mardi 11 octobre 2011

L'un est métis et gay, l'autre blanc, hétéro et timide -- pourtant ils sont jumeaux...


Pour résumer: James Kelly est métis, gay, sociable et entrera à l'université l'an prochain. Alors que son frère Daniel, blanc et hétéro, se tient sur la réserve comme un vrai timide et n'est pas du genre scolaire; il envisage un apprentissage technique. Ces deux jeunes Britanniques sont nés le 27 mars 1993 à deux heures de distance. James d'abord puis Daniel, fils d'Errol qui est noir et d'Alyson, blanche. Un couple qui avait déjà un lourd passé: chacun, dans un mariage précédent, avait engendré une paire de fils. Errol de "faux" jumeaux (dizygotes: deux ovules fécondés par deux spermatozoïdes), Alyson de vrais. Katie, 14 ans, la petite soeur de James et Daniel, représente l'exception dans cette famille: elle a grandi solo.

On imagine les questions et remarques que cette famille affronte constamment. Les gens demandent à Alyson si James est un camarade de Daniel, ou si elle l'a adopté. En ce qui concerne Errol, personne ne peut croire que Daniel soit véritablement son fils.

Jumeaux allemands monozygotes.
En général, les descendants d'un couple noir et blanc héritent d'une peau café au lait. C'est le cas de Katie. Et des autres jumeaux d'Alyson et Errol, issus eux aussi de couples dits mixtes. Alors, comment Daniel a-t-il échappé à la règle en naissant aussi blanc que sa mère? Il faut regarder du côté d'Errol. Certaines de ses ancêtres jamaïcaines, esclaves dans les plantations, ont probablement été violées par leur patron, un planteur blanc. Si Errol était un pur Africain, la peau de Daniel aurait la couleur du café au lait (histoire de gène récessif, je crois). Car dès qu'un parent possède un ADN africain sans mélange, son enfant naît basané -- que l'autre parent soit asiatique ou européen. Dans le cas des jumeaux James et Daniel, le premier a hérité de l'ADN africain, alors que le deuxième a reçu la part blanche de l'ADN paternel en plus de celui de sa mère.

Les problèmes de racisme auxquels les deux petits gars ont fait face à l'école sont ahurissants! Au jardin d'enfants, les éducatrices insistaient pour que Daniel (qui se voyait blanc dans le miroir et sur les photos) se dessine en black, à cause de son père... À l'école secondaire, à majorité blanche, c'est encore Daniel qui se faisait tanner par les autres ados parce qu'il n'était pas noir comme il aurait dû l'être à leurs yeux. James venait à sa rescousse. Vers l'âge de quinze ans, James a compris qu'il était gay. Son frère en avait l'intuition. Et son père a mieux réagi qu'il ne le craignait. Errol déclare qu'il est fier de son fils, pour son courage et sa lucidité. James, dit-il, a compris qu'il pouvait nous en parler et qu'on le respecterait.

Mais vous, lecteur, pensez-vous -- comme les fondamentalistes chrétiens et musulmans -- que l'homosexualité est un choix de l'individu concerné, et qu'il peut donc en "guérir" s'il le veut vraiment? En ce cas, l'hétérosexualité du frère jumeau découle aussi d'un choix... qu'il pourrait inverser!

André

2 commentaires:

Unknown a dit…

Vaste sujet, des études menées sur des vrais jumeaux montre qu'une partie d'entre auront les mêmes orientations sexuelles ( hétéro ou homo), une autre partie au contraire des orientations différentes.

Comme il existe une peur de faire des études cliniques plus poussés par peur de taxer l'homosexualité comme maladie. On ne peut savoir quelle est la part génétique, environnementale et culturelle


Enfin pour ma part une maladie est une atteinte physique ou psychologique empêchant la personne de se sentir bien dans sa tête et d'avoir un motricité corporelle optimum.

La question au final est de savoir si l'homosexualité de la personne ou l'hétérosexualité de la personne ne serait pas du à un traumatisme psychologique comme une peine de coeur ou une éducation trop stricte. Ce qui pourrait conduire la personne à ne pas être la personne qu'elle est réellement. donc l'aider au final à être bien dans sa tête et dans son sexe

Philippe a dit…

Le fondamentalisme est-il un choix que l'on puisse, un jour, reconsidérer sans s'effondrer, faute de certitudes ?...
Ou est-il une maladie définitivement incurable ?...

Aucune idée ! Mais un espoir: A tout péché, miséricorde... comme "ils disent" !

Et bonne journée à vous !


Philippe