mardi 24 août 2010

La pire bouddhiste au monde



"Il y a trois formes de secrets," écrit Mary Pipher dans Seaking Peace. "Ceux que nous ne révélons à personne, ceux que nous cachons à certaines gens, enfin ceux que nous nous cachons à nous-mêmes. En rédigeant ce livre j'ai été forcée de prendre en compte les trois." Voilà une psychothérapeute, écrivaine et conférencière à succès -- très [trop] dévouée à ses patients, ses auditoires et sa famille -- qui a dû passer par la dépression (après des dizaines d'années d'activité débordante) pour appliquer ce qu'elle enseignait aux autres:
savoir dire non et prendre soin d'elle-même. Elle décrit son évolution dans En Quête de la paix (non traduit) et raconte que le sous-titre du livre, Chronique de la pire bouddhiste au monde, est tiré d'une remarque de son mari, un jour qu'elle l'exaspérait par sa culpabilité de n'en jamais faire assez.

"Toute expérience porte ses fruits si nous nous demandons qu'est-ce que cela m'a appris?" note Mary Pipher. "En fait, Sigmund Freud et le Bouddha ont enseigné la même leçon. Freud a constaté que la névrose c'est le refus d'une personne d'admettre sa propre souffrance. Le Bouddha a déclaré qu'il faut accepter, voire accueillir la souffrance pour devenir libre."

"Les psychologues font la distinction entre les personnes qui se satisfont de leur condition et celles qui en voudraient plus. Ces dernières aimeraient toujours que les choses se présen
tent un peu mieux. Les gens satisfaits déclarent que, prise dans son ensemble, leur vie leur paraît bonne. Ma tante Grace, une femme satisfaite, dit: J'obtiens ce que je désire, mais je sais ce que je peux désirer!"

"Les difficultés ne font pas grandir tout le monde. Certaines personnes refusent de redéfinir leur vie après une crise et organisent méticuleusement leur propre enfermement émotionnel et intellectuel. Ceux qui, au contraire, savent en retirer un bénéfice, acceptent de ressentir l'angoisse, la confusion qui s'empare d'eux et le doute. Cela demande une aptitude à supporter la souffrance morale, de même que la capacité à regarder le monde tel
qu'il est et non pas tel qu'on le voudrait. Avec le temps, les personnes qui acceptent le combat deviennent plus réfléchies, plus attentionnées et capables de surmonter l'adversité. Après avoir été brisées et s'être reconstruites, elle se sentent plus solides."

Citations choisies par Ulysse

2 commentaires:

Sabine a dit…

L'enfermement émotionnel, c'est presque le suicide.

AleX a dit…

Tout le monde sait 1) que le boudhisme est incompatible avec l'american way of life 2) que les psys et les curés c'est: fait comme je dis pas comme je fais. Les recettes de la bonne dame sont dans tout les magazine. Alors pourquoi en parler?