jeudi 30 septembre 2010

Le cow-boy qui murmurait à l'oreille de son compagnon


Cette photo tirée d'un court-métrage érotique consacré à deux cow-boys qui campent au bord d'une rivière, me rappelle une soirée publique d'information sur l'homosexualité organisée au cours des années 1970 à Lausanne. J'y participais et avais préparé un montage d'images que j'avais tournées moi-même, auxquelles j'avais ajouté quelques séquences du film. Les lesb
iennes qui coanimaient la séance (sous le patronage du Centre social protestant) avaient objecté à la projection de ces scènes. À l'époque, les demoiselles qui préféraient les demoiselles étaient aussi anti-mecs que les féministes les plus enragées.

Je me suis parfois étendu ainsi sur l'homme que j'aimais, pendant un moment de détente ou de demi-sommeil, pour lui murmurer à l'oreille. Dans cette position, les pleins et les déliés d'un corps
répondent harmonieusement à l'autre. Les photos de chevaux me rappellent la célèbre répartie d'une actrice britannique, sensible à la tendresse masculine: Mrs Patrick Campbell qui vécut de 1865 à 1940. Le grand George Bernard Shaw avait écrit son Pygmalion pour elle, dans lequel elle tint le rôle d'Eliza Doolittle (1914), la même Eliza incarnée par Audrey Hepburn dans My Fair Lady, comédie musicale (1964) tirée de Pygmalion.

Donc: à une jeune actrice qui constatait, choquée, qu'un de ses collègues était tombé amoureux de l'acteur principal, Mrs Pat avait rétorqué: "Ce que ces types affectueux font ensemble ne me gêne absolument pas... tant qu'ils ne le font pas sur la
rue et n'effraient pas les chevaux!" Dans une lettre d'amour à George Bernard, elle écrivait à la même période (1912): "Mon Dieu, il est trop tard pour faire quoi que ce soit d'autre que de vous accepter et vous aimer -- mais lorsque vous étiez un petit garçon, quelqu'un aurait dû vous dire 'chut!', juste une fois!" Leurs échanges de lettres revit dans la pièce de Jerome Kilty intitulée Cher menteur. Autre répartie de Mrs Pat: "Oh! la merveilleuse, merveilleuse paix du lit double, après le tohu-bohu de la chaise-longue..."

Ulysse

mardi 28 septembre 2010

Le lapsus de Rachida Dati fait un tabac (de pipe)


D
imanche dernier, sur Canal+, Rachida Dati l'ex ministre française de la Justice s'en est prise aux fonds d'investissement qui demandent 20% à 25% de rentabilité, surtout "avec une fellation quasi nulle". Comme on le sait, la fellation crée l'inflation. Et les lecteurs de Libération se sont surpassés dans la rubrique des commentaires. Florilège.

Noufnouf: "Enfin quelqu'un qui crie: 'suce aux fonds d'investissements'. Ah ces fonds, on sent que ça la turlupine! Le sujet l'habite." Topinambour: "Et si ça dure, c'est les bourses qui vont flancher. Vivement les érections de 2012! En plus c'est une voleuse, elle vit de râpe pines." Rockdom: "Encore eût-il phallus qu'elle le susse. Elle les aime raide comme
la justice?" Pamina: "A l'imparfait du subjonctif, 'savoir' donne: que je susse, que tu susses, qu'il/elle sût..." Silonayka: "Elle nous sort ça de bite en blanc." Loupic: "Si seulement ça l'incitait à ne pas piper mot!" Scud56: "Nom d'une pipe!" Pnur75: "Quelque chose de René Magritte. Ceci n'est pas une pipe!" Topinambour: "Elle a su c'est sûr! Ceux qui, comme Rachida sont montés à la force du poignet le savent: les dents qui rayent le parquet peuvent être un inconvénient." Giorgioh: "Vu ses dents, ça doit faire des copeaux. Je lui confierais pas ma bite, c'est pas un crayon. C'est pour ça que ceux bossent avec elle ont mauvaise mine." Yvan31: "Rachida, la Fée Lation." Jeanvaljean: "Après que Sarkozy nous ait expliqué que tous nos malheurs provenaient de Mai 68, elle va nous parler de 69..." hectorvigo: "Si elle fait ce lapsus, ce n'est pas par Aznar."

