dimanche 9 janvier 2011

Violés, attachés, battus et fistés: les beaux mâles des mangas de Gengoroh Tagame

L'artiste est un descendant de samouraïs.
Intitulé Un Garçon en enfer / Père et Fils en enfer, un nouveau recueil de quatre aventures dessinées par Gengoroh Tagame a paru jeudi dernier en langue japonaise. De cruels samouraïs font subir les derniers outrages à ce fils imberbe et à son père velu -- comme il se doit dans les oeuvres du mythique créateur de mangas S/M gays. Né en 1964, l'artiste est unique en ce qu'il est l'un des seuls au Japon à déclarer ouvertement son homosexualité. Et, en plus de ses albums dont certains sont traduits en anglais, français ou espagnol, il a publié des études approfondies sur l'histoire de l'art érotique gay dans son pays.

"Père et Fils en enfer".
Les pédés ne sont pas seuls à le vénérer à travers le monde; Gengoroh Tagame compte aussi de nombreuses admiratrices. Elles se régalent des tribulations barbares qu'il inflige à ses personnages -- tous masculins, costauds, supérieurement membrés et capables de bander au travers des pires tortures et embrochements, sous une pluie de sueur, de pisse et de sperme. Plaisir de la revanche, Mesdames? Un peu! elles l'admettent. Mais elles sont d'abord accros à ces mangas parce qu'ils mettent en scène de très beaux mecs qui vivent entièrement leur sexualité, en reconnaissant leur besoin d'être (eux aussi) défoncés par des bites, des poignets et des godes sur-dimensionnés. Désir qu'on torture leurs tétons, qu'on les bâillonne, les flagelle, les fasse hurler jusqu'aux larmes, les attache, les réduise à l'esclavage -- pour leur plus grande jouissance à eux, mecs balèzes et poilus. Car Gengoroh Tagame brise le stéréotype de l'Asiatique adolescent perpétuel, doté d'un engin minuscule et de trois poils au menton, qui fait uniquement rêver les amatrices et amateurs de blé en herbe. Et puis, les personnages de Gengoroh Tagame jurent à plein poumon et s'expriment dans un langage grossier, ce qui plaît au Japon où les beaux esprits prétendent que leur langue ne connaît pas ces écarts, au contraire des bloody english and fucking american languages, that are very coarse.
Labour: prisonnier de guerre japonais en Chine.


On peut imaginer que l'oeuvre de Gengoroh Tagame est pornographique, sans autre signification. C'est ignorer, par exemple, la culture et l'histoire japonaises. Ignorer aussi les épreuves et les bouleversements que cette population a traversés durant le siècle dernier. Et les épreuves qu'elle a fait subir aux nations qu'elle a attaquées et/ou envahies avant et pendant la dernière guerre. À voir et méditer dans une prochaine note.


André

5 commentaires:

Zak a dit…

C'est insupportable, ça m'hypnotise, ça m'interroge. J'attends le prochain épisode avec impatience. On ne devrait pas parler de ces choses (lol).

Henriek a dit…

C'est une petite élite qui suit Gengoroh Tagame parmi les femmes japonaises. La majorité de celles qui achètent des BD érotiques hommes-hommes choisissent un genre fleur bleue fait exprès pour elles. Les Japonaises aiment voir des jeunes hommes faire l'amour gracieusement, comme les mecs hétéros occidentaux se tapent des pornos de soi-disantes lesbiennes. Les naïfs imaginent qu'il suffirait qu'ils entrent en scène pour que ces dames virent leur cuti. Je ne sais pas si les dames asiatiques nourrissent des phantasmes identiques.

guy1942 a dit…

Au Japon , Echigoya s'inscrit dans un tout autre créneau fait de douceur de vivre et d'amour.Il dessine des couples mi-ours mi-nounours dans tous les actes de la vie quotidienne. C'est naïf , rafraîchissant et à 15000km de Tom of Finland....
Je vous invite à le découvrir sur le Net:Echigoya Tatsunoshin.

André, en réponse à guy1942, a dit…

Merci Guy! Oui, c'est charmant, parfait pour illustrer le mariage gay.

Damstounet a dit…

J'aime beaucoup l'llustration de Père & fils, je la trouve très excitante lol.
Sinon, merci pour Echigoya Tatsunoshin, je vais partir à sa découverte.