mercredi 4 mai 2011

Deux papas bears -- et gays -- pour douze enfants

Il y a des papas poules -- ceux qui épousent une maman -- et des papas teddy-bears, à l'allure virile -- qui vivent avec un papa. Steven et Roger Ham de Phoenix, dans l'Arizona, ont adopté douze enfants qui, sans eux, seraient trimbalés d'une institution à un foyer d'accueil, d'un foyer d'accueil à un autre foyer d'accueil. Petits retirés à leurs parents; abandonnés par des mères en détresse; ou que des familles d'adoption rejettent parce qu'ils présentent un handicap. La vocation de pères est venue peu à peu à Steven et Roger. Et l'inflation familiale a été provoquée par la détresse des premiers adoptés qui avaient des soeurs et des frères placés dans d'autres familles ou institutions. Les démarches ont été longues, mais les deux papas ours sont finalement arrivés à regrouper ces fratries et en adopter tous les membres.
Photos: Michael Chow -- The Arizona Republic.
Durant la campagne présidentielle de 2008, John McCain, sénateur de l'Arizona, dont l'épouse avait adopté une fille, a lancé une croisade contre l'adoption par les couples gays. [C'est une démarche politique payante dans un pays comme les États-Unis; et pourquoi pas bientôt chez nous, lorsque le FN et l'UDC auront épuisé le filon musulman...] La même année, l'Arizona votait l'interdiction du mariage gay. De plus, cet État -- qui trouve difficilement des familles d'adoption pour les nombreux jeunes à sa charge -- fait pourtant tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher les homosexuel-le-s d'adopter, comme l'explique The Arizona Republic qui a consacré lundi un long article à cette famille de: douze enfants filles et garçons, deux pères, quatre chiens, deux chats, un perroquet, un cochon d'Inde; qui possède en tout 23 bi- et tricycles; dort dans cinq chambrées; et fréquente six écoles différentes.
Vanessa et Steven, Olivia et Roger.

Justement: l'un des papas a adopté le patronyme de l'autre -- Ham, "jambon" -- pour que tout le monde partage le même nom de famille et fasse front commun vis-à-vis de l'école, des médecins et hôpitaux, entre autres. La vie de cette maisonnée est très organisée. Chacun partage les tâches en fonction de son âge et de ses capacités, si possible dans la bonne humeur. Et ceux des enfants qui souffraient de handicap ou de retard dans leur développement ont surmonté leurs difficultés, grâce à l'amour et à la persévérance de leurs pères Steven et Roger.

André

1 commentaire:

Liliane a dit…

Enfant de la DASS j'ai été placée en foyer puis en familles d'accueils jusqu'à ce qu'un gentil couple âgé m'adopte parce qu'ils avaient perdu leur fille dans un accident. Grâce à eux j'ai fait de études et comprends l'anglais. J'ai lu l'article de l'Arizona Republic sur ces deux Nounours étonnants et leurs 12 enfants en versant de chaudes larmes.
Je suis lesbienne donc je ne critique pas les gays, mais je n'étais pas sûre que des mecs soient capables d'élever des enfants. Maintenant je serai un chaude partisane. A condition qu'on prenne aussi les enfants moins beaux, défavorisés, ou en crise à cause de ce qu'ils ont traversés. L'adoption c'est pas le défilé de mode ou le comptoir de la pâtisserie. Moi, j'étais une fille renfermée à cause des circonstances. Mes parents adoptifs ont eu la patience. Merci André de ce beau sujet. Continuez dans cette voie et vous serez décoré "lesbien honoris causa"!!