lundi 22 novembre 2010

Un homme prend congé du couillon dépressif qu'il était

Débarquant à San Francisco en 1987, Alexander a décidé de rédiger un journal. "Je me lançais dans un nouveau chapitre de ma vie et je voulais noter mes impressions. [...] J'ai continué jusqu'en 2003, où le diagnostic de cancer a changé le cours de ma vie. D'abord j'ai imaginé que je consignerais chaque étape de la maladie, puis j'ai changé d'avis: c'était trop déprimant." Alexander n'a jamais cru que le cancer le tuerait, mais si cela devait se produire, il ne voulait pas que les dernières pages de son journal soient consacrées aux horreurs de la radiothérapie... Depuis, il n'a plus jamais touché à son journal.


Si ce n'est pour le reformater de WordPerfect à Word for Mac. Je vous passe le détail des difficultés techniques, le découragement... Dans son blogue Voenix Rising, Alexander le survivant mentionne (le 8 novembre 2010) qu'il a jeté son journal à la corbeille. "En relisant les notes, je me suis rendu compte que je ne supportais plus l'auteur. J'avais envie de traverser l'écran, de serrer ce mec de trente berges à la gorge, de le secouer vigoureusement et de lui dire: sors de l'adolescence espèce de trouduc et fonce! [...] À l'époque, je traversais les meilleures années de la vie dans une ville passionnante, mais j'étais profondément misérable sans m'en rendre compte."

Alexander est retourné à Phoenix, Arizona, où il vit maintenant avec "l'amour de sa vie". Le gars qui a émergé à l'autre bout du tunnel -- après le cancer et après San Francisco -- est un homme différent: "En quittant San Francisco, j'étais  exactement le genre de personne que je m'étais juré de ne jamais devenir seize ans plus tôt"... Changer de vie plusieurs fois dans une même existence; bouleverser, renverser, innover, tomber amoureux, retomber, révolutionner, transfigurer: c'est excitant!

André -- Dessin via: Bosgars.

1 commentaire:

Lison a dit…

Je ne relis pas mon journal au jour le jour, mais après plusieurs années pour comprendre comment j'ai évolué ou si j'ai fait marche arrière. C'est un outil précieux que je ne jetterai jamais, quitte à acheter un coffre-fort à chiffre pour l'enfermer pour éviter que mon entourage le lise (à qui peut-on faire confiance, la curiosité est parfois si forte?). Je comprends qu'un proche soit tenté de le lire pour me "comprendre", mais comme je veux pas me censurer, il ne faut pas que d'autres yeux le découvre.
Merci de traiter des sujets plus larges que juste gays car je suis une femme accro à ce blog.