jeudi 1 août 2019

Le pasteur qui suçait ses paroissiens pour les libérer des démons




Un pasteur presbytérien du New Brunswick, en charge d'une paroisse durant 39 ans, est accusé d'avoir abusé de la crédulité de trois fidèles qui traversaient des temps difficiles et qu'il avait soumis à des séances d'exorcisme comprenant une fellation qu'il leur prodiguait. [Mécréant que je suis, je ne me serais pas plaint si "l'homme de Dieu" avait été compétent. Je lui aurais néanmoins affirmé qu'il y avait des chemins plus francs et directs pour satisfaire ses besoins.] Mais les trois mecs concernés ne l'ont pas vu avec humour. Ce moyen de les délivrer des démons qui les habitaient leur a causé de profonds traumatismes. Leur éducation religieuse leur faisait craindre tout acte considéré comme gay. Ils risquaient de le devenir et d'être envoyés en enfer.


Une femme figure aussi parmi les victimes. Elle souffrait de dépression après avoir été abusée durant son adolescence. Elle rencontrait régulièrement le pasteur pour en parler. Le rituel qu'il a fini par lui proposer consistait à lui dénuder le ventre, poser ses mains autour du nombril qu'il suçait. C'était, expliquait-il, une pratique des Indiens Cree pour extraire la négativité de la patiente ou du patient. Et comme avec les trois gars, il crachait ensuite une petite boule de métal, ce qui prouvait la réussite de l'opération. Le pasteur précisait qu'il ne pratiquait ce rituel qu'avec des personnes très méritantes.



J'ai étudié l'ethnologie dans ma jeunesse et me souviens de certains rituels pratiqués par des Indiens d'Amérique du Nord. Si je ne me trompe: avant de semer le maïs, la courge ou le haricot, le cultivateur Hopi pratiquait un rite de fertilité consistant à verser sa propre semence dans les champs. Cela m'avait impressionné alors que j'étais un blanc-bec de 22-23 ans. J'ai participé plus tard à un rituel de purification dans une hutte de sudation. Il se déroulait en Haute-Savoie, et les organisateurs étaient de jeunes aspirants au soufisme, originaires d'Afrique du Nord ! Par rapport à ce qui se pratique au sein des premières nations américaines, le déroulement était plus simple et dénué des traditions indiennes.


C'était en plein hiver, dans un chalet isolé en montagne. Un week-end qui a commencé par une cérémonie du zikr durant laquelle nous avons répété le nom d'Allah en nous balançant à l'infini. Le dimanche, nous avons construit la hutte et chauffé des briques qui supportent une haute chaleur sans éclater (les Indiens utilisent des pierres de lave). Nous étions un groupe mixte. Chacune, chacun s'est totalement dévêtu, les femmes sont entrées les premières par l'ouverture étroite et basse, et nous étions assis en rond autour des briques brûlantes sur lesquelles on déversait des giclées d'eau.


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Une chaleur extrême, un rituel dans l'ombre. Je frisais la perte de connaissance, ce qui s'est réellement produit lorsque nous sommes sortis. Je me suis affalé dans l'herbe de la prairie glacée, nu, jambes et bras écartés. Et là a commencé un voyage dans l'espace. Un rapace volant d'Amérique du Sud m'a emporté, ses serres plantées dans ma chair. (Il est ainsi devenu mon premier animal fétiche.) Tout en planant, j'entendais des camarades bavarder au lieu de prolonger la méditation de ce rituel de purification. Lorsque je suis revenu à moi, la vapeur flottait encore autour de mon corps. Ce fut une expérience puissante; elle m'a aidé à comprendre -- bien plus tard -- qu'il existe de nombreuses pratiques chamaniques autour du globe, une spiritualité traditionnelle qui nous relie au lieu de nous diviser et de nous juger.




La hutte de sudation: un lieu de méditation et d'introspection propice à la guérison
par la prière et le chant, sans comparaison avec le sauna ou le hammam.

L'une des tâches immémoriales du chaman était de veiller à la santé physique, mentale et spirituelle des membres de sa communauté. Il agissait en intermédiaire entre le monde des esprits et les humains. Certains guérisseurs chamaniques (medicine men) utilisaient des chalumeaux en pierre, ou directement leurs lèvres, pour aspirer la maladie hors du corps souffrant et recrachaient parfois un petit os, un insecte noir ou ce qui ressemblait à un bout de chair. Mais elles/ils n'avaient pas besoin du type de frime utilisé par le pasteur pour satisfaire leur appétit sexuel. Beaucoup d'entre elles/eux étaient ce qu'on nommerait aujourd'hui homosexuel/le/s et vivaient en concubinage avec une personne de leur choix, ce qui était bien accepté par la communauté.

André




4 commentaires:

Xersex a dit…

Très interessant!

cor unum a dit…

Très bon reportage comme d’habitude

Anonyme a dit…


Oui,un bon reportage agrémenté de bien belles queues,malheureusement inactives...
Pierre

Anonyme a dit…

Au sujet d'un autre pasteur :
Le révérend Reginald Williams est accusé d’avoir pillé des fonds de bienfaisance pour le VIH/sida ($631,000) afin de payer sa vie de luxe.