mardi 30 septembre 2014

Comment soigner les bigots pervers qui nous pourrissent la vie ?




Les guerres et le fanatisme que les religions ont souvent déclenchés sont encore présents au XXIe siècle... En Occident, pourtant, nous avions choisi de vivre en paix grâce à la séparation entre l'État et l'Église. Et de nombreuses personnes de foi respectent ce pacte de non-agression. D'autres continuent à semer la merde en remettant en cause des décisions politiques, comme le mariage accordé à tous. Pourtant, personne ne les oblige à devenir gay, ni n'essaie de "convertir" leurs enfants... Voici quelques manifestations récentes de la folie religieuse actuelle, du plus grotesque au plus dangereux.


L'autre jour sur un vol New York-Tel-Aviv de la compagnie El Al, des passagers américains d'obédience juive ultra-orthodoxe -- des haredim, mecs en noir avec un chapeau melon, des papillottes et une barbe -- ont semé la totale dans l'avion. Ils se rendaient en Israël pour célébrer ראש השנה לשנים, le nouvel-an juif. Avant le décollage, voyant qu'ils devaient s'asseoir à côté de femmes (berk!), ils ont prié celles-ci de changer de place, allant même jusqu'à leur proposer de l'argent. Sans arrangement possible, ils sont restés debout dans l'allée centrale de l'avion jusqu'à ce que le commandant de bord intervienne. Après le décollage, ils ont de nouveau pris place dans l'allée, priant à haute voix et empêchant les autres passagers de circuler, par exemple pour se rendre aux toilettes. Leur foi leur interdit toute proximité avec d'autres femmes que leur épouse.



Aux États-Unis, les Églises et organisations protestantes intégristes sont innombrables et se font concurrence pour attirer le fric des fidèles. L'acceptation croissante du mode vie homosexuel par la population creuse un trou dans leurs rentrées d'argent. Car le prétendu "programme politique gay" (agenda) -- complot qui viserait à forcer la nation à abandonner ses "valeurs chrétiennes"  -- terrorise moins de gens. Et ils n'envoient plus de dons pour soutenir les organisations qui devraient protéger l'Amérique du fléau LGBTI. Alors les pasteurs et les télé-évangélistes (certains sont millionnaires) annoncent qu'avec les changements de moeurs, les autorités vont bientôt les mettre, eux pasteurs, en prison pour avoir prêché la condamnation divine. Pur mensonge: la constitution américaine accorde une liberté d'expression totale (et choquante pour nous). Deux frères prédicateurs viennent de déclarer à la télé qu'ils sont prêts à aller jusqu'au sacrifice final, comme Jésus, pour prêcher contre les gays. Et d'évoquer les décapitations de l'État islamique, sort auquel ils s'attendent, disent-ils.



 La semaine dernière à Minneapolis, un salarié gay, chargé de la musique dans une paroisse catholique depuis 1997, a perdu son emploi parce qu'il venait d'épouser son compagnon. Il était très apprécié de tous et son curé connaissait son orientation. Le curé était désolé, mais c'était l'ordre de l'archevêque et il fallait respecter les enseignements de l'Église, ce mariage étant contraire aux règles... Il y a deux mois, dans une autre congrégation catholique, un vieux couple gay -- tous les deux étaient très dévoués à la paroisse -- a été mis devant un choix étonnant: divorcer et rester dans la communauté, sinon la quitter! Les deux seniors qui vivaient ensemble de longue date, sans le cacher, venaient de se marier...


L'archevêque Jozef Wesolwski, 66 ans, a représenté le Vatican en tant que nonce apostolique durant quatre ans en République dominicaine après avoir été en poste dans de nombreux autres pays. Il a été rappelé à Rome l'an dernier et défroqué lorsque la presse a révélé qu'il fréquentait de jeunes prostitués. Le Vatican l'a officiellement mis aux arrêts la semaine dernière. Les enquêteurs qui ont analysé ses deux ordinateurs ont trouvé plus de 86'000 photos pornographiques dans les fichiers et quelque 160 vidéos mettant en scène des garçons adolescents forcés à accomplir des actes sexuels sur des adultes ou à se masturber. Tout cela méticuleusement archivé par l'ecclésiastique polonais. Il sera jugé en janvier prochain.