Vurka: "Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément. -- Nicolas Boileau."
Photo Mert et Marcus -- Vogue Paris, octobre 2010.
Pour Sigismund Freud, le lapsus trahit l'émergence de désirs inconscients, d'un conflit intérieur et de pensées refoulées. Les commentaires ci-dessus traduisent un sens aigu du calembour, avec une forte pincée de misogynie et un zeste de racisme.

Ulysse

dimanche 26 septembre 2010

"Les femmes tâtent leur chignon, les hommes leur braguette"



"Lorsqu'un humoriste déclenche des rires imprévus, sa première réaction est de vérifier si sa braguette est ouverte." W.C. Fields, humoriste et acteur américain (1880-1946).

"La v
ie: un homme a de la chance s'il s'en sort vivant." W.C. Fields.

"Vieillir: c'est très mauvais signe quand on oublie de reboutonner sa braguette après avoir pissé, mais c'est pire quand on oublie de la déboutonner avant." Maurice Chevalier.

"Aérez votre cerveau aussi souvent que vous déboutonnez votre braguette." Slogan de Mai 68.
Athlète à la pesée, Tchéquie.
"Le jeune lion dort avec ses dents." Slogan de Mai 68 sur un mur lausannois.

Autre temps, autre matière.

"Les femmes tâtent leur chignon comme les hommes tâtent leur braguette." Henry de Montherlant.


"La voici devenue la femme la plus célèbre du monde parce qu'elle a ouvert la braguette du président des États-Unis, condamnée à ce que, désormais, on regarde sa bouche avant ses yeux." Françoise Giroud.

"Il y a moins de bêtise dans la braguette de l'homme que dans son cerveau et dans son coeur." Henry de Montherlant.

"Gabriel rougit et resserra le noeud de sa cravatte après avoir vérifié d'un doigt preste et discret que sa braguette était bien close." Raymond Queneau, "Zazie dans le métro".
Milan Vukmirovic de Trussardi 1911. (The Sartorialist)

vendredi 24 septembre 2010

Les braguettes et ce qu'elles dévoilent, au propre ou au figuré


Sujet d'angoisses, de bonheur et de joyeusetés, la braguette outille le vêtement masculin depuis des siècles. Un livre lui est consacré et vient de paraître, à temps pour les fêtes. Je ne l'ai pas tenu en mains. Braguettes, une histoire des moeurs et du vêtement fait l'objet d'un article dans Libération dont voici une citation (abrégée).
"Au milieu du XVe siècle, alors que la guerre de Cent Ans est un souvenir, la robe n’est plus guère portée que par les hommes de justice, d’Église et les seniors. Les chausses moulent jusqu’au haut des cuisses tandis que le pourpoint raccourcit. Tellement qu’en 1467, le chroniqueur Mathieu de Coucy s’indigne de ces «hommes vestus plus court qu’ils n’eurent oncques fait. Tellement que l’on voit la façon de leurs culs et de leurs génitoires». Pour la bienséance, ces dernières sont bientôt couvertes d’une poche amovible en forme de triangle : la braye, cousine étymologique des braies, ancêtre de la brayette ou braguette, du bas latin braca, poche. Cet artefact est-il emprunté au monde paysan ou aux coquilles en métal ou cuir qui protégeaient les hommes d’armes ? Toujours est-il que cette poche s’exhibera de façon triomphale à l’entrejambe du haut-de-chausses, vaste culotte très mode au XVIe siècle. La Renaissance sera l’âge d’or de la braguette."
Charles Quint par Jakob Seisenegger.
Notez combien le molosse met en valeur la braguette.
Chacun/e peut écrire et illustrer sa propre histoire de la braguette en fourrageant dans l'internet. Ce qui m'intéresse (à part le visuel) c'est la somme de sens, d'émotions et points de vue masculins ou féminins rattachés à cette zone du vêtement et à ce qu'elle renferme. Depuis la crainte de ne pas arriver à remonter la glissière jusqu'au besoin impérieux d'afficher le paquet -- voire la nécessité pernicieuse d'en exhiber le contenu devant un public inadéquat. Et les pannes. Et les tableaux d'honneur.

