samedi 4 septembre 2010

Le gay qui était une lesbienne, auparavant


L
e blogueur australien Brenton publie dans Aussielicious un entretien très éclairant, je trouve, avec Brosh Matthews, homme de 27 ans, de sexe féminin à l'origine. Extraits. "Je n'ai jamais été très confortable dans mon corps féminin. Mais c'est vers 22 ans que j'ai pu rassembler les pièces du puzzle et comprendre que j'étais trans et que je pouvais intervenir à ce sujet. On m'avait opéré un ovaire et j'ai raconté à tout le monde qu'il s'agissait d'une appendicite. Je me suis rendu compte que je refusais de reconnaître que j'étais pourvue d'ovaires..."

-- Peux-tu nous décrire ce que l'on ressent en tant que garçon enfermé dans un corps de fille?
-- Toi, tu sais que tu es un garçon, tu n'y pense pas, c'est naturel. Eh bien moi, c'était pareil. Mais la personne que je savais être ne correspondait pas à celle que les autres voyaient, ni avec la façon dont il me traitaient. Imagine: tu es de taille normale, mais tout le monde te traite comme si tu étais un nain -- c'est cinglé! Et quand tu regardes ton corps, il ne correspond pas non plus à ce que tu penses. Alors tu fais ce qu'il faut pour que ce que tu as en trop, ou ce qui te manque, soit corrigé afin de s'accorder à ce que tu ressens. Le résultat: les gens commencent à te voir comme toi tu te vois et à te traiter de manière conforme.

Brosh explique qu'il ne s'est pas fait construire un pénis. La chirurgie doit encore progresser pour pouvoir construire des bites vraiment fonctionnelles et ressemblantes (pour pisser debout et baiser), capables de sensations, ainsi que des couilles munies du petit ascenseur. Mais la taille de son clito a pris de l'ampleur grâce à la testostérone et il le considère comme son pénis.
Pour être heureux il faut savoir vivre...
avec ce qu'on n'a pas!

-- Comment ta famille a-t-elle réagi?
-- Ma famille est très chrétienne; à l'exception de ma soeur qui est lesbienne, ils ont tous rompu les relations avec moi. La plupart des gens traversent une sorte de deuil, ressentant qu'ils ont perdu un enfant, un frère ou une soeur, etc.; ensuite ils se rendent compte qu'on est plus heureux et cela les console. Pas ma parenté. En revanche, je n'ai perdu aucune amie, aucun ami. Ils m'ont posé plein de questions et m'ont encouragé.

-- Tu vis avec un gay. As-tu toujours été attiré/e par les hommes?
-- Pas du tout. J'étais lesbienne avant ma transition. Je n'avais jamais couché avec un homme. Après une année de traitement à la testostérone, j'ai soudain découvert que j'étais attiré par les gars! [...] Je pense que c'est l'effet de la testostérone sur mon cerveau. Je suis peut-être câblée pour être attirée par les personnes de mon sexe. Mais je suis ouverte à tout, je me considère queer; les hommes me plaisent et il m'arrive aussi des choses avec des filles...

-- En tant que gars doté d'un vagin, as-tu parfois envie de pénétrer quelqu'un?
-- Tout à fait. Je m'attache un gode et ce type de baise me convient parfaitement, tout en me frustrant, parce que l'engin n'est pas le mien. Mais, aussi petite qu'elle soit, ma bite est suffisante pour être sucée et me donner du plaisir.

Adapté par Ulysse

3 commentaires:

Florian a dit…

Je m'entends bien avec mes amies mais elles me font pas bander. Pendant les vacances j'ai flirter avec un trans très mec. Très généreux aussi: il m'a offert ma première expérience de pénétration vaginale. J'étais excité par son torse poilu et je baisais une chatte!! Merci Peter! C'est génial, j'ai maintenant l'impression d'être un mec accompli à égalité avec les hétéros!

Jeanne a dit…

Le récit de Brosh me donne l'occasion de rappeler que nous commençons "toutes" (cela vous concerne aussi messieurs) notre vie embryonnaire au féminin. Puis la moitié d'entre nous évolue vers le masculin (le "deuxième sexe" que j'apprécie beaucoup). Cette évolution délicate explique pourquoi les mâles, plus présents par le muscle, sont tellement fragiles et meurent plus tôt. Autre conclusion: les écrivains de l'ancien testament, ces hébreux machos, et leur dieu ont falsifié l'histoire de la création. Une raison de plus pour ne pas les prendre au pied de la lettre. Ils ont eu de meilleures intuitions dans d'autres domaines.
Et Brosh, pour revenir à lui, a suivi l'évolution des bébés mâles une vingtaine d'années plus tard. Derrière ses explications pour lesquelles je le remercie, il y a encore beaucoup de mystères.

Anonyme a dit…

Ah non, ça c'est une grosse connerie, et je suis diplômée en biologie. On ne commence pas tous comme embryon féminin, ça c'est une légende.