Une loi locale, votée samedi dernier dans la province indonésienne d'Aceh, où la charia est appliquée, condamne les homosexuels à cent coups de bâton de rotin en public. Si elle est approuvée par le Ministère de l'intérieur, cette loi concernera aussi les non-musulmans indonésiens et les étrangers. La même sanction vise déjà les citoyens s'adonnant à l'alcool, aux jeux et aux relations hors mariage. Mais... il faut quatre témoins pour prouver que les faits dénoncés se sont réellement produits.

André

P.S. J'ai choisi ces postures de yoga, réalisées dans l'état le plus naturel, pour signifier aux bigots et tortionnaires mentionnés ci-dessus que s'ils se libéraient des angoisses et des haines qui sabotent leur vie, ils pourraient se mettre en harmonie avec eux-mêmes ainsi qu'avec leur entourage. Et jouir des plaisirs dont ils se défendent, au lieu de les transformer en perversions qui rongent âme et santé. Caché dans leur corps, il y en a un deuxième formé d'énergie vitale qui, si on le traite avec respect et attention, se libère de la haine et de l'envie. Le yoga est une manière agréable et musclante d'y parvenir.

samedi 27 septembre 2014

Conseil à l'artiste qui peindra mon amant, nu de la tête aux pieds




Texte grec anonyme du Ve siècle avant notre ère (à la même époque qu'Hérodote).
Instructions au peintre qui va brosser le portrait de mon jeune amant:

Peins-moi Bathylle, mon jeune mec, comme je vais te le décrire. Sa chevelure doit être brillante, brune dans la masse avec des mèches dorées; quant aux boucles, qu'elles tombent en cascade dans un savant désordre. Sous son front adolescent et lumineux, dessine-lui des sourcils plus foncés que les écailles bleues des dragons. Que son oeil noir jette des éclairs, mais avec une certaine retenue; c'est-à-dire que son regard soit perçant et en même temps caressant, afin qu'il inspire la retenue et l'espoir.



Donne à sa joue un soupçon de teint rosé avec un velouté de pêche. Et si ton art est assez subtil, renforce l'effet par la légère rougeur de l'adolescent timide. Les lèvres? Je ne sais pas comment tu devrais t'y prendre. À la fois délicates et persuasives, me semble-t-il, et parlantes malgré l'inerte matière de ta palette. Sa tête, tu la fais reposer sur une nuque d'ivoire -- plus attirante encore que celle d'Adonis. Pour sa poitrine et ses mains, inspire-toi d'Hermès; pour les cuisses prend modèle sur Pollux, quant au ventre imite celui de Dionysos.



Au sommet de ces cuisses irrésistibles, ces cuisses brûlantes, peins-lui un membre effilé qui se tend déjà vers l'amour. Quel dommage que ton art unidimensionnel ne puisse faire figurer le dos sur le même tableau! C'est ce que ce jeune homme possède de plus précieux... Quant à tes appointements, ton prix sera le mien.

-- Adaptation: André



jeudi 25 septembre 2014

La mosquée libertaire, ouverte aux gays, menacée à Cape Town



Ouverte vendredi dernier dans une banlieue de Cape Town, la première mosquée d'Afrique du Sud à prôner l'égalité entre les hommes et les femmes -- et prête à accueillir des LGBTI en son sein -- est déjà menacée de fermeture. Un conseiller municipal déclare qu'elle ne dispose pas des places de parc réglementaires pour les voitures des fidèles; il ajoute que Taj Hargey, le fondateur et imam de la mosquée, aurait omis de demander l'autorisation de transformer le bâtiment en lieu de culte. L'imam riposte: "Nous bénéficions de la liberté de religion et d'expression dans ce pays. Personne n'a le droit d'imposer sa manière de croire. Cette mosquée se veut indépendante et elle le restera."

