dimanche 26 avril 2020

Beaux gars de l'Inde traditionnelle qui ont encore échappé au chaos





















En Inde frappée par la pandémie, les travailleurs agricoles qui ont fui la campagne pour trouver des petits boulots ingrats dans les grandes agglomérations sont les plus vulnérables aux attaques du virus. Actuellement sans occupation ni nourriture, ils rejoignent la misère des habitants des bidonvilles sans accès à une eau salubre, à l'électricité, ni à d'autres conditions d'une vie hygiénique. Des millions d'emplois précaires ont disparu du jour au lendemain. Les tensions sociales s'amplifient dangereusement dans ce pays contrôlé par un parti nationaliste qui n'a tenu aucune de ses promesses et qui attise encore la pression par sa violente politique anti-musulmane en propageant de la désinformation.



Royaume de la corruption à tous les niveaux de la société, l'Inde s'enfonce dans le chaos parce qu'elle n'est absolument pas équipée pour faire face au virus et que les soins hospitaliers sont dépendants de pots-de-vin. La classe fortunée vit selon le modèle qu'elle a hérité des coloniaux britanniques: mépris envers les classes inférieures sans éducation scolaire suffisante, trafics d'influence et compromissions en tous genre.




Militant gay, Rohan (ci-dessus) espère que les Indiens vont changer peu à peu d'attitude vis-à-vis des LGBT. L'homosexualité a été dépénalisée en septembre 2018. À partir de la domination britannique, le Code pénal avait criminalisé les relations sexuelles "contre nature" les punissant de nombreuses années de prison et d'une amende; le pays était devenu très puritain. Auparavant elles étaient considérées sans tabou jusqu'à l'arrivée des envahisseurs islamiques qui avaient précédé les Britanniques.

André















mardi 21 avril 2020

L'amour et la sexualité au temps du choléra ou du nouveau virus



J'ai lu le roman de Gabriel Garcia Márquez L'amour au temps du choléra (El amor en los tiempos del cólera) avec passion, d'autant plus que c'était peu d'années après le début des ravages causés par le sida en 1985. Mais je ne me souviens plus du récit. J'avais l'âme saccagée par les décès de nombreux camarades et l'assassinat de mon grand amour. Mais Wikipédia réanime la mémoire.



Le romancier colombien, prix Nobel de littérature, situe l'action à la fin du XIXe siècle. Florentino, un jeune télégraphiste, promet l'amour éternel à Fermina, ravissante écolière. Cet envoûtement dure trois ans, puis la jeune femme choisit un riche médecin pour époux. Florentino se réfugie dans la poésie et entreprend une carrière de séducteur impénitent. Pourtant sa vie n’est tournée que vers un seul objectif: se faire un nom pour mériter celle qu’il ne cesse de désirer durant plus d’un demi-siècle.


Pendant ce temps, Fermina obéit aux conventions et préjugés du milieu dans lequel évolue son mari. À la nouvelle de la mort du médecin, Florentino reprend espoir de conquérir celle qu'il n'a jamais oubliée, malgré ses nombreuses conquêtes... Aujourd'hui, comment vit-on l'éloignement de celles ou de ceux qu'on aime et dont on a besoin?



Si l'on est confiné, les réseaux sociaux n'offrent pas l'indispensable chaleur du contact corporel, tout au plus des bavardages stériles. On se fait rabrouer parce qu'on ne remplit pas les conditions de l'autre -- apparence, âge, pratiques sexuelles -- ou qu'on n'accepte pas de fricoter sans précautions. Ce qui revient à dire: "Je suis mon partenaire sexuel le plus fiable. Je connais mes habitudes, je peux me satisfaire en me donnant un peu de peine. Vu les circonstances, je vais me demander de prendre plus de temps pour m'amener à l'orgasme, beaucoup plus de temps. De bien respirer, de faire une halte délice entre chaque étape et de ne pas sauter illico hors du lit dès la dernière goutte pour aller pisser ou fumer."


Prendre soin de soi, c'est une première étape indispensable en cas de confinement. Elle nous amène à entreprendre une réflexion sur notre besoin d'amour et sur la manière dont nous y avons répondu jusqu'à maintenant. Lui avons-nous consacré assez de temps, ou l'avons-nous négligé en faveur des demandes incessantes du sexe ? Est-ce que l'amour et notre sexualité vont changer après le bouleversement ? Qu'est-ce qui était si beau, si réconfortant avec Paul et me manque actuellement ? Pourquoi la relation avec lui s'est-elle distendue ? Parce qu'il ne répondait pas à mes attentes dans le domaine de..., ou du... ? En fait comment aurions-nous pu trouver un accommodement ?



Le confinement pourrait se développer en méditation. Réflexion sur mes désirs secrets, mon être profond, ce que je ne connais pas vraiment, faute d'y accorder du temps. Enquête à soutenir avec du dessin, de la peinture, de l'écriture; par l'improvisation dansée, chantée, grattée sur une guitare. En feuilletant un album de photos, en fouillant dans un carton où se cachent mes selfies les plus délurés [dans ma jeunesse c'étaient des polaroids qui se développaient en deux minutes, loin des regards du garçon de laboratoire et du marchand]. Ces trouvailles nous aideraient à inventer comment nous allons naviguer entre la sensualité, l'amour et la sexualité dans un avenir proche. Afin de tirer plus de substance, plus de jus, plus de frissons d'une relation durable...




