jeudi 29 novembre 2012

Les gays se cachent-ils pour jouir -- comme des bêtes ?


"Pourquoi nous cachons-nous pour jouir?" Telle est la question posée hier par Agnès Giard dans son blogue Les 400 culs. En voici quelques extraits. Mes remarques figurent entre [parenthèses carrées].

"Il existe une grosse différence entre la sexualité animale et humaine: les animaux copulent en public [pas tous], alors que les humains le font clandestinement [pas tous], comme s’il fallait que cette activité pourtant si naturelle relève du secret, bien protégée derrière le mystère d’un écran. Mais pourquoi donc faut-il en faire tout un mystère?

"Il y a des animaux qui font l’amour comme on fait la fête [ou pour répondre à leur instinct?]: plus on est de fous, plus on jouit. Dans un concert de piaillements, de brames et de suffocations, ils se livrent aux transports du sexe sans se soucier des regards, au contraire, avec un exhibitionnisme parfaitement décontracté [exhibitionnisme aussi, lorsqu'ils posent leur crotte?] et parfois même avec désinvolture [désinvolture, désinvolture, est-ce qu'ils ont une gueule de désinvolture?]. Dans un ouvrage magistralement intitulé Le Sexe, l'homme et l'évolution (Odile Jacob), le paléoanthropologue Pascal Picq et le psychiatre Philippe Brenot énumèrent ce qui distingue l’homme des autres êtres vivants, soulignant le caractère parfois absurde de nos coutumes et de nos lois morales. «Dans toutes les sociétés, les amoureux s’éloignent du groupe et s’isolent pour faire l’amour» [pas toutes, pas tous], comme si la sexualité humaine devait donc rester cachée, par opposition à une sexualité dite bestiale. Bestiale? Chez les animaux, le fait de coïter en public a une valeur pédagogique car il n’existe pas, contrairement aux idées reçues, un «instinct sexuel» chez les animaux. Ils apprennent par imitation, renforcement et expérience. [Chez les jeunes gays aussi parfois, qui manquent d'éducation érotique spécifique.] «On sait combien la sexualité sera difficile, voire impossible, à un jeune chimpanzé isolé de ses congénères et remis dans un groupe à la puberté. Il tente maladroitement de s’accoupler sans y parvenir car il n’a pas acquis les comportements d’approche, le schémas corporel de l’autre, les codes en vigueur dans sa société. Il en va de même pour l’espèce humaine avec, chez certains adolescents, beaucoup de difficultés dans les débuts de leur sexualité».




"Faire l’amour au vu et au su de tous n’a cependant pas qu’une valeur pédagogique chez les animaux [et parfois les gays]: il s’agit à la fois de donner le mode d’emploi, d’occuper le terrain avec le plus d’emphase possible (stratégie de conquête) et parfois même de créer un effet de groupe [oui, comme lors des Prides]… «C’est le cas des grandes rassemblements nuptiaux qui, chez les oiseaux, font copuler plusieurs centaines, voire milliers d’animaux ensemble… augmentant ainsi la capacité fécondante du groupe.» [Dans ces situations, chez les humains, c'est plutôt pilule et capote.] Pour Pascal Picq et Philippe Brenot, il y a certainement un lien entre les grandes orgies humaines et ces rassemblements de volatiles hystériques, copulant à qui mieux mieux en se faisant voler [dans] les plumes. Hélas, déplorent les sexologues, l’échangisme n’est pas la norme [hélas, en effet]. Même dans les cultures [malheureusement rares] où l’on attribue aux organes génitaux la valeur d’objets sacrés, le sexe doit rester invisible, voire silencieux, relégué dans le domaine de l’inconnu.

«La fonction excitatoire et la fonction de modélisation du sexe semblent avoir disparu avec l’humanité.» [Pourriez-vous me faire un dessin de la fonction de modélisation du sexe?] Résultat: les humains ont les plus grandes peines du monde à gérer cette activité. Plus ils vivent dans des sociétés qui posent un interdit sur le sexe, plus ils ont du mal à contrôler leur corps et leurs pulsions. «Même dans les sociétés modernes, soi-disant plus libérées, les conditions ne sont souvent pas réunies pour laisser libre cours aux désirs et aux pulsions, ce qui a pour conséquence de les refouler, voire de les étouffer». Reste à savoir pourquoi.

[De nombreuses espèces d'animaux se cachent pour copuler, dans le but d'éloigner la concurrence ou le risque d'agression après un combat destiné à attirer la femelle. D'autre animaux se placent au centre du troupeau pour bénéficier du rempart qu'il leur apporte. Nous, les gays et les bisexuels, recourrons aux mêmes stratagèmes pour concrétiser nos attirances réciproques: nous choisissons des endroits où l'activité peut se dérouler en privé, ou au contraire des lieux de rassemblement protégés comme les clubs et les saunas, sinon plus ou moins clandestins comme les parcs et les pissoirs.]

"Pourquoi les humains se briment-ils, comme avec un malin plaisir, en censurant cette activité qui leur procure pourtant tant de joie?" [Pour le savoir, cliquez sur le lien du haut.]

André

mardi 27 novembre 2012

Jusqu'au bout de l'amour: de Leonard Cohen à la méthode Pilates


Commentant la vidéo du message précédent, Frenchanonymous nous en signale deux autres démontrant la beauté des exercices de la méthode Pilates lorsqu'ils sont exécutés par un athlète de la gym artistique.



