mardi 16 novembre 2010

Un voyage qui conduit le héros au-delà du coming out

Odyssée dans la ville.
À la suite du suicide de plusieurs adolescents américains harcelés par leurs camarades, le thème de la sortie du placard, du coming out, est revenu plusieurs fois depuis le 2 octobre sur ce blogue. Dans les commentaires, Victor a contribué deux fois au débat (30 oct. et 2 nov., cliquez). Le cas de l'évêque Gene Robinson, un chrétien lumineux dont la vie est en danger, a illustré les risques que certains prennent pour cultiver la vérité. Expliquant sa situation, Victor écrit: "Bien sûr ce n'est jamais le moment quand on sait que la réaction ne sera pas positive... Mais dans l'état actuel des choses, mon coming out n'est pas ma priorité, même si une partie de mon bien-être en dépend." Je respecte Victor pour sa sagesse, sa piété filiale et son partage avec nous. Je mets simplement jamais et quand on sait que en question. On ne sait pas; et jamais ne peut se dire qu'au passé.


Dans les grandes épopées, comme L'Odyssée d'Homère ou Le Seigneur des anneaux de Tolkien; dans les superproductions comme Titanic et Avatar de Cameron, on remarque que les sentiments humains sont universels, les destins aussi, bien qu'ils puissent s'exprimer de différentes manières. Au cours de son aventure (sa vie) le héros affronte des épreuves successives pour obtenir l'objet (connu ou pas encore) de sa quête. Au début, on se demande s'il acceptera le défi qui se présente ou restera dans ses pantoufles, par peur de l'inconnu. Un mentor advient pour l'encourager, lui offrir une épée magique ou lui foutre un puissant coup de pied au cul. Et hop! le héros passe le seuil du non-retour, prêt (mais tremblant) à rencontrer des ennemis et des alliés, à subir des épreuves. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il affronte l'épreuve suprême et découvre le trésor. Puis il revient dans son milieu d'origine, transformé par ses expériences -- si du moins il y a survécu.
James Bond aussi déprime.


Pour les héros que nous sommes d'emblée, parce que nous avons une différence à assumer qui nous rend plus éveillés -- gay, beur, black, jumeau, trop petit, gros, sourd-muet -- la sortie du placard se présente comme l'une des épreuves à traverser victorieusement. Il y en a d'autres, très importantes aussi, pour nous amener à l'âge d'homme, celui qui donne un sens à l'aventure et nous permet d'en faire profiter notre entourage. Et le voyage continue...


André
Photos: Booty de Richard J. Rothstein via Manhattan Men. Daniel Craig, ci-contre,
dans la série de portraits Crying Men de Sam Taylor-Wood. 

2 commentaires:

Logik a dit…

Si l'on réussit le coming out et l'on tient le coup face aux réactions hostiles et cela mdemande de la patience, on est plus fort pour envisager les épreuves suivantes.

Reymond a dit…

A force d'hésiter à faire le premier pas, on retarde tous les processus importants de la vie. Il y a tant de choses plus intéressantes à accomplir après la sortie du placard. Ceux qui soi-disant nous empêcheraient de prendre cette première décision sont la plupart du temps non pas des personnes extérieures mais nos propres démons.