Retour au XVIe siècle. La braguette devient plus bossue et décorative: un moyen d'afficher la virilité. Les plus audacieuses sont taillées de manière à simuler le profil d'une érection. Les élégants, le roi Henry VIII d'Angleterre en tête, font orner leur coquille de pierres précieuses. Elles deviennent si vastes qu'on peut y cacher un petit poignards ou de l'argent. Certains galants y logent même un fruit qu'ils réchauffent ainsi avant de l'offrir (tout odorant?) à leur élue. Imaginez l'hygiène de l'époque. Et les effluves ou autres dépôts dont était recouverte la pêche ou la poire...

Alors qu'il était en visite officielle en Angleterre, le duc Fabrizio de Bologne s'était accordé un rapide intermède galant, comme il sied à la réputation d'un Italien. Appelé subitement à la Cour, il avait dû rabattre sa braie sur son organe encore congestionné. On raconte que son hôte Henry VIII (1491-1547) avait immédiatement ordonné que ses brag
uettes soient rembourrées, afin que la prochaine entrevue lui soit favorable.

Ulysse

mardi 21 septembre 2010

La grande fraude des organisations d'ex-homos


Comme vous pouvez le constater, ces gars se sentent mal dans leur peau. Le soir avant de s'endormir ils prient le Seigneur de les délivrer de leur péché. Puisque Dieu n'a pas encore répondu à leur requête, il ne leur reste qu'à s'adresser à une organisation qui les conduira sur le chemin de la conversion à l'hétérosexualité. Leurs papa-maman et le pasteur s'écrieront "alléluia!" et cesseront de les harceler. Lorsqu'ils seront lavés de toute pensée gay, de tout désir envers un beau mec, ils pourront se marier, "faire" des enfants, payer des hypothèques, chanter à l'église sans qu'on les regarde de travers et griller des saucisses en famille le dimanche après le culte. Puis divorcer comme les gens normaux, payer des pensions alimentaires, pleurer, voir leurs mômes un week-end sur deux. Tirer un coup de temps en temps avec une nana qui coûte pas trop cher à sortir. C'est le prix à payer pour accéder
à la normalité.

Les organisations qui vous soutirent un maximum de fric pour vous transformer en ex-gay existent partout en Occident. Elles s'appellent Exodus, Liberty Ministry, Evergreen (mormon), People Can Change, Therapy of Homosexuality, Love in Action, etc. Elles sont nées des esprits barjos et escrocs des talibans chrétiens anglo-saxons les plus intégristes... Leurs traitements sont basés sur des théories psychologiques fabriquées, des thérapies d'aversion dangereuses et la longue quête de la guérison divine; ils sont combattus par les psychiatres et les psychologues diplômés car il n'est pas raisonnable ni désirable de changer d'orientation sexuelle. En thérapie freudienne ou jungienne, les femmes et les hommes qui se sentent mal dans leur peau peuvent découvrir comment s'accepter et se respecter dans un milieu hostile -- comme le font les Noirs dans une société blanche, par exemple.

Les groupes d'ex-homosexuels vous fournissent des témoignages de lesbiennes et de pédés "guéris" et installés dans un mariage hétéro par la grâce de Dieu. Ils oublient de vous parler de la majorité: les ex-ex-homos qui ont retrouvé leur équilibre naturel, mais à quel prix! après s'être délivrés du lavage de cerveau subi durant le traitement par l'aversion qui frise la maltraitance, surtout pour les plus jeunes et les plus impressionnables.

