mardi 27 juillet 2021

Au Japon : quand les geishas étaient... des mecs












Les programmes de TV ont diffusé de nombreux documentaires sur le Japon ces dernières semaines. La plupart d'entre eux mettaient en valeur des aspects rares et impressionnants de ce pays contrasté, très moderne d'une part et pourtant extrêmement conservateur. La gestion des crises y est déconcertante, voire effarante. Je ne me suis rendu que quelques jours au Japon, c'était en 1970, surtout pour visiter l'Exposition universelle d'Osaka et la comparer avec celles de Bruxelles et Montréal. À l'époque, elles nous faisaient découvrir le Monde. Aujourd'hui, le Monde vient à nous jusque sur nos plus petits écrans.

Fundoshi, le pagne des fêtes traditionnelles.

Ci-dessus et dessous, vous voyez ce que j'apprécie au Japon. Cette légèreté dans le vêtement masculin lors des fêtes qui allient traditions populaires et spiritualité. Et la fraternité manifeste entre les gars qui y participent. (Imaginez un pèlerinage à Lourdes ou Saint-Jacques de Compostelle en cache-sexe...) Cette homo-sensualité sans ambiguïté. Ces percussionnistes qui paraphrasent les battements du coeur sur leurs tambours géants. Ces tatoueurs qui s'inspirent des oeuvres d'art antiques et leurs clients qui ne bronchent pas afin d'affirmer leur virilité. Et cette chorégraphie butoh qui nous égare entre la vie et la mort.







Le butoh.



En revanche, les geishas et les corpulents lutteurs de sumo me laissent indifférent. La geisha n'est pas une prostituée, comme on l'imagine en Occident. Son nom signifie en quelque sorte "personne artistique". Son rôle est de divertir par la musique, la danse et les jeux qu'elle propose à ses hôtes. Pour y parvenir, elle doit suivre un long apprentissage, tant en ce qui concerne la culture traditionnelle que l'habillage et le maquillage.






À l'origine, les "geishas" étaient des hommes et remplissaient à peu près le même rôle que les "fous du roi" chez nous. Vers le XIIIe siècle, ils divertissaient le seigneur auquel ils étaient attachés par leur talent de confident, de conteur et d'humoriste. Ils étaient aussi capables de le conseiller en matière de stratégie militaire. Vers le XVIIe siècle, ils se spécialisèrent dans le divertissement pur et l'art du courtisan. Et c'est à ce moment-là que les premières femmes geishas sont apparues créant un scandale, puis une habitude.



Stefan et Sebastien de Nomadic Boys.

Stefan et Sebastien sont en couple et rédigent le blogue "nomadicboys.com" consacré au tourisme gay. Au Japon, découvrant l'origine du métier de geisha, ils ont décidé de se travestir en geishas femelles. Voyez le résultat ci-dessous, si cela vous intéresse.




Les étapes de la transformation d'un mec en geisha...
 




Au Japon, paraît-il, la situation des LGBTQ+ n'est ni très difficile ni très évoluée. Au premier abord, il semblerait que les gays sont bien intégrés. Mais la société a de la peine à accepter les personnes qui sortent de la norme établie. La visibilité de personnes LGBT commence à s'affirmer dans les milieux artistiques et politiques et va faire progresser les mentalités. Cependant, le pays a bien d'autres problèmes en plus de Jeux peu olympiens. L'économie est entrée en récession, la maîtrise de la pandémie n'est pas exemplaire et l'état d'esprit général déflationniste crèe de plus en plus d'incertitude. Comme le pays n'a pas l'habitude de permettre l'immigration, il n'est pas entraîné à accueillir gaiement la différence.

André


















Père et fils.











5 commentaires:

cor unum a dit…

Bonjour André, comme d'habitude je lis avec délectation tes petits reportages et comme j'adore le japon sans avoir voyagé dans ce pays, je me régale des documents et des renseignements que je ne connaissais pas sur les geishas hommes.
Merci, Christian.

David Jean-Félix a dit…

Merci André pour cet article à nouveau très instructif. En ce qui me concerne, je suis surtout surpris par la quantité de porno japonnais que l'on peut trouver sur le net. Ils sont très "productifs" en la matière.

Unknown a dit…

André, coïncidence!!! J'allais te parler de ta chronique et de mon voyage au Japon, je me connecte sur ton blog, et voilà...Des kami ont préparé ça, sûr!!!
J'ai aussi pas mal voyagé, toujours en AJ, je vais à Kyoto en mai 2022, ça fait 2 fois que je repousse, cause COVID.
AVANT de voir ta dernière publication, tu sais je vagabonde..., je voulais te parler du Japon. C'était pour te parler des centaines de gars japonais que j'ai vus à poil en AJ depuis 40 ans: ces corps sont beaux et savent se toucher, sans pudeur idiote, pour te dire qu'un "frottage de corps" serait bienvenu...
Ami, ton blog est sur ma page "d'accueil" depuis des années, tu es un homme profondément bon. BIENVENUE A BORDEAUX, si l'envie t'en prend, j'ai de la place. Cela vaut aussi pour tes lecteurs: arnaud.verbrakele@neuf.fr ou plus simple avxy33@sfr.fr. 33 603570642.
PAIX SUR TOI ANDRE AINSI QUE SUR TES PROCHES.
ARNAUD.

Unknown a dit…

André, c'est PS, ton intérêt pour le shamanisme concorde avec le mien. Si ce n'est déjà fait, un conseil de lecture: "SHINTO, Sagesse et pratique" Motohisa YAMAKAGE. BISES.

André a dit…

Salut Arnaud !

Merci pour tes deux messages.

Nous sommes de plus en plus nombreux en Occident à nous rapprocher des chamanismes divers et en tirer la substantifique moelle, un retour à la spiritualité de nos lointains ancêtres. Ma pratique en ce domaine consiste à dépouiller ce que je considère de superflu, les superstitions et le folklore ajoutés au court des siècle et à m'attacher à une compréhension moderne des manifestations que nous mettons en jeu. Par exemple: la physique quantique nous éclaire sur certains phénomènes de communication entre nous et avec nos esprits alliés.

Pas besoin de plumes, de drogues ni de sacrifices humains. En revanche, je possède un tambour que j'ai construit avec l'aide d'un praticien chaman local. En réponse à ta suggestion de lecture: je n'ai ni le temps ni l'envie d'approfondir ma connaissance du Japon, culture très complexe qui m'est totalement étrangère. Je me sens plus proche de l'antiquité du nord de l'Europe -- c'est dans mes gènes -- ainsi que de l'Afrique et de l'Amérique indienne.

Bonne semaine à toi, Arnaud. Merci de ton invitation, mais je ne voyage presque plus. Amitiés, André.