mardi 18 décembre 2012

Une affaire d'hommes : les armes pour tuer ou se suicider






J'ignore de quand date l'affiche recensant les morts par armes à feu aux États-Unis et ailleurs, mais le commentaire est amer: "Dieu bénisse l'Amérique!". Sans vergogne, des partisans de la vente libre des armes à feu déclarent que la fusillade de Newton a été permise par le Tout-Puissant parce qu'on l'a éliminé des écoles (prière matinale quotidienne), qu'on y enseigne encore l'évolution selon Darwin, que plusieurs États ont ouvert le mariage à tous, ou parce que les enseignants n'avaient pas le droit d'être armés dans l'enceinte de l'établissement et n'ont pas pu répliquer (vous imaginez le carnage!).

Le chiffre de 10.728 par an mentionné sur l'affiche pour les USA s'élève aujourd'hui à 30'000. Quant au score de la Suisse, il m'inquiète. Depuis le mythe de Guillaume Tell, les Helvètes sont réputés bons tireurs. Mais nous ne visons pas que des pommes. En 2009, le pays (8 mio. d'habitants) a dénombré 259 morts par arme à feu dont 239 suicides (sur une estimation totale de 1400 suicides). Lorsqu’il s’agit de choisir un moyen de se donner la mort, un accès facile augmente la probabilité qu'un homme y ait recours.

Faire bander son arme, tout naturellement.

Cérémonie d'adoration du phallus.

En Suisse, le service militaire est obligatoire. En règle générale, les réservistes conservent leur arme à la maison (37% des ménages). Durant la guerre de 39-45, lorsque mon père ne gardait pas la frontière du côté de l'Italie, son fusil, ses munitions et tout le paquetage étaient rangés dans une armoire de ma chambre. De temps en temps, je les "inspectais", caressant la crosse en bois et les parties métalliques bien huilées.

Lors d'une votation populaire l'an dernier en faveur de "la protection face à la violence des armes", la majorité des francophones a voté oui, mais les Alémaniques l'ont emporté avec leur non massif: il ne fallait pas "détruire les valeurs" de la patrie. Même langage qu'aux États-Unis, sauf que la vente des armes est mieux contrôlée en Suisse et que notre nation ne s'est pas construite sur le massacre des autochtones païens.





La fascination du pénis et celle des armes se confondent dans beaucoup d'âmes mâles, quelle que soit l'orientation sexuelle. Envoûtement produit par ma bite et mes armes, ainsi que celles des autres mecs. Dommage que les cultes phalliques et leurs rites de compagnonnage aient disparu dans les brumes de l'histoire. Honorer sans honte le phallus commun, cette force envoûtante, dans des cérémonies viriles et martiales nous conduirait-il à nous libérer de son substitut mécanique et mortifère, ainsi que des sexualités tordues à la D.S.K.?

André

2 commentaires:

renepaulhenry a dit…

Hum.... "Sexualité tordue de DSK" Aucune sexualité n'est tordue plus qu'une autre tant qu'elle se pratique entre adultes consentants...

Anonyme a dit…

J'approuve à 200% ton post, j'ai une haine fondamentale pour les armes quelque soit leur objectif.
L'homme n'est assez mûr pour avoir entre les mains un objet qui peut donner les morts.
Se défendre, c'est un leurre!
L'arme a toujours eu comme objet la conquête de l'autre et rarement sa propre défense, on se sert toujours d'une arme pour se placer au dessus de l'autre!
Quelque soit l'arme c'est asservissement de l'autre...