vendredi 29 avril 2011

La douleur et la jouissance du tatoué durant la session de SM

La cire, dit Alessio, c'est terrible sur les côtes, excitant sur les boules.
Maintenant que la ferveur autour d'une ancienne cérémonie de boundage, discipline, sadisme et masochisme (BDSM) -- épines, fouet, clous -- est oubliée, les Églises retrouvent leur mutisme sur le sujet jusqu'à l'an prochain. Toutes les religions du monde programment des cérémonies durant lesquelles les fidèles se flagellent ou sont torturés par le clergé, de la circoncision à la crucifixion. On meurtrit le corps pour le bien de l'âme. Comme le déclarait Jean-Paul II: "La joie vient lorsque l'on découvre le sens de la souffrance".
Attaché, fouetté, électro-torturé, sodomisé et prêt à recommencer.

Pour ses abonnés, le site Bound Gods (Dieux attachés) met en scène chaque semaine une nouvelle cérémonie SM à laquelle participent de beaux mecs, dominateurs et dominés. La même entreprise produit aussi des combats de lutteurs nus, et des spectacles équivalents pour un public hétéro. À la suite de la soirée SM mecs du 31 mars, Manuel_37 a publié des commentaires éclairants dont j'extrais quelques phrases.

Traction de la pierre.
"Selon ma conception, le BDSM n'est pas une pulsion de mort mais au contraire une pulsion de vie. Dans une séance, il s'agit d'aller au-delà des sensations banales de la vie et du vanilla sex et d'explorer totalement -- pour paraphraser Spinoza -- "ce que peut ressentir un corps humain" (masculin en l'occurrence). Ce qui est le contraire d'une pulsion de mort; les morts ne ressentant rien, comme l'a souligné -- entre autres -- Lucrèce."
De la cire chaude sur tout le corps.

"Parmi les diverses catégories de dominés capables de me faire bander, je place au premier rang ceux qui exhibent le look le plus viril [...] et qui consentent, alors qu'ils ont la stature d'un mâle alpha (tels ceux dont Michelange a peuplé son oeuvre) à se laisser dominer, maltraiter, abuser sexuellement. Leur virilité ressort de façon plus éclatante dans ce jeu avec le dominateur qui mobilise toutes les énergies jusqu'à l'explosion finale. C'est dans cette catégorie que je place Alessio Romero. [...] Il ne montre pas seulement un corps de chair -- magnifique -- donné à voir dans la douleur et la jouissance, mais aussi un corps-texte, où les tatouages gravés dans la peau énoncent un programme de vie (rédigé qui plus est en latin, dommage pour les illettrés). Sur l'avant-bras gauche: Carpe diem, c'est-à-dire "Mets à profit le jour présent" -- pour éprouver, vivre, vibrer, jouir sans attendre demain ou regretter hier. Sur le haut de la poitrine: Usque ad finem -- "Jusqu'à la limite" ou plutôt "Jusqu'à la fin ultime", précisément en repoussant chaque jour la limite. Dans le corps d'Alessio la chair et le texte disent la même chose: le verbe se fait chair, la chair accomplit le verbe. Je lui souhaite de poursuivre dans cette voie exigeante et gratifiante, de repousser toujours plus loin ses limites. Il y a encore un troisième tatouage que je ne peux déchiffrer... ¿Alessio, puédase decirme lo que es escrito sobre su antebrazo derecho?"
Suspension en parallèle.

Ayant obtenu sa réponse, Manuel_37 remercie l'acteur et lui confirme que le latin est vraiment approprié au tatouage. Il lui souhaite de progresser de jour en jour dans l'accomplissement de ses proverbes. "Latina lingua re vera ad inscriptiones maxime idonea est. Opto ut in dies ad perfectionem praeceptorum quae elegeris progrediaris. Vale!"

André

1 commentaire:

manuel_37 a dit…

Je découvre par hasard - et à retardement - que mes remarques sur le BDSM ont retenu votre attention, et je suis ravi de les voir sortir du cadre un peu étroit - et anglophone - de Boundgods;

manuel_37