samedi 21 octobre 2017

Des piranhas sont lâchés dans une pompe à fric, vont-ils se venger ?




Le Musée olympique -- vitrine du très corrompu Comité international olympique -- attire des touristes du monde entier à Lausanne, au bord du lac Léman (Lake Geneva, Switzerland). Un zoo aquatique va lui faire concurrence. Aquatis, le "plus grand aquarium-vivarium d'Europe", ouvre ses portes au public aujourd'hui samedi -- en l'absence d'une partie des 10'000 pensionnaires annoncés. C'est un peu comme si la Philarmonie de l'Elbe, à Hambourg, avait été inaugurée en présence de ses invités, dans la salle de concerts, sans que l'orchestre ne soit présent le 11 janvier dernier. On attendait ce jour depuis 7 ans...







À Aquatis aujourd'hui, le public découvrira plusieurs aquariums et vivariums vides ou presque, ainsi que des animaux pas encore acclimatés qui se cachent et des ouvriers attelés aux finitions. Tout cela sous la direction d'un groupe qui a cessé d'investir dans des établissements pour personnes en fin de vie [dits "résidences médicalisées"] afin de se développer dans l'hôtellerie et le thermalisme humain. On verra si sa nouvelle pompe à fric, le thermalisme bestial, répondra à ses attentes...








Voici les raisons de mon ton persifleur. Aujourd'hui, on n'a plus besoin de mettre des animaux en prison pour les voir de près. Des documentaires remarquables nous permettent de connaître leur vie et de découvrir leur forme d'intelligence. Ces films ne sont plus bidonnés comme au temps de Disney et Cousteau. Et la présence d'une équipe de tournage discrète les dérange moins que le défilé des visiteurs qui collent leur nez et leurs doigts contre l'aquarium. Mais surtout, la sensibilité humaine a changé vis-à-vis de nos colocataires sur cette planète.






Lorsque j'étais enfant, le zoo du cirque suisse présentait "des indigènes", un groupe de femmes et d'hommes venus d'Afrique. Une autre année, des liliputiens -- gens de très petite taille au corps proportionné dont on ne parle plus aujourd'hui. Ils disaient "la bonne aventure". J'ai aussi vu un gorille mélancolique assis toute la journée derrière une vitre, dans une roulotte étroite. En 1964, la girafe célibataire qui faisait du gringue à son gardien. Les fauves aussi, qui tournaient nerveusement dans leurs cages en attendant la représentation et le saut à travers le cercle de flammes. Même les éléphants ne sont plus du voyage; c'est heureux, et pourtant ils me manquent.






L'animal artiste de spectacle, l'animal élevé dans des conditions de servitude pour nous repaître de sa chair: les êtres humains y consentent de moins en moins. Aussi parce que ces traitements mettent l'équilibre de la planète en danger. En ce qui me concerne, la prise de conscience est venue graduellement. Par l'information. Par un changement intérieur graduel venant d'une perception plus claire de la vie autour de moi et des messages non verbaux qui s'échangent naturellement entre tous les éléments vivants. Si les arbres communiquent entre eux de différentes manières -- comme on le découvre actuellement -- ils nous transmettent aussi des messages et reçoivent les nôtres. Alors, combien plus les animaux, chacun selon les moyens que lui ont offert l'évolution des espèces !

André


4 commentaires:

Anonyme a dit…

Très belle réalité André !
Hélas l'argent pourrit tout.
Hubert

Xersex a dit…

Aujourd'hui, on n'a plus besoin de mettre des animaux en prison pour les voir de près

vraiment bien dit! il n'y a plus besoin de mettre les animaux dans des cages (=prison). C'est bien triste pour les animaux et les hommes aussi. Les animaux devraient demeurer dans les parcs.

estèf a dit…

Enfant, comme tous, j'ai aimé le cirque. Aujourd’hui, je suis fasciné par le cirque contemporain, il n'y a plus d'animaux, plus de cages, seules des femmes et des hommes nous ravissent par l'art de dompter leur propre corps...

clodoweg a dit…

Voilà de belles photos d'animaux en liberté que le photographe n'a pas semblé déranger.
Blague à part c'est vrai que la sensibilité change mais, hélas, les choses en sont arrivées à un tel point que les Zoo semblent le seul espoir de survie pour certaines espèces.