Ulysse

lundi 20 septembre 2010

Afghanistan: un vrai mâle tient le rôle actif, c'est tout


D
ans le contexte de violence qui sévit en Afghanistan -- l'intervention militaire étrangère, rivalités ethniques, corruption généralisée, culture du pavot et narcotrafic (qui génèrent 35% du PIB et font vivre 2 millions de personnes), traitement dégradant des femmes --, l'exploitation des garçons danseurs n'étonne pas. Toutes ces activités criminelles se déroulent au grand jour, à la b
arbe des religieux (ou avec leur assentiment monnayé).
Dieu (Zeus) séduisant Ganymède,
le plus bel éphèbe au monde.
Puisque l'accès aux femmes avant le mariage est difficile, et pas forcément excitant après la nuit de noces étant donné le peu d'éducation et le manque d'émancipation de la majorité des épouses, rien de surprenant à ce que les mâles les plus aisés s'achètent des concubines étrangères ou se fournissent en jeunes gens. Le machisme fait partie de notre nature de primates; l'expression du pouvoir s'affirme dans l'ostentation des biens et de la sexualité. Entretenir un garçon devient alors une question de prestige. C'est un idéal très ancien et bien connu dans la culture persane voisine qui a certainement influencé l'Afghanistan... Inutile d'accuser ces hommes de pédophilie ou d'homosexualité. Ils ne connaissent pas ces concepts. Encore moins la notion de bisexualité (qui commence à se faire jour chez nous). Pour eux -- comme pour les Grecs et les Romains de l'antiquité -- un homme marié et père de famille qui entretient une relation avec un éromène (adolescent engagé dans un couple pédérastique avec un homme adulte appelé éraste) est considéré comme faisant partie de la norme (à condition qu'il exerce le rôle dit actif). D'autres cultures que la nôtre ne voient pas la nécessité de créer des identités séparées, dans le seul but de classifier les appétits sexuels. La réputation du vrai mâle est fondée sur le mariage et la paternité; peu importe qu'il baise ou s'amourache d'un ado.

Cinq soldats américains (dont ces quatre) sont jugés
actuellement pour avoir tiré sur des civils afghans afin de "faire un carton" sportif;
ils ont
collectionné un doigt des victimes comme trophées.
La relation amoureuse entre deux hommes égaux (homosexuels) est une représentation moderne et occidentale bien qu'elle ait toujours existé, mais discrètement, car hors normes... Encore une distinction: le trafic de jeunes gens est un crime qui devrait être puni. Mais certains adolescents pubères et non "adultes" (moins de 18 ans) aspirent sincèrement à devenir le danseur et l'amant d'un seigneur de la guerre, puissant protecteur et mâle idéalisé. L'émission l'a montré... Cette attirance a toujours existé et beaucoup d'entre nous, gay occidentaux, sommes encore à la recherche du daddy, ours poilu ou homme d'affaires, bien longtemps après nos 18 ans... Peut-être bien parce que notre société manque de passages initiatiques marquants pour les jeunes mecs.

Ulysse

vendredi 17 septembre 2010

La possession d'un garçon afghan, marque de prestige


En critiquant dans ma note, publiée mardi, le texte présentant l'émission Les Petits danseurs des guerriers afghans ("The Dancing Boys of Afghanistan" dans la version originale, notez
la différence!) diffusée hier soir sur la TSR, je craignais que le ton de la bande sonore suive le même ton moralisateur-accrocheur, du style "dans un pays où prolifèrent les réseaux pédophiles". Il n'en fut rien. Le commentaire parle de garçons "à peine pubères", de souteneurs professionnels, de barons de la drogue, d'anciens moujahidin et de chefs de guerre, reconvertis dans toutes sortes de commerces très lucratifs.

