mardi 29 novembre 2011

La lutte contre le sida vue sous l'angle des affiches

"Sida: l'isolement n'est pas une solution"
Suisse (1987). À droite: Canada.

La collection de 6000 affiches provenant du monde entier, toutes consacrées à la lutte contre le sida, que le Dr Edward Atwater a rassemblée durant trente ans est maintenant conservée à l'Université de Rochester (États-Unis). C'est une précieuse documentation sur l'évolution des mentalités face à une maladie et sur les différences de perception d'une culture à une autre.

Parmi les messages, il y en a des provocateurs et directs, d'autres très au-dessus de la ceinture. Certains pays ont choisi le choc et le face-à-face avec la mort, tant pour les toxicomanes que les gays. D'autres mettent en avant le préservatif, quelques-uns la fidélité.

On constate des approches très différentes, par exemple entre les pays où l'affiche sert de rappel à un message connu et ceux où elle sert de document didactique, expliquant en détail comment on risque de contracter le sida et comment se protéger.

Australie (1992): "Of course you can". Dieu, y avait pensé avant Obama.
Indonésie (2001).
Moins bégueule à l'époque qu'aujourd'hui, semble-t-il, le gouvernement suisse a d'emblée consacré des sommes importantes en faveur de campagnes de prévention ciblées. Pour les personnes à risque (comme le disaient les médecins, ce qui stigmatisait lourdement les gays), la première affiche publiée en 1985 représentait l'arrière d'un jean. De sa poche émergeaient la tête d'un nounours, un préservatif dans son étui et une brosse à dent. J'avais proposé le slogan Bonne nuit, avec lui qui fut accepté.

Caroline du Nord.
Maryland.
Les affiches, les spots TV et ceux destinés aux cinémas ont continué à véhiculer des messages positifs en Suisse. Pour les Fêtes, par exemple: un couple élégant croisant les verres de champagne. Le message précisait que ni Madame ni Monsieur ne transmettrait ainsi le sida à l'autre. Il s'agissait d'éviter les malentendus et la panique, ce qui a été très efficace. La population s'est montrée relativement solidaire des malades du sida. À l'époque, le cancer faisait presque aussi peur; on savait pourtant qu'il n'était pas contagieux...

(Traduction des deux affiches ci-dessus. À g.: "Si tu n'arrives pas à la garder dans ton pantalon, couvre-la!" À dr.: "En 1984, nous avons découvert le virus du sida. En 1850, nous avions découvert le moyen de le stopper."

André

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