jeudi 17 novembre 2011

George Towne, peintre de la compagnie des hommes

Adriano, huile (2008).
Rich et Seth, huile (2009).

Habitant New York depuis une vingtaine d'années, le peintre George Towne (cliquez) exposait cet été à la Galerie Michael Mut sous le titre général La compagnie des hommes. Ses
modèles sont des amis ou d'anciens compagnons, et il nomme son style "painterly realistic", picturalement réaliste. "La beauté mâle et mon désir sont à la base de mon travail, dit-il. Pour modèles, je choisis des amis qui m'ont apporté quelque chose d'une manière ou l'autre, par exemple un enseignement, ou leur soutien dans un moment difficile."

"Les gens que j'aime sont entrés dans ma vie puis en sont repartis, et la perte n'a pas toujours été facile à digérer. Mais je suis arrivé à les peindre; comme pour les retenir éternellement."

George Towne: qui expose s'expose.
L'aquarelle bleue fait partie d'une commande adressée à plusieurs artistes afin d'illustrer un ouvrage nostalgique intitulé Petite Mort. Il évoque les lieux de rencontres érotiques -- parcs, boîtes et sex-shops -- qui ont disparu depuis l'assainissement de New York. "Lorsque je suis arrivé en ville à l'âge de 17 ans, j'étais émerveillé de découvrir un endroit qui annonçait si ouvertement son orientation homo. Les jeunes d'aujourd'hui ne peuvent pas comprendre... À l'époque aucun lieu ni personne n'était ouvertement gay. Même Boy George se cachait au fond du placard. Et rien que de passer devant ce sex-shop avec son enseigne All Male Adult Video me donnait le frisson et rendait mon existence plus exaltante."

Marcos ramant, dessin (2009).
"Je ne vais pas vous livrer les détails, mais il m'arrivait de m'y arrêter après une tournée des bars. Un soir, j'y ai rencontré un barman parmi les plus beaux de New York (qui m'avait servi un verre deux heures plus tôt). Nous avons fini la nuit chez moi et je ne vous dis pas... Nous sommes encore amis aujourd'hui, mais amis, pas plus."

Lennart et Stevie, huile (2011).
"J'ai peint l'aquarelle "Vidéo" de mémoire, aidé par un ou deux Polaroid délavés datant des années 90. À l'époque, j'étais frappé par la ressemblance du bâtiment avec un tableau d'Edward Hopper datant de 1927, intitulé Drug Store. Était-ce le même endroit?"

André

1 commentaire:

Philippe a dit…

...Super ! Merci André pour cette fenêtre ouverte sur le monde de George Towne (... un inconnu pour moi !)
Je suis allé jeté un coup d'oeil dans sa galerie et j'ai été scotché par ces regards et ce qui se dégage de ses peintures... (presque une "odeur" !) alors que, la peinture hyperréaliste et moi, habituellement c'est assez "bof"... vu que je ne vois pas tellement ce que ça pourrait apporter de plus que la photo.
Mais alors, qu'est-ce que je ressens d'autre et de différent devant "ça" ?... Mystère !