lundi 18 juin 2012

Elles sont très culottées, les manif à vélo déculottées


Au début du film Annie Hall, Woody Allen raconte cette histoire: deux petites dames picorent du bout de la fourchette dans une cafétéria. La première dit: "C'est vraiment pas bon." Et la deuxième reprend: "En plus les portions sont minuscules." Et Allen de commenter qu'il en va de la vie comme du plat du jour... Ou comme des manifs à vélo et des gay prides. Les spectateurs critiquent, mais continuent à regarder défiler.





Que n'a-t-on entendu déclarer au sujet des prides: "C'est complètement ridicule, pourquoi ont-ils encore besoin de s'exhiber alors qu'ils ont le pacs/mariage (biffez ce qui ne convient pas) et qu'ils sont partout?" Et lorsqu'un gars tient son amoureux par la taille ou lui refile un petit poutou léger (il se retient) sur la nuque, les gens (de votre famille?) réagissent: "Pourquoi avez-vous besoin d'étaler votre sexualité et de nous la flanquer sous le nez? Ce que vous faites en privé vous regarde, personne ne vous le reproche. Nous demandons simplement que vous ne l'affichiez pas. Pensez aux enfants! Nous, on ne fait pas parade de notre sexualité..."




C'est vrai! À part de nous parler de la fille canon qu'ils ont embarquée ce week-end ("C'est pas pour dire, mais j'ai qu'à les regarder et elles tombent..."); du salopard qui vient de la quitter alors qu'elle est enceinte de deux mois; des enfants qui sont tous tombés malades en même temps; de l'épouse qui ne veut plus depuis qu'elle a accouché; du fiston qui a mis deux buts hier soir; à part cela, ils sont très discrets sur leur vie d'hétéros.




La devise de la manif sur deux roues, samedi 9 juin dernier à New York, était: "Une journée d'action à bicyclette, avec ou sans vêtements, pour réclamer de l'État, de la police et des Églises qu'ils cessent d'intervenir dans les domaines qui concernent notre corps. Nous le célébrons, nous en sommes fiers et c'est à nous de décider comment nous le gérons. Nous exigeons la non-intervention et le respect." Les Américaines et Américains doivent beaucoup bagarrer actuellement afin de faire respecter la possibilité d'avorter et l'égalité des droits pour toutes les orientations sexuelles, entre autres.

André

4 commentaires:

RPH a dit…

Il y a là quelques beaux modèles de pédaleurs....

Anonyme a dit…

Bonjour André,

Il m'est difficile, de découvrir cette rubrique sans commenter ; mais compte tenu que , vraissemblablement, ce qui suit fera "hurler" comme "idéologiquement incorrect" bien des lecteurs de votre blog, pour ne pas ternir, l'image et l'audience de celui-ci, je vous propose que ces deux remarques restent privées :

1. la première : mon âge, une soixantaine, un rien dépassée, joviale et que j'assume, fait que dans les années 1983, autant que je m'en souvienne, j'ai participé à la seconde ou troisième "gay pride" à Paris. Cela n'avais rien à voir avec les bachanales installées peu après. Aussi, assez vite, je m'en suis totalement désintéressé. Le rapport au corps, à sa nudité, vaut mieux, selon moi, que cette mascarade urbaine...Mais bon, du fin fond, de l'histoire humaine, ce genre de défoulement temporaire a (presque) toujours eu lieu. Bof ! pas ma tasse de thé ; mais laissez vivre et faire ; sans doute question d'âge et peut être surtout de goût personnel ; peut être un amour grand du corps masculin pour pouvoir l'apprécier "carnavalisé" comme sur les photos que vous avez sélectionnées. Ceci dit, s'il y en a qui aiment; why not ? chacun son truc.

2. Ceci dit, à chaque extrême son contrepoids, je pense que c'est une loi assez universelle ( enfin, dans ma mythologie personnelle). Aussi, avancerai-je l'hypothèse, que le déferlement - relativement récent, quasi païen, et d'une certaine façon assez "marchand" - des nudités urbaines et que les renouveaux religieux fondamentalistes dont certains recouvrent envoilent ou enbarbichent totalement les corps, sont les deux facettes d'un même phénomène...Et que ces deux excès -selon moi - affadissent le goût du corps. N'est ce pas dans une stratégie du caché-dévoilé, d'une distinction public privé, qui implique toute la recherche et le travail de l'accès à l'intime de l'autre que se déploie le désir ?

Oui, sans doute, un sentiment de vieux barbon. Qu'y faire ?

Bien cordialement

frenchanonymous.

André a dit…

Salut Frenchanonymous!
J'ai hésité toute la journée à respecter ta préférence de ne pas voir ce commentaire publié. Mais il apporte matière à réflexion et ton anonymat te protège d'une descente armée des TravScéléRates.

Cela fera 33 ans cette fin de mois que j'aurai défilé (et me serai rarement défilé). Je partage ton point de vue concernant l'aspect carnavalesque que je préfère cantonné à d'autres occasions. Mais le temps a montré que les gars "sérieux" et ceux en drag ont tous servi la cause, auprès de publics différents. Donc respect à ceux qui se donnent une peine de chien pour créer un déguisement de haut vol.

J'aime et admire particulièrement les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence qui joignent la prévention à la dérision religieuse et au grand art du travestissement.

À propos, je connais un gars hétéro, marié et fou des femmes au point d'aimer s'habiller comme elles (parfois). La seule sortie publique qu'il s'autorise est la gay pride annuelle à 100 km de chez lui. Il respecte trop sa femme et ses enfants pour leur causer un embarras.

Tu n'es pas un vieux barbon. Tes commentaires sont prisés (je le constate dans les statistiques du blogue). Tu peux comparer tes remarques à celles d'un autre anonyme qui m'a étonné, ici:
http://www.blogger.com/comment.g?blogID=8348749717854384261&postID=2630293253092852310

Philippe a dit…

Merci à "Frenchanonymous" pour ses lignes qui me donnent à penser que je ne suis pas forcément le seul à ressentir les choses ainsi...
...et à n'être que modérément émoustillé par le "trop exposé"...

Et merci à André de passer outre les consignes trop sages de FA...
Sinon, à quoi sert un blog ?

Philippe