mercredi 8 juin 2011

Le nez, les lèvres et la langue dans les aisselles

Presque tous les amoureux se régalent en léchant un beau Q. Non, je ne pensais pas aux politiciens qui, avec les prostitués, exercent le plus ancien métier au monde... [Dans cette caste, le léchage se produit ainsi: lorsque vous vous trouvez au bas de l'échelle, vous avez forcément le nez dans le postérieur de quelqu'un au-dessus de vous. Puis arrive un jour où vous n'avez plus besoin de raser votre entrejambe, quelqu'un vous bouffe avidement les poils et, ce faisant, économise le fil dentaire.]

La pratique du baiser au fond du fessier a toujours existé, bien sûr. Mais au siècle dernier, les médias coquins la montraient peu, comme s'il s'était agi d'une perversion lourde. Aujourd'hui, le porno se noie dans la salive déversée sur les rosettes féminines et masculines, au point qu'on peut annoncer sa mort prochaine; à cause du réchauffement de la planète Q.

Pendant ce temps, on oublie l'attraction que présentent les aisselles, pourvoyeuses d'images et de messages olfactifs fantastiques -- sans les risques de santé encourus auprès de l'anus. Ni les remugles éventuels.

De tous les sens, l'odorat est, paraît-il, le plus primitif, donc ancien. La vision et l'audition auraient pris l'avantage plus tard, au cours de l'évolution culturelle. L'odorat s'en réfère d'abord à nos émotions et à notre animalité. Impossible de nier qu'il dirige secrètement nos relations interpersonnelles: l'odeur corporelle et les eaux de toilette nous décryptent instinctivement l'autre. Déjà avant la naissance, l'olfaction permet à l'enfant de connaître sa mère, puis de la reconnaître une fois né. Aujourd'hui, les chercheurs s'interrogent, paraît-il, sur la capacité des odeurs naturelles du corps à véhiculer un contenu informatif et à stimuler des réponses réflexes chez l'humain. Ceux d'entre nous qui dansent encore le slow, et ceux qui rencontrent des mecs dans les endroits sombres savent combien ces perceptions sont importantes au moment où ils décident de mener ou non l'expérience jusqu'à son aboutissement.

J'aurais tendance à confondre odeurs naturelles et phéromones. Grosse erreur, paraît-il. Les odeurs corporelles sont complexes et variables d'un individu à l'autre. Elles portent des informations sur l'identité, l'état physiologique ou émotionnel. Les phéromones, elles, sont constituées d'un composé unique et commun à une espèce, et induisent des comportements automatiques et stéréotypés. Plongez dans les aisselles, les mecs, où se cache la vérité!

André

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