dimanche 10 janvier 2010

Le serpent de l'énergie sexuelle


D
ans son carnet de voyageur, le Chinois Tcheou Ta-kouan décrit ainsi la vie à Angkor Thom, (royaume du Cambodge) au XIIIe siècle. Morceaux choisis.

"Dans le palais, il y a une tour d'or au sommet de laquelle couche le roi. Tous les gens du lieu racontent que dans la tour, il y a l'âme d'un serpent à neuf têtes, maître du sol de tout le royaume. Il
apparaît toutes les nuits sous la forme d'une femme. C'est avec lui que le souverain couche d'abord et s'unit."

A moi, tout petit pratiquant de yoga et, autrefois, du tantrisme occidentalisé, cette histoire rappelle le concept de la kundalinî, une énergie (créatrice, spirituelle, sexuelle) lovée dans notre os du sacrum. On la représente comme un serpent qui s'éveille lors de la méditation et se dresse le long de notre colonne vertébrale jusqu'au sommet du crâne, harmonisant les sept chakras pendant son ascension. Cette énergie déploie une conscience de soi plus affinée -- et des orgasmes volcaniques. Oui: des orgasmes, aussi pour les mâles.
Retour au carnet du voyageur chinois.

"En général, les femmes comme les hommes ne portent qu'un morceau d'étoffe qui leur entoure les reins; elles laissent découverte leur poitrine blanche comme le lait, se font un chignon et vont nu-pieds."
"Le pays est terriblement chaud.[...] Les femmes vont se baigner hors de la ville dans le fleuve. Arrivées sur la rive, elles ôtent la pièce de toile qui entoure leur corps et entrent dans l'eau. C'est par milliers qu'elles sont ainsi réunies dans le fleuve. Même les nobles parmi elles s'y plaisent et n'en conçoivent aucune honte. [...] Aux jours de loisirs, les Chinois [les "Ricains" de l'époque, marchands, marins et espions] s'offrent la distraction d'aller les regarder. J'ai entendu dire que des gens profitaient des occasions qui se présentent dans l'eau."
"Dans ce pays, il y a de nombreux mignons qui, tous les jours, se promènent en groupes sur la place du marché. Constamment, ils cherchent à attirer des Chinois, contre de riches
cadeaux. C'est hideux, c'est indigne."
"On charge un prêtre bouddhiste ou taoïste de déflorer les filles entre sept et neuf ans. Le bonze entre dans son appartement avec la jeune fille; il la déflore de la main et trempe sa main dans du vin. On dit que le père et la mère, les parents et les voisins s'en marquent ensuite le front. On dit aussi qu'ils le goûtent. Les uns prétendent encore que le bonze s'unit réellement à la jeune fille. [...] Il faut ensuite racheter la jeune fille au bonze par des présents."

Je serai en voyage ces deux prochaines semaines. Donc: blogue en chômage...

Ulysse

1 commentaire:

Lykov a dit…

Hé hé le tourisme sexuel, ce n'est pas le minable ministre de la cul-ture Frédé M. qui l'a inventé...