lundi 3 décembre 2012

L'influence de la lune sur la clientèle du hammam : étude inédite






Post scriptum au précédent texte. Hier après-midi au sauna, j'ai pu vérifier l'observation scientifique que je mène depuis des années concernant l'effet de la lune sur un échantillon représentatif de la population gay du bassin lémanique et des régions avoisinantes (France et Suisse alémanique). Peu de jours après la pleine lune, la clientèle du sauna (qui se renouvelle d'heure en heure le dimanche, entre 150 et 180 mecs présents en même temps) apparaît plus calme et attentive. Les gars se concentrent sur le hic et nunc (l'ici et le maintenant) enseigné au cours post-grade de l'Université de Lausanne intitulé "Comment réussir sa vie de gay sans se laisser entamer par le féminisme ni l'intégrisme".




On ne folâtre pas d'une cabine à l'autre, on papillonne moins du sauna au hammam et retour. On se met à la tâche dans le respect de l'autre. Bien sûr, on soupèse plein de saucisses, mais on s'intéresse aussi au marchand. Étonnant, l'effet calmant de la lune en décroissance! Comme si nous, les mecs, retrouvions notre humanité...


L'autre phénomène que je ne manque pas d'observer, c'est la régularité des rendez-vous horaires dans le hammam embué et bondé. À 16 heures, ça explore et ça fornique par grappes de deux à quatre, collées les unes aux autres par la transpiration. À 17 heures, l'énergie de la dynamique mâle se répand en cercle. Un noyau de trois à quatre gars se forme autour d'un pipeur, un autre cercle l'entoure et ainsi de suite, tout le monde étant tourné vers le centre. Les mains, les bras, les bites s'allongent et se faufilent comme les tentacules d'une pieuvre dans et entre les corps luisants, se développant en tous sens. La puissance de l'excitation se décuple, amplifiée qu'elle est par chaque individu qui se joint au noyau en fusion. C'est un phénomène d'une intensité extraordinaire que les pornos d'orgies n'arrivent pas à mettre en scène. Il faut y participer, avec la ferveur des servants d'un culte païen ou d'un concert rock. Puis le groupe se défait, l'esprit saint s'envole comme il était venu, le sol est devenu plus glissant encore. À 18 heures, c'est le moment des soldes, les mecs s'affûtent vite fait pour partager la dernière goutte avec le premier venu. Puis rentrent au foyer, retrouver sereins leur gentille épouse et les gosses, leur maman qui s'impatiente à la cuisine, leur mec pantouflard ou leur solitude. La messe est dite.

André

5 commentaires:

Guy Zulma a dit…

Triste lupus stabulis.(le loup est le fléau des troupeaux.)

Anonyme a dit…

Sympa et bien fréquenté Pink Beach les jours de neige ... ;-)

RPH a dit…

J'irais bien étudier au milieu de ces mecs....

Anonyme a dit…

Moi aussi...

Anonyme a dit…

Dimanche dernier, dans un lieu identique près de la côte atlantique, je n'ai pas constaté cet effet de Lune descendante sur les mâles présents sur place... Sans doute un effet du microclimat local. A vérifier à la prochaine lunaison!