mercredi 23 février 2011

Les bordels de garçons: très fréquentés à l'époque victorienne

Télégraphiste le jour, gigolo la nuit.
Évoquez l'époque victorienne: vous pensez aux pieds de tables et chaises recouverts de tissu pour chasser les pensées lubriques... Pourtant la reine Victoria (1819-1901, 63 ans de règne) était  chaudement éprise de son cousin et mari Albert, prince de Saxe-Cobourg-Gotha, qui la laissa veuve trop tôt, avec neuf enfants. Il était très bien monté, dit-on, et l'anneau qu'on insère dans le gland lui doit son nom (il en portait un). Leur descendance de 42 petits-enfants s'est répandue sur dix maisons royales d'Europe. Il y a eu beaucoup de lesbiennes et d'homos parmi eux. Notamment leur petit-fils Albert-Victor (1864-1892), entouré de mystères et de scandales qui fréquentait les bordels de garçons. Leur petit-fils Edward VIII, roi durant l'année 1936, qui se faisait consoler de ses déboires avec les hommes par des dames mariées et se disait fasciné par le nazisme.

Plusieurs membres de la famille Windsor actuelle ont la réputation de ne pas cracher sur les amours masculines, ouvertement ou en cachette. C'est peut-être la raison pour laquelle la reine n'est pas pressée de transmettre sa couronne à qui de droit...

Dans un livre Pleasure Bound: Victorian Sex Rebels and the New Eroticism paru la semaine dernière (chez Norton), Deborah Lutz, prof de littérature et culture victorienne à l'Uni de Long Island, décrit comment des artistes, des voyageurs et des intellectuels de cette époque ont fait évoluer la perception de la sexualité en explorant ses zones liminaires et en reflétant dans leurs oeuvres la vie érotique qui se développait derrière la façade de respectabilité.


L'érotomanie victorienne était teintée de sadomasochisme. À travers l'Angleterre, les bordels offraient très légalement de la chair fraîche, voire très jeune -- l'exploitation du labeur des petits ouvriers était généralisée -- aux amateurs de femmes ou d'hommes. Les maisons les plus populaires offraient une spécialité: le fouet. Les mecs allaient se faire tanner par des femmes autoritaires ou de jeunes officiers. Ils en avaient pris le goût (ou le besoin) à l'école et jusque dans les universités, comme Eton, où les élèves étaient punis à coups de verges de bouleau appliqués sur leurs fesses dénudées, en présence de leurs camarades...
Albert Victor

Le personnel masculin des bordels était recruté parmi les télégraphistes de la Poste qui distribuaient les télégrammes à domicile; ils passaient la journée sur leur bicyclette, ce qui musclait leurs cuisses. D'autres employés étaient choisis dans l'armée ou la marine. Ils occupaient leurs nuits à ôter et remettre leur uniforme pour faire bander et s'agenouiller leurs clients. La drague était courante dans certains lieux de la ville; on levait un partenaire ou un prostitué et on faisait l'affaire dans une impasse sombre. Rien de nouveau sous la lune!

André

2 commentaires:

Faustin a dit…

Comme quoi, réprimé dans ses moeurs ou pas réprimé, l'être humain ne change pas à travers les siècles.

Frank a dit…

Pour citer d'autres gays ou bi de la famille royale: il y avait un frère d'Edward VIII (le duc de Windsor qui partageait certains amants avec sa femme américaine): le duc de Kent, qui a eu une longue série d'aventures avec des femmes et des hommes, en plus de son mariage. Il y a l'ex-mari de la princesse Margaret, le photographe Armstrong-Jones (Snowdon) qui en plus de deux épouses a connu des maîtresses et des amants, quelques enfants illégitimes et d'autres légitimes. Dont David Vicomte de Linley, unique fils de Margaret, qui est gay, mais aussi marié et je crois père de famille. Il est mêlé à un scandale de chantage au sujet d'une vidéo de lui avec un amant en train de baiser. On dit aussi que le consort de la reine, du temps de sa carrière dans la marine... Mais il a eu aussi des maîtresses.