Comme beaucoup de nouveaux riches dans les pays émergents, ces hommes placardent leur réussite et peu
importe la manière dont ils ont acquis leur fortune. Autant que les maisons et les puissantes voitures, les beaux garçons qu'ils ont achetés à des familles pauvres font partie des marques de leur prospérité. "Le plus déconcertant, déclare le réalisateur Najibullah Quraishi, chez les hommes que j'ai rencontrés, ce n'est pas seulement le peu de cas qu'ils font des dommages que leurs abus vont provoquer chez ces adolescents; c'est aussi leur désinvolture, et leur fierté de me faire connaître leurs garçons danseurs, leurs amis, leur monde. Ils ne pensent absolument pas avoir tort."

Et bien que la majorité sexuelle des hommes soit fixée à 18 ans, les autorités ne bougent pas le petit doigt.
Dans le documentaire, on voit des policiers affirmer que ceux qui font danser et prostituent des adolescents doivent être arrêtés, quelles que soient la richesse et les relations influentes de ces hommes. La séquence suivante les montre parmi les spectateurs d'une soirée de danse. De nombreux hauts fonctionnaires du gouvernement possèdent des "garçons sans barbe", même dans l'entourage du président Hamid Karzai, lui-même membre de la tribu pachtoune. Il ne serait pas incriminé personnellement.

Comme le dit la mère de Hafiz, un gars de 15 ans, tué probablement parce qu'il avait tenté d'échapper à son "maître": "Si seulement les coupables étaient punis, ce genre de chose ne se produirait plus".

Ulysse

mardi 14 septembre 2010

"Les réseaux pédophiles pachtounes" d'Afghanistan


J
eudi, l'émission Temps présent de la Télévision suisse romande diffusera le reportage du journaliste afghan Najibullah Quraishi intitulé "Les Petits danseurs des guerriers afghans" qui a déjà été diffusé dans de nombreux pays. La présentation qu'en donne le programme de la TSR m'énerve d'emblée, comme s'il fallait en ajouter une couche pour appâter
un téléspectateur blasé après les monstrueux scandales de l'Église catholique. Lisez plutôt: "Dans l'Afghanistan déchiré par la guerre civile et la misère, prolifèrent des réseaux pédophiles qui s'inspirent d'une tradition pachtoune. De tout jeunes garçons sont recrutés comme danseurs et ensuite destinés à satisfaire les appétits sexuels des chefs de guerre, obsédés de morale sexuelle et pratiquant une répression féroce à l'égard des femmes." Quelle enfilade de clichés!

Que ceci soit clair: je considère que la relation forcée, le viol des enfants et des adolescents est un crime. Mais c'est à cause de la gravité des conséquences pour ces jeunes hommes qu'il faudrait en parler avec respect et renoncer au langage habituel des bateleurs de TV. ["Entrez Mesdames et Messieurs, vous allez voir des enfants irrémédiablement marqués et ce, non par des hommes ordinaires et méprisables, mais par des guerriers sanguinaires aux appétits
sexuels inextinguibles, de tyranniques sauvages avec les femmes, d'infâmes pédophiles avec les garçons; et des obsédés de morale sexuelle en plus!"] Si nous étions aux États-Unis, le bonimenteur ajouterait: "Et c'est pour partager notre démocratie et nos séries de TV avec ces individus que nos boys sacrifient leur vie!"

Dans l'émission, on prononcera beaucoup le vocable de pédophilie. Ce mot fait les gros titres des médias depuis longtemps, pourtant les journalistes n'ont pas encore appris la distinction entre 1) ce terme (qui, à l'origine signifie amour des petits enfants) qu'on utilise pour qualifier l'abus sexuel des petits enfants et 2) la pédérastie qui signifie abus sexuel des jeunes adolescents.

D'autre part, une présentation comme celle-ci, qui amplifie et généralise ("les appétits sexuels des chefs de guerre, obsédés de morale"), contribue à attiser nos jugements simplistes et racistes. Je reviendrai sur le reportage après l'avoir vu et sur la tradition pédérastique de cette région du monde, coutume semblable en certains points à celle de la Grèce antique. (Alexandre le Grand a passé par l'Afghanistan au cours de sa difficile "pacification" de l'Asie centrale.)