La méthode Pilates a été développée au début du siècle dernier par Joseph Pilates qui s'est inspiré de la gymnastique allemande, du yoga, des arts martiaux et de l'observation des animaux dans leurs mouvements. Elle est populaire dans les pays anglo-saxons et vise à entraîner le corps vers la perfection des mouvements et de la posture générale. Pilates l'avait appelée "contrôlogie" car elle permet de rééquilibrer et renforcer le maintien de la colonne vertébrale en se concentrant sur les muscles qui sont faibles pour les développer et en décontractant ceux qui sont tendus.

Il est facile de comprendre de quoi il en retourne lorsqu'on observe une classe de Pilates. C'est moins clair en entrant dans une salle de yoga, tant les exercices diffèrent d'une pratique de yoga à l'autre; mais le principe de base consiste à travailler tous les muscles dans la fluidité; et chaque posture est suivie de sa contre-posture pour renforcer l'équilibre du corps. La concentration sur le souffle prend plus d'importance aussi, et de nombreux professeurs complètent leur séance par une courte période de méditation.

Retournons vers notre athlète de la fluidité.



La chanson Dance Me to the End of Love est de Leonard Cohen, avec sa voix inimitable et ses intonations dépressives, "Dance me through the panic til I'm gathered safely in".



En lisant le roman de Leonard Cohen Beautiful Losers acheté dans un aéroport durant les années soixante, je m'étais demandé s'il était bisexuel. Le livre décrivait une relation triangulaire. Je me souviens d'une scène de voiture dans laquelle deux gars se masturbaient mutuellement tout en accélérant. Le reste était jonché de drogue, de mysticisme et d'hallucinations selon la mission de l'époque qui consistait à briser tous les tabous. Interrogé il y a quelques années sur ce point, l'auteur aurait répondu qu'il n'avait jamais tiré un coup avec un gars et qu'il ne le regrettait pas. Il avait eu des relations très proches avec des hommes toute sa vie, il appréciait la beauté masculine, il avait ressenti du désir envers certains; donc il n'avait pas l'impression d'avoir manqué grand chose.

André

dimanche 25 novembre 2012

Comment faire marcher la planche à muscles et devenir célèbre




Faire la planche ou planking, c'est un de ces défis qui courent sur l'internet. Il s'agit d'être pris en photo, si possible dans un lieu insolite, en train de faire la planche (comme dans les pompes) mais les bras appuyés contre le corps. Pour ceux qui veulent entrer dans la compétition, j'ajoute une vidéo d'Adam Ford démontrant des exercices permettant de se muscler. Attention cependant: il se pourrait que vous n'ayez plus jamais envie de "faire la planche"!




vendredi 23 novembre 2012

La nudité est sortie du placard, faut-il que la sexualité s'y cache?






Je viens de passer une dizaine de jours sur ma plage préférée des Canaries au milieu de centaines de mecs, la plupart dépourvus de tous les signes de civilisation si ce n'est quelques anneaux et piercings. L'appareillage sexuel masculin attire forcément le regard, ainsi que l'allure générale d'un type robuste ou élancé. Et comment tout cela s'agence lorsqu'il court, s'assied, croise les jambes, rêve sur le dos ou dialogue avec son compère à plat ventre les jambes écartées. On s'habitue rapidement. Pourtant chaque anatomie dans chaque position diffère, séduit ou laisse indifférent.




Sur cette plage, autour du kiosque No 7 au sommet duquel flotte le drapeau arc-en-ciel, la plupart des gars sont gays ou du moins très à l'aise avec cette orientation. Un peu plus loin, des deux côtés, les nudistes préfèrent une compagnie mixte et, aux frontières, les deux styles de vie se mélangent. Quelques femmes ou couples étendent leur serviette au milieu des arc-en-ciel, peut-être parce qu'elles et ils nous trouvent plus marrants ou séduisants.



Aucun des deux camps ne respecte totalement la règle No 1 du naturisme pur et dur. Des individus, ou couples, ou groupes vont se balader dans les dunes qui s'étendent sur des kilomètres derrière la plage pour y rencontrer plus intimement un corps frère (surtout) ou soeur (parfois) à l'abri d'une dune, d'un palmier ou d'un buisson épineux... Notre société a accepté les rassemblements dénudés au bord de l'eau moyennant qu'ils soient dénués de tout aspect érotique. En quelque sorte, la nudité est sortie du placard à condition que la sexualité s'y enferme. C'est ignorer que le pénis et la vulve se trouvent au centre de notre existence, même si toutes sortes de Dieux ont tenté de les mettre de côté en se déclarant eux-mêmes Créateurs.

André

lundi 19 novembre 2012

Ces beaux gars diaboliques aux pelages couleur d'automne





Les chevelures et poils roux ont de tout temps fasciné ou révulsé les peuples occidentaux. Au Moyen Âge, on prétendaient que les rouquines et les rouquins commerçaient avec le Diable -- probablement à cause de leur beauté "diabolique". Aujourd'hui, les jeunes crétins qui passent leur vie de plus en plus virtuelle sur les réseaux sociaux alimentent aussi un programme de haine: le Kick a Ginger Day, la journée du tabassage des roux qui tombe demain mardi. Voilà ce qui arrive dans une société qui a supprimé la fessée des ados. Leur roussir les fesses et leur confisquer ordi et téléphone durant quelques semaines inciterait peut-être ces jeunes crétins à sortir du cercle infernal de leur décérébration, de l'imbécilité moyenâgeuse dans laquelle ils s'enfoncent les uns les autres. En attendant ce miracle, louons la beauté des roux!