dimanche 5 mai 2013

Derrières antiques, fesses d'aujourd'hui: quelles différences ?






Un nouveau site sur la toile, Metropolitan Museum of Butts (Le Musée métropolitain des derrières), est consacré aux parties les plus charnues du corps -- glorifiées dans le marbre, le bronze, la terre cuite et le plâtre -- exposées dans ce prestigieux établissement new-yorkais. Mon choix de photos s'est arrêté sur quelques sujets intitulés diadumènes: de jeunes sportifs serrant leurs cheveux avec un diadème (bandeau). Leur posture de (dé)hanchement (contrapposto), où l'une des jambes porte le poids du corps, met la structure des muscles en évidence et crée une courbe de la colonne vertébrale très flatteuse pour les fesses. Le sculpteur grec Polyclète (Ve siècle av. J.-C.) en serait le créateur et il a souvent été copié, jusqu'à l'époque romaine, pour notre plus grand plaisir visuel.


Les fesses: quel puissant résumé de la condition humaine dans leur beauté lumineuse et leurs fonctions prosaïques. Devant elles on tombe en extase, en elles on s'abandonne. Poilues les fesses traduisent la sauvagerie; polies elles mettent en avant (ou arrière) le civilisé. Musclées elles nous transportent ou nous mettent sur le cul. Et, en même temps, elles servent de passage à notre voirie intestinale, sinon à l'infection par un virus redoutable. Quel empire elles exercent sur nous!



Du derrière on passe facilement au cul et à ses multiples significations. Des triviales aux plus alléchantes. Dans une vision spirituelle émancipée, les fesses prennent naissance au-dessus de notre périnée et premier chakra -- point de jonction des canaux d'énergie physique et immatérielle, lieu symbolique de notre enracinement sur cette terre. Que l'on soit en méditation ou en pleine exaltation sensuelle, c'est de notre cul/chakra-racine que monte la puissante énergie vitale qui nous fait vibrer comme des bienheureux et nous transporte vers une harmonie brûlante, une connaissance aiguisée. La conscience de ce qui nous relie aux autres nous vient de cette force érotique, elle est divine dans sa nature et nous unit à l'esprit, à dieu, à l'humanité -- selon la forme de spiritualité que nous avons élue.



Tout cela pour dire, maladroitement, que les sculpteurs grecs et romains n'ont pas perdu leur temps en polissant ces fesses dans le marbre et le bronze. Elles nous parlent aujourd'hui comme à leur époque... Ah oui: la question en titre! Quelle différence entre les derrières du Metropolitan et nos sacrés culs? Le marbre et le bronze antiques sont hors de prix. La chair de nos aimés s'offre chaleureusement.

André

2 commentaires:

boxerboy a dit…

Personnellement je voue un culte au fesse

Anonyme a dit…

perso je préfère le devant ... ;-)