sourire, pas aimer ni vivre. Il est la plus belle pièce de l'Univers et pour moi il est l'Univers. Francesco, super mec, je suis amoureux de toi pour l'éternité!" D'Macho et Crosse [leurs noms de scène] travaillent dans l'industrie pornographique en Californie et en Espagne. Leur mariage n'est pas une fiction.

Ils n'auraient pas pu s'unir en Californie puisque la Cour suprême de cet État a maintenu le résultat du référendum interdisant les mariages entre personnes du même genre. Certains jugeaient que cette interdiction, passée au vote le 4 novembre dernier en même temps que l'élection présidentielle, était anticonstitutionnelle. La Cour en a décidé autrement.

A ce sujet, le journaliste Sandip Roy -- qui avait quitté l'Inde pour s'installer en Californie et vivre librement sa vie de gay -- écrit dans Salon:
"Lorsque j'ai décidé de déménager à San Francisco, ma tante en Inde m'a averti: Sois prudent, c'est plein d'homosexuels, et il y a des tremblements de terre!" Aujourd'hui, poursuit-il, un petit pays conservateur comme le Népal envisage de légaliser le mariage entre personnes du même sexe. Il y a peu, les Maoïstes népalais prétendaient encore que l'homosexualité était un phénomène bourgeois. En 2008, le premier ministre (maoïste) a envoyé Sunil Pant -- fondateur du premier groupe gay népalais et membre du parlement -- à New York, pour signer la résolution de l'ONU appelant à une décriminalisation de l'homosexualité dans le monde. (Les Etats-Unis n'ont pas signé.)

Mais le Népal traverse de nouveau une crise; la plus jeune démocratie du Sud-Est asiatique se cherche. On ne sait pas si les acquis sociaux, notamment l'égalité de traitement pour les gay, seront perdus. Pourtant, selon le journaliste indien qui se trouvait à Katmandou au début du mois, ce ne sera qu'un recul momentané. Et dans quelques années, sa tante lui dira: "Ne déménages pas à Katamandou, c'est plein de Maoïstes et de gay!"

Ulysse

1 commentaire:

Duvigneau a dit…

Ils seront fidèles à leur manière!