Oui, un splendide défi illustré par la fable d'un maître bouddhiste. C'est l'histoire d'un homme qui habite près d'une montagne imposante. Chaque jour, il se demande ce qu'il verrait au sommet si il la gravissait. Il décide enfin de réaliser son projet et se rend au pied de la montagne. Il rencontre un promeneur à qui il demande: "Comment était l'ascension et qu'avez-vous vu au sommet ?" Le marcheur lui décrit le chemin et ce qu'il a vu. Et notre bonhomme songe: d'après ce que ce type me dit, il me semble que c'est fatigant. Il faut que je trouve une autre voie pour monter. Il reprend sa marche sur le sentier qui longe le pied de la montagne jusqu'à ce qu'il rencontre un autre voyageur. Il lui demande: "Quelle voie avez-vous empruntée pour aller jusqu'au sommet et qu'avez-vous vu là-haut ?"




Le marcheur le lui raconte. N'arrivant pas à décider quelle voie suivre, notre bonhomme  questionne encore une quinzaine de passants. Finalement, il prend sa décision. Tous ces gens ont partagé leurs expériences et m'ont décrit ce qu'ils ont vu au sommet. Je suis bien renseigné, je n'ai plus besoin d'y aller.



Notre bonhomme ne se mettra jamais en chemin pour gravir la montagne et découvrir ce qu'il aurait pu voir de ses propres yeux, ni ressentir les effets de l'effort dans ses muscles et finir par la contemplation du panorama au sommet... Chaque jour, nous lisons ou voyons des reportages sur l'état du monde, sur celui des différentes sociétés qui le peuplent. On nous abreuve de recettes, d'opinions, d'évangiles et de fausses informations... Pourtant nous avons besoin de connaître par nous-même ce que réserve le chemin qui conduit à la sagesse, la liberté et la connaissance.

André










jeudi 16 avril 2020

Un père honore les qualités de son fils gay "utiles à la société" dit-il










Dans cet exposé fascinant, le Dr James O'Keefe, dont le fils Jimmy est gay, explique de manière très personnelle pourquoi l'homosexualité représente un élément essentiel et très utile de la société, tel que la nature l'a voulu. Il s'exprime en anglais et la vidéo est sous-titrée en français. Le Dr O'Keefe exerce en tant que cardiologue et professeur. Il a été nommé l'un des médecins les plus influents des États-Unis en matière de cardiologie.




Lorsque Jimmy explique à ses parents qu'il est gay, sa mère déclare: "Nous aimerons qui tu aimes".











Comment nous libérer de l'homophobie et des jugements de la société
Miguel Ruiz et l'un de ses fils.

Avec une mère guérisseuse (curandera) et un grand-père chamane (nagual) le Mexicain Miguel Ruiz, né en 1952, était destiné par sa famille à suivre la tradition des guérisseurs et enseignants toltèques. Mais non, il a choisi la médecine moderne et la chirurgie pour se mettre au service de ses concitoyens. Sa vie et son destin ont été bouleversés une nuit lorsque sa voiture s'est écrasée contre un mur. Il s'était endormi au volant. C'est alors que la sagesse ancestrale de sa tribu s'est imposée à lui et l'a, dit-il, libéré. Il a suivi les enseignements de sa mère, ceux d'un puissant chamane dans le désert mexicain; et son grand-père décédé le guidait durant ses rêves.



Selon la tradition des Toltèques, le chamane est chargé d'accompagner les membres de sa tribu sur un chemin de libération. C'est ce à quoi don Miguel Ruiz a consacré la suite de sa vie, partageant son enseignement avec le monde entier. En tant que conférencier, organisateur d'ateliers et de pèlerinages. Puis en rédigeant plusieurs livres dont le célèbre Les Quatre accords toltèques (The Four Agreements). Je ne l'ai pas lu. Un gars que ce petit bouquin a mené, dit-il, sur le chemin de la délivrance, m'a résumé ce qui l'avait le plus touché, lui gay enfoncé dans la honte et le doute.


Nous les LGBT n'avons pas tous la chance de nous développer dans une famille aussi accueillante que celle de Jimmy O'Keefe dont le père expose [dans la vidéo ci-dessus] combien les gays sont utiles à la société. En général, nous naissons dans un monde corseté par toutes sortes de règles, de croyances limitatives, voire de haines auxquelles il faut se plier. Et si nous voulons être acceptés, nous n'avons pas d'autre choix que ces conditionnements. La famille, l'école et la religion nous façonnent. Résultat: beaucoup de souffrance dont on se sent coupable. En fait, toutes sortes de thérapies actuelles cherchent aussi à nous libérer de ce poids. Néanmoins, selon mon informateur, Ruiz le fait avec des mots qui nous vont "droit au coeur".



Le chamane Ruiz nous montre comment nous libérer de ces "pour réussir dans la vie, il faut..." et des "je suis nul, je n'y arriverai jamais". Les jugements que les autres portent sur nous et ceux que nous nous répétons nous détruisent. Ce que la société nous reproche est une projection de ses propres craintes. Une fois qu'on l'a pigé, on n'en est plus victime. Il faut se répéter: "Ce qu'ils critiquent, ce n'est pas moi. Mon orientation sexuelle est normale, comme la leur. Aucune guérison n'est nécessaire. Gay, c'est aussi beau et utile à la société qu'hétéro. Je cesse de les écouter et d'en souffrir. Je suis parfait tel que je suis." Ruiz déclare: "Reconnaissez du fond du coeur que vous êtes complet et vrai tel que vous êtes. Et vous serez libre comme les oiseaux, comme les animaux et les fleurs sauvages."

André