Ulysse

samedi 11 septembre 2010

Les Ricains: "Nous sommes tous Afghans et Irakiens!"


Aujourd'hui, les États-Uniens commémorent les attentats commis il y a neuf ans par des terroristes sur leur territoire. Ces gars avaient été repérés. Mais les différents services de sécurité -- pléthoriques et en concurrence les uns contre les autres -- n'ont pas fait leur devoir, trop occupés à entretenir leur guéguerre. À moins que Washington ait décidé de laisser f
aire les kamikazes...

Les sanglots des Ricains et les déclarations dans le monde "Nous sommes tous Américains!" m'horripilent. Et vous? Ces gens auraient pu tourner leur colère patriotique à l'interne et exiger une reprise en main -- comme au temps de la guerre au Vietnam, plutôt qu'à soutenir des interventions armées qui n'ont même pas accru la production pétrolière, mais ont salement appauvri les gagne-petit. J'apprécie donc le commentaire de Scott, l'ancien Marine, dans son blogue Bill in Exile [à ne pas consulter au travail, à moins de disposer d'une étagère aux chiottes sur laquelle poser votre ordi]. Citation.

"Neuf ans déjà depuis les attaques du 11 septembre 2001 [...] et, en tant que nation, nous n'avons absolument pas tiré d'enseignement des attentats ou de leurs suites.
"Enfin, ce n'est pas absolument exact. Ce que nous avons accompli pour nous et notre pays, c'est qu'au lieu d'avoir fait de l'Irak et de l'Afghanistan des États qui nous ressemblent un peu plus, nous sommes devenus beaucoup plus comme eux.
"Nous devrions tous en être très fiers."

George "J'en ai de plus grosses que Pops" W. Bush
dans sa mise en scène de mai 2003 "Mission accomplie"
atterrissant sur un porte-avion au large de San Diego.
Un autre 11 septembre me tient plus à coeur, celui du coup d'État au Chili, en 1973, où les États-Unis étaient salement impliqués. Personne n'avait proclamé "Nous sommes tous Chiliens!"

Ulysse

jeudi 9 septembre 2010

Le naturisme: "un très grand danger pour la culture"


La nudité en société a toujours été liée au plein-air et au sport, même si elle a traversé des périodes restrictives, allant de la séparation des sexes à l'interdiction totale. En Occident jusqu'au 18e siècle, les gens se baignaient nus dans les rivières et les lacs, en famille ou ségrégués suivant l'influence de la religion locale et des autorités. Puis au 19e, la nudité publique a commencé à choquer, sauf en Scandinavie, lointaine et peu peuplée. Une des raisons: la classe bourgeoise montante voulait montrer ses habits et son pouvoir d'achat.

En même temps, des apôtres comme l'Allemand Heinrich Pudor (cela ne s'invente pas!) promouvait la santé grâce aux rayons du soleil et à l'aération de la peau
(Luftbad) ou, comme Lord Monboddo la noble nudité à la manière de la Grèce antique. Pendant ce temps et jusqu'à récemment, les Japonais pratiquaient le bain communal mixte, au naturel et sans gêne aucune -- une tradition encore vivante près des sources chaudes et dans les villages les plus reculés.

La Freikörperkultur (FKK) a pris son essor au début du siècle dernier, dans un esprit sportif de joie partagée entre femmes et hommes, petits et grands; c'étaient des naturistes au plein sens du terme, mais pas forcément sectaires comme on les a connus plus tard dans leur camps retranchés
(pas d'alcool, pas de cibiche). Et le mouvement naturiste s'étendait aussi à la France, en moins sportif. La contre-offensive ne devait pas tarder. Elle vint d'abord des milieux conservateurs. Puis, dès 1933, Hitler interdit les organisations naturistes, à moins qu'elles ne s'affilient au mouvement nazi. C'est pourquoi les premiers jeux olympiques naturistes n'eurent pas lieu en Allemagne, mais en Suisse, au bord du lac de Neuchâtel en 1939, si je suis bien renseigné.

