mercredi 12 août 2009

Sharon Stone découvre la différence entre le plaisir et le bonheur


C
amille Paglia, intellectuelle et bi, "la féministe que les autres féministes aiment détester", attire notre attention sur la couverture de Paris Match: "Sharon Stone, exploding in all her topless glory". Une fille, écrit-elle aujourd'hui dans Salon, qui sait utiliser les bienfaits de la gym tout en gardant allumée la flamme du sexy. "Ouais! poursuit-elle, vous connaissez bien le Grand
Méchant Exemple de la désintégration gymnique: cette construction de plus en plus artificielle de parafine et d'armatures en fil de fer qu'est notre Madonna des Bas-Fonds." Pendant que les filles s'étripent, je jette un coup d'oeil sur l'entretien que Mme Stone a accordé à Marc Levy, le romancier français actuellement le plus vendu dans le monde. Extrait.

-- Il y a quelques années, vous vous êtes convertie au bouddhisme. Est-ce plus pour vous une religion ou une philosophie ?
-- Je ne me suis pas convertie, j'ai commencé brutalement. Je tournais Intersection avec Richard Gere, il m'a présentée au Dalaï-lama, j'ai été séduite par ses enseignements pragmatiques et simples. La compassion, la gentillesse, la générosité, la discipline quotidienne, le fait de devoir mériter les choses, d'être responsable de son intégrité, le fait qu'il y ait une différence entre le plaisir et le bonheur. Le plaisir est instantané, le bonheur dure, alors il vaut mieux choisir les choses heureuses. Ce sont des enseignements que l'on devrait avoir acquis dès l'adolescence, mais il faut croire que la plupart d'entre nous passent à côté de cela. La plupart de ceux qui deviennent célèbres échouent, je ne voulais pas échouer. Les préceptes bouddhiques m'ont permis de garder les pieds sur terre, de comprendre que je pouvais mettre ma célébrité au service des autres. Je me suis impliquée dans la réinsertion des jeunes filles prostituées à la frontière chinoise. Nous en avons sorti six mille de l'esclavage sexuel et les avons ramenées sur les bancs de l'école. Quatre-vingt-dix pour cent d'entre elles ont obtenu des diplôm
es et se sont réintégrées dans la vie active. Nous avons construit des hôpitaux, créé des fondations pour l'enfance. Alors suis-je devenue une bouddhiste qui chante et médite souvent ? Non. Est-ce que je pratique ? Non. Est-ce que je crois dans chaque aspect du bouddhisme ? Non, car je me sens aussi chrétienne. Le bouddhisme dit: "Prends ce qui est important pour toi, mets-le en application et débarrasse-toi du reste." Oui, je vis le bouddhisme comme une philosophie.

-- Vous êtes, à 51 ans, une icône de beauté et ces photos le prouvent. Comment voyez-vous la vieillesse ?
-- Regardez Jeanne Moreau, la beauté est une question d'âme, pas d'âge. Un homme m'a dit un jour que les rides de chaque côté de ma bouche étaient comme des parenthèses entourant les belles choses que j'avais à dire. J'ai eu envie de lui sauter dessus pour obtenir un baiser de lui sur-le-champ. [...]

-- Alors, oublions le physique et n'en parlons plus. Qu'attendez-vous de la deuxième partie de votre vie ?
-- Le jour de mes 50 ans, j'ai commencé par donner la moitié de tout ce que je possédais, vêtements, bijoux, vaisselle, meubles, œuvres d'art... Mais ce n'était pas suffisant. Alors, j'ai fait le point sur les gens qui m'entouraient et je me suis rendu compte que la moitié d'entre eux étaient futiles, imbus, vaniteux. J'ai donc tiré un trait sur la moitié de mes relations. Voilà ce qu'était le cap de la cinquantaine pour moi, me délester du superflu. Puis il a fallu me regarder en face et me débarrasser d'une partie de moi-même, de mes idées reçues, de tout ce qui était inutile et vain. Maintenant, à 51 ans, je n'éprouve plus le besoin d'être autrement que moi-même, de porter des vêtements qui changeraient la perception qu'ont les gens de ma personnalité. En retournant aux origines, je me suis retrouvée. Cela m'a aidée aussi à me rapprocher plus encore de mes enfants, à percevoir avec plus d'acuité leur personnalité [...]"

Que reste-t-il aux people beaux, riches, célèbres et badigeonnés de bouddhisme pour attirer l'attention des hebdos comme Pourri Match s'ils ont trouvé la paix de l'âme, ce qui est peu vendeur? Bien vieillir et se foutre à poil -- moralement et/ou physiquement. A part cela, le mantra de Mme Stone est exemplaire, on peut suivre ce qu'elle dit et tant pis pour le reste.

Ulysse -- Photos. Stone: Alix Malka (Paris Match). Levy: Pauline Lévêque.

2 commentaires:

Boris a dit…

J'ai de la peine à suivre le raisonnement de cette belle âme, j'suis distrait par ses nichons.

Nadja a dit…

Il me semble que c'est de la chirurgie esthétique de l'âme autant que du corps. Il y a quelque chose qui cloche, mais comme nous tous elle est sur le chemin... Donner la moitiée de sa garde-robe, c'est généreux pourtant il lui reste encore peut-être 500 pièces de vêtements. Si je disperse la moitiée de mes robes et pantalons, ce sera très aéré chez moi. Et je serai encore plus libre qu'elle. Chiche je vais le faire.