"Il ne s'agit pas d'une "mosquée gay", précise l'imam, mais notre porte est ouverte à toutes les races et toutes les orientations sexuelles. Les chrétiens aussi sont les bienvenus. Notre lieu de culte s'inspire du modèle de la toute première mosquée érigée à Al-Madīna (المدينة); elle n'avait qu'une seule porte par laquelle entraient les femmes et les hommes pour prier ensemble. Je ne veux pas que ma mère, ma femme et mes filles soient traitées comme des citoyennes de seconde zone. Je désire que nous puissions prier ensemble, comme à la maison. De quoi nos adversaires ont-il peur? Ils savent que si nous réussissons dans notre entreprise de libération, ils perdront leur monopole théologique."



Vendredi dernier, à l'heure de la prière, il y avait plus de policiers autour de la mosquée peinte en vert, et de journalistes à l'intérieur, que de fidèles assez courageux pour s'y montrer. Car l'imam avait reçu des menaces de mort. Professeur au Muslim Educational Centre d'Oxford en Grande-Bretagne, l'imam Taj Hargey est né à Cape Town. Il affirme que sa théologie n'entre pas en conflit avec les premiers enseignements de l'islam. "En Afrique du Sud il y a 20 ans, nous avons vécu une révolution pacifique en passant du régime de l'apartheid à celui d'une démocratie. Nous avons besoin de la même évolution en ce qui concerne la religion."

L'imam: études à l'université d'Oxford.

La prière, vendredi dernier.
M. Hargey a obtenu le titre de docteur en philosophie après ses études à la Faculté islamique de l'Université d'Oxford. Son but est de restaurer l'esprit qui régnait dans la mosquée fondée par le Prophète Mahomet. Il me rappelle un autre homme déterminé, le grand réformateur allemand Martin Luther (1483-1546) qui a défié l'autorité papale et traduit la bible en allemand pour que le peuple puisse se référer lui-même aux enseignements religieux, sans passer par l'autorité et les décisions arbitraires de l'Église catholique. En même temps qu'il protestait, cet ancien moine, devenu l'un des pères du protestantisme, a exercé une grande influence sur la langue allemande et sur la civilisation occidentale. Alors: puissent des réformateurs musulmans se lever courageusement et revivifier l'islam qui en a tant besoin... Et si vous en avez la conviction -- que vous soyez musulman ou non -- priez pour la nouvelle mosquée de Cape Town ou envoyez-lui des énergies de protection et de victoire!

André

lundi 22 septembre 2014

Se faire fouetter en public, à poil et en faveur d'une bonne oeuvre






La Folsom Street Fair s'est déroulée hier à San Francisco (ces photos datent des années précédentes). Il s'agit de la manifestation annuelle en plein air des groupes cuir et BDSM qui clôt la Semaine du Cuir et occupe la rue Folsom. La nudité y est tolérée durant cette journée, alors qu'elle est désormais interdite dans les parcs. Plusieurs oeuvres caritatives bénéficient de cette fiesta car de larges sommes sont collectées sur les stands ainsi que grâce aux démonstration de fessées, coups de fouet et bondage. Se faire tanner le cul pour soutenir les foyers qui recueillent les jeunes gays jetés à la rue par leurs parents cause une double satisfaction.

Aux États-Unis, la scène cuir LGBTI a pris son essor après la Deuxième guerre mondiale au fur et à mesure que s'ouvraient des bars à thèmes -- marins, soldats, cuir et autres fétichismes. Et San Francisco est devenue la ville gay par excellence (qu'elle n'est plus) à partir des années 1960. Je m'y trouvais en 1966 pour un reportage sur les débuts du mouvement hippie. L'activité homosexuelle se distribuait entre quelques bars, ainsi que dans la salle de sport et la piscine du YMCA Embarcadero où l'on nageait à poil. Puis dans les étages de l'hôtel du même nom. La débauche gay naissante était chaleureuse. Les mecs, pas encore blasés, n'en croyaient pas leurs yeux... -- André