"Un des plus grands dangers pour la culture et
la moralité allemande réside dans le soi-disant mouvement naturiste. [... on doit] le condamner comme une erreur culturelle. La nudité tue la pudeur naturelle des femmes; elle rend les hommes moins respectueux et détruit en cela les bases d'une vraie culture. Nous attendons des autorités policières qu'elles soutiennent les forces spirituelles qui émanent du mouvement national en prenant les mesures nécessaires pour éliminer cette soi-disant culture naturiste." Hermann Göring, 1933.

Après la guerre, les disciples de Göring ont immigré en Pologne, en Suisse et aux États-Unis.

Ulysse

mardi 7 septembre 2010

Une crème glacée à se damner (peut-être...)


Une nonne enceinte qui ajoute à ce péché celui de gourmandise, sainte mer(d)e! Voilà que la pôvrette n'a pas de mari prêt à se lever la nuit pour satisfaire ses envies de future mère. Mais le saint-esprit y a pourvu en lui offrant un pot de Gelato Italiano, crème glacée dite italienne made in England, et de "conception immaculée". Remarquez que la religieuse, comme toutes celles qu'on a vues dans les films de Hollywood au siècle dernier, présente des sourcils soigneusement épilés. La pub a paru dans les magazines britanniques The Lady, Look et Grazia.

Deux hommes d'Église, catholiques romains à n'en pas douter, sont surpris juste avant d'échanger un baiser. Celui que l'homme de couleur va coller à l'homme san
s couleur pour le remercier de partager avec lui sa crème glacée anglaise Gelato Italiano. Tous deux croient à la salivation salvatrice, c'est marqué sur l'annonce. Moi, lecteur de la bible et grand promoteur devant l'Éternel de démonstrations d'affection entre mâles, je n'y vois rien à redire. Et, dans ce cas, j'ai le soutien de l'apôtre Paul en personne -- d'habitude moins gay friendly que Gelato Italiano. "Saluez-vous mutuellement, écrit-il, d'un saint baiser. Toutes les Églises du Christ vous saluent." C'est dans son épître aux Romains. L'encouragement figure aussi dans la 1ère aux Corinthiens, dans la 2ème aux mêmes, dans celle aux Thessaloniciens -- je continue? parce qu'il y en a d'autres.

Dunque (donc) les crétins (des cathos british, bien sûr) qui se sont plaints auprès de l'Autorité de la publicité, prétextant que ces pubs blessaient la foi des croyants, n'ont pas lu la bible. C'était déjà le cas avant la Réforme. Ils devraient néanmoins être reconnaissants. 1) Gelato Italian
o ne présente pas de vieux dégoûtants en train d'attirer les enfants à la sortie du catéchisme, mais met en scène une sexualité presque adulte (à part, justement, la glace); n'est-ce pas un progrès pour l'Église pédophilique romaine? 2) Une personnalité aussi connue que ce pourri de Tony Blair s'est convertie au catholicisme dès la fin de son mandat de Premier ministre. Et beaucoup le suivent.

Ulysse au pays des merveilles.

samedi 4 septembre 2010

Le gay qui était une lesbienne, auparavant


L
e blogueur australien Brenton publie dans Aussielicious un entretien très éclairant, je trouve, avec Brosh Matthews, homme de 27 ans, de sexe féminin à l'origine. Extraits. "Je n'ai jamais été très confortable dans mon corps féminin. Mais c'est vers 22 ans que j'ai pu rassembler les pièces du puzzle et comprendre que j'étais trans et que je pouvais intervenir à ce sujet. On m'avait opéré un ovaire et j'ai raconté à tout le monde qu'il s'agissait d'une appendicite. Je me suis rendu compte que je refusais de reconnaître que j'étais pourvue d'ovaires..."

