samedi 10 mars 2012

Jean Cocteau dessine le sexe dru et érigé du "sexe fort"



C'est un poème leste de Jean Cocteau -- publié par mon compère blogueur Miroir Gay [cliquez pour le lire] -- qui m'a incité à farfouiller dans les dessins que le romancier, dramaturge, cinéaste et peintre français (1889 - 1963) a rassemblés dans Le Livre Blanc. Cocteau y évoquait ses premiers émois homosexuels. "J’ai toujours aimé le sexe fort que je trouve légitime d’appeler le beau sexe, écrivait-il. Mes malheurs sont venus d’une société qui condamne le rare comme un crime et nous oblige à réformer nos penchants." Aujourd'hui, on remplace penchants par orientation.

La première édition du Livre fut publiée en 1928 sans nom d’auteur ni d’éditeur étant donné le scandale présagé. Un deuxième tirage suivit en 1930, puis d'autres rééditions, dont celle parrainée par Pierre Bergé (1983) qui compte 128 pages, et 43 dessins érotiques.









"L'élève Dorgelos est un mythe
De mon enfance d'écolier.
Je le revois dans l'escalier
En train de nous montrer sa bite. [...]

Puis il remballait sa bite
Dans le pantalon trop court
Où tant de beauté habite
Et reluquait le tambour. 

C'était un garçon de campagne
Chez lequel il aimait aller.
Il voulait que je l'accompagne
Pour se voir faire enculer."






"Raymond Radiguet endormi" (1922).

Raymond Radiguet, premier grand amour de Cocteau, a 15 ans lorsqu'ils font connaissance. En 1923, à l'âge de 20 ans, Radiguet publie Le Diable au corps et meurt peu après d'une fièvre typhoïde contractée au cours d'un voyage avec Cocteau.
Ernest Hemingway raconte que les liaisons féminines du jeune homme (on l'appelait "Monsieur Bébé") enrageaient le poète. L'Américain fait dire à Cocteau: "Bébé est une vicieuse; il aime les femmes".
Selon Hemingway, Radiguet "savait faire carrière non seulement avec sa plume, mais aussi son crayon".
Autoportrait de Jean Cocteau.


André

3 commentaires:

Miroir Gay a dit…

bel hommage a jean Cocteau, bravo pour tes recherches approfondies.
C'est toujours un plaisir de passer sur ton blog, ou chaque ligne un détail inconnu apparait,
Jean Cocteau avait besoin de la plume et le crayon pour s'exprimer
« J'ai l'orgueil des vices qu'on me prête ; je suis moins fier des vices que j'ai ! »

André a dit…

Merci Miroir!

Autre citation splendide de Cocteau: "Tu tires sans viser tes flèches de semence dans la cible du corps..."

Rémi a dit…

Oui ! Vraiment un tel plaisir à te lire chaque jour !