samedi 8 août 2009

Au Congo (RDC), les bandes armées violent aussi les hommes


D
ans les collines de l'est du Congo (RDC), à la frontière du Rwanda, plusieurs groupes de miliciens (notamment les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, installées sur le territoire congolais depuis la fin du génocide rwandais en 1994) sèment la terreur parmi la population civile. Au début de 2009, Kinshasa (RDA) et Kigali (Rwanda) ont lancé une opération militaire conjointe
pour réduire ces rébellions. Et jeudi dernier, les présidents des deux pays se sont brièvement rencontrés à Goma (à la frontière) pour marquer la reprise des relations diplomatiques, rompues en 1998. Il faut dire qu'Hillary Clinton rôde dans les parages.

Ngabu Bita a été violé par des soldats en juin.
Photos de Jehad Nga pour le New York Time
s.
Selon un rapport des Nations Unies, le nombre de viols commis dans cette région est le plus
élevé au monde. Outre les blessés et les morts victimes des affrontements armés, on compte des centaines de milliers de femmes et de petites filles dès 2 ou 3 ans abusées par un ou plusieurs miliciens, voire des soldats de l'Armée congolaise. De plus, comme le rapportait le New York Times mercredi, des hommes aussi sont violés. Leur nombre a augmenté rapidement depuis le début de l'opération militaire conjointe. L'Ordre des avocats américains, qui administre un centre d'assistance juridique contre les violences sexuelles à Goma, rapporte que la proportion de ses consultants hommes était de 10% en juin. On compte aussi des castrations et des morts suite à des viols en bande.
Matata Badoda a été violé par des soldats dans sa maison
en même temps que son épouse
et leur fille. Lui seul a survécu à l'agression.
Le viol des femmes a toujours été considéré comme une arme "moins chère qu'une balle" pour détruire le moral et la cohésion des populations civiles. Sans parler de la propagation des maladies; au Congo, on estime que plus de la moitié des soldats et miliciens sont porteurs du virus HIV... Or, violer des mâles, c'est aussi exercer un jeu de pouvoir et de destruction morale. Comme les femmes abusées, les hommes sont rejetés par leur famille et leur village. On se moque d'eux en les désignant du nom de femme de brousse, c'est-à-dire femme à soldats, les êtres les plus méprisés. Et pour eux, rebondir est encore plus difficile dans un pays où l'homosexualité demeure une conduite tabou, déshonorante. Pourtant, il ne s'agit nullement d'attrait sexuel entre tortionnaires et victimes.

Cette tournure des événements va-t-elle attirer l'attention du monde politique sur les viols commis au Congo, parce qu'on vise aussi des hommes? Ou bien, les mâles qui nous dirigent feront-ils l'impasse sur un sujet qui les met encore plus mal à l'aise que le viol des femmes et des enfants?
Et dira-t-on aussi de ces victimes qu'ils l'avaient bien cherché?

Ulysse

3 commentaires:

Judith a dit…

Si tu as été blessé/e par balle tu es un/e héro/ïne, mais si tu as été violé/e, à toi la honte. C'est délirant!!! Et c'est nouveau pour moi d'écrire violé/e aussi au masculin.

Anonyme a dit…

Du Canada!
C'est horrible de lire de tels nouvelles d'un un pays qui devrait être en pleine évolution, vu toutes les richesses qu'il posséde.
en plus d' une guerre franche, des abominations aussi terribles devraient être punis par Dieu lui même,je lis et je tremble de tous mes menbres, femmes,enfants, et maintenant les hommes violés, il n' y a pas de mots pour exprimer de tel crime,c'est véritablement l'enfer dans la RDC.je suis toute âme avec vous martyrs! Je demanderai a tous les pays d' Amérique de faire de vous des réfugiés, vous qui ne pouvez y parvenir, votre seule chance est de vous sauvez avec vos familles.Joseph Kabila! que fait votre armée, n' êtes vous pas le chef de cette nation,agissez avant que Dieu vous anéhantissent,protéger votre peuple.Ce sont des démons sortis de l'enfer non des guerriers qui agissent de tel sortes.Jamais de tels cruautés ont été commises en temps de guerre, Le monde entier est horrifié.Seigneur Dieu règle ces cruautés,fais voir ta puissance, je t' en prie!

Shahrzad, en exil, a dit…

En Iran, où le régime condamne des homosexuels à la mort par pendaison, on apprend aujourd'hui que des femmes et aussi des hommes arrêtés durant les manifestations récentes ont été sauvagement violés pendant leur détention.