-- Peux-tu nous décrire ce que l'on ressent en tant que garçon enfermé dans un corps de fille?
-- Toi, tu sais que tu es un garçon, tu n'y pense pas, c'est naturel. Eh bien moi, c'était pareil. Mais la personne que je savais être ne correspondait pas à celle que les autres voyaient, ni avec la façon dont il me traitaient. Imagine: tu es de taille normale, mais tout le monde te traite comme si tu étais un nain -- c'est cinglé! Et quand tu regardes ton corps, il ne correspond pas non plus à ce que tu penses. Alors tu fais ce qu'il faut pour que ce que tu as en trop, ou ce qui te manque, soit corrigé afin de s'accorder à ce que tu ressens. Le résultat: les gens commencent à te voir comme toi tu te vois et à te traiter de manière conforme.

Brosh explique qu'il ne s'est pas fait construire un pénis. La chirurgie doit encore progresser pour pouvoir construire des bites vraiment fonctionnelles et ressemblantes (pour pisser debout et baiser), capables de sensations, ainsi que des couilles munies du petit ascenseur. Mais la taille de son clito a pris de l'ampleur grâce à la testostérone et il le considère comme son pénis.
Pour être heureux il faut savoir vivre...
avec ce qu'on n'a pas!

-- Comment ta famille a-t-elle réagi?
-- Ma famille est très chrétienne; à l'exception de ma soeur qui est lesbienne, ils ont tous rompu les relations avec moi. La plupart des gens traversent une sorte de deuil, ressentant qu'ils ont perdu un enfant, un frère ou une soeur, etc.; ensuite ils se rendent compte qu'on est plus heureux et cela les console. Pas ma parenté. En revanche, je n'ai perdu aucune amie, aucun ami. Ils m'ont posé plein de questions et m'ont encouragé.

-- Tu vis avec un gay. As-tu toujours été attiré/e par les hommes?
-- Pas du tout. J'étais lesbienne avant ma transition. Je n'avais jamais couché avec un homme. Après une année de traitement à la testostérone, j'ai soudain découvert que j'étais attiré par les gars! [...] Je pense que c'est l'effet de la testostérone sur mon cerveau. Je suis peut-être câblée pour être attirée par les personnes de mon sexe. Mais je suis ouverte à tout, je me considère queer; les hommes me plaisent et il m'arrive aussi des choses avec des filles...

-- En tant que gars doté d'un vagin, as-tu parfois envie de pénétrer quelqu'un?
-- Tout à fait. Je m'attache un gode et ce type de baise me convient parfaitement, tout en me frustrant, parce que l'engin n'est pas le mien. Mais, aussi petite qu'elle soit, ma bite est suffisante pour être sucée et me donner du plaisir.

Adapté par Ulysse

mercredi 1 septembre 2010

Je pensais que les vacances me videraient la tête


"Un touriste, c'est quelqu'un qui parcourt des milliers de kilomètres pour se faire photographier devant sa voiture." Émile Genest.



"Je pensais que les vacances me videraient la tête. Mais non, les vacances, ça ne vide que le porte-monnaie." Jean-Philippe Blondel.

"On ne saurait aller chercher trop loin le
plaisir de rentrer chez soi." Paul Morand.

"Quand on v
a se baigner, on a chacun droit à son mètre carré. Quelqu'un voudrait se noyer, qu'il ne le pourrait pas." Fernand Raynaud.

"L'homosexualité est la dernière chance de réduire les files d'attente aux péages, l'encombrement des crèches et la saturation des transports en commun." Philippe Bouvard.

"Amourettes de vacances, larmes à la rentrée. Utilisez le nouvel Omo avec agent détachement." Ulysse.

"Il est étonnant de constater que les gens passent plus de temps à préparer leurs prochaines vacances que leur avenir." Patricia Fripp.