samedi 13 mars 2010

Bear attitude: les ours sont parmi nous


N
on, il ne s'agit pas du programme de lâcher d'ours bruns dans les Pyrénées auquel les éleveurs et les chasseurs sont opposés. Ni des "ours du deuil" qu'on peut appeler à New York pour enlever les traces d'un amour passé: ils viennent chez vous déguisés en ours et, armés d'un grand sac poubelle, ramassent tout ce que votre ex a laissé derrière elle/lui... L'ours qui a attiré mon attention, hier dans Salon, a publié un article
sous le nom de Rusty McMann intitulé "Confessions of a Call Bear", bear pour ours. Rusty est un travailleur sexuel qui s'est lancé dans la profession de call boy -- ou call bear -- il y a peu d'années. Il offre ses services à Las Vegas. Son texte ressemble à toutes les "confessions" (blogues, articles, livres) de personnes qui ont choisi librement la prostitution. On connaît le refrain: certains de mes clients sont Monsieur Toulemonde, d'autres aussi beaux/jeunes/riches que des stars de Hollywood.

Mais Rusty diffère parce qu'il est un bear, c'est-à-dire un mec de 47 ans,
barbu-poilu, roux, en surpoids de 15 kilos. Sa clientèle: des jeunes en quête d'un papa, des pères de famille qui explorent discrètement leur part homo, les timides qui n'iraient pas draguer dans un bar; et une flopée de types heureux de passer un bon moment -- voire un week-end, même plus -- avec un gars intelligent, à l'aise dans sa peau et sa quarantaine et sa profession. Rusty offre conversation, tendresse, massage, baise; sur son site, il précise (respectueux de la loi) que "tout argent échangé l'est strictement pour le temps passé ensemble et pour la compagnie".
Le rêve de Rusty (le rouquin): être classé Meilleur Escort
de 40 ans et plus aux Trophées internationaux des Escorts.

Aux lecteurs de Salon, Rusty décrit la bear attitude. Celle du bon gros nounours en jeans et chemise à carreaux. Gay, athlétique, plus ou moins obèse. Quelques bears endossent tout de même un noeud pap s'ils se rendent à l'opéra. Il y a des bears cuir, des ours polaires (blanchis sous le harnais), des bears gingembre (roux) voire lions (crinière fournie). Les bears fréquentent surtout des bears et ceux qui les admirent: les oursons (plus jeunes, ou moins poilus, ou fascinés par la corpulence); les otaries (très poilus et maigres); les loups (minces, poilus, très excités et bandants); les pandas (bears asiatiques); les toros (latinos couillus). "Parmi mes clients réguliers," relève Rusty, "il y a un couple de Mexicains, Jaime et Luis, 28 ans, qui parlent à peine l'anglais et s'exclament pendant toute la séance Ay! Papi rico!"

Ulysse

2 commentaires:

Popaul a dit…

Pas besoin d'aller aux putes pour draguer un bear. C'est les gars les plus chouettes et diversifiés au monde. Il y en a un pour chaque catégorie de mecs.

Alcibiade a dit…

Force est de constater que la plus vieille profession au monde -- à part celle de tueur (voir Caïn et Abel) -- trouve de nouveaux marchés de niche!