dimanche 7 août 2022

Quand le rôle de la bite ou du cul n'est pas directement sexuel...





La plupart des mâles en ont conscience: nous sommes plus sensibles, voire émotifs que nous ne voulons -- ou pouvons -- le montrer. Pudeur chez les eux, orgueil viril pour d'autres, la cause se situe en grande partie dans l'éducation des jeunes garçons. Beaucoup de mecs ont même de la peine à partager leurs soucis ou leurs difficultés avec leurs amis les plus proches. Mais il est un lieu où les hommes se libèrent de ce poids. Non, ce n'est pas l'église, mais le stade. Où ça hurle de joie, ça gueule, où la déception s'exprime sans limite.









Le stade est aussi le lieu de toutes les étreintes, des caresses les plus osées entre ces "vrais mâles" que sont les footballeurs. On voit pareillement pleurer ceux qui ont perdu, à chaudes larmes. Toutes marques d'émotion que nous écrasons dans la vie courante car la société occidentale impose de fortes limites à nos moyens d'expression en public. Jeune homme, je me souviens d'avoir vu des gars déambuler bras enlacés autour de la taille l'un de l'autre dans la rue, en Grèce. Ou des soldats dormir la tête appuyée sur l'épaule d'un camarade en attendant leur train dans une gare russe. C'était renversant !






Lutte turque.




À la portée des cornes.

Aujourd'hui, lorsqu'on aperçoit deux hommes se tenir par la main en marchant, on sait qu'ils sont des partenaires. Et que cela ne les gêne pas de le faire savoir. Les passants qui manifestent ouvertement du mépris à leur égard craignent-ils de déceler ce type d'attirance en eux-mêmes ??? Cela fait plus d'un siècle qu'il n'est plus séant de manifester une amitié masculine hétéro et néanmoins intime en société, ni de partager le lit. Le phénomène a pris racine lorsque la notion d'homosexualité a commencé à prendre forme dans des études médicales et à trouver sa place dans la littérature. La collectivité s'est mise à juger toute intimité entre mâles.









Le discrédit jeté à cet attachement entre hommes s'est alors appliqué aussi bien aux hétéros qu'aux homosexuels -- nous qui étions, si l'on peut dire, à l'origine du problème... Les chercheurs en médecine et psychiatrie ont étudié s'il y avait moyen de nous guérir, proposant des solutions pour le moins violentes. Nos amours ont été qualifiés de "contre nature". Les prédicateurs nous ont destinés à l'enfer. La loi à la prison. Toute l'humanité a oublié que nos géniteurs étaient des gens qualifiés de "normaux" c'est-à-dire hétéros, que nous avions toujours existé et que nous étions bien représentés parmi les plus grands créateurs de tous les temps, peintres, sculpteurs, musiciens, écrivains, humoristes... et aussi les guerriers conquérants, les prophètes.







Suivant l'orientation des individus, l'intimité entre gars va du partage d'une amitié profonde jusqu'au contact sensuel. Elle peut être intense et passagère chez les adolescents, puis se prolonger ou se modifier selon les activités professionnelles, suivant les choix sportifs, les autres loisirs, les occupations caritatives. La crainte de l'homosexualité n'est pas très menaçante dans les camps de vacances ou les rangs de l'armée où la combativité virile domine malgré la proximité corporelle. Le foot est un cas spécial en dépit des mains au cul et au panier, des baisers d'allégresse, tout cela devant des milliers de spectateurs chauffés à blanc. Même si les gestes intimes continuent dans les vestiaires et sous la douche collective, les footballeurs appréhendent la présence d'un "pédé". Comme si ce camarade allait tous les violer; comme s'il n'était pas aussi éreinté et ruisselant de sueur qu'eux.





La pesée des boxeurs.






Quant à nous les gays -- ces dangers publiques de l'intimité entre mâles que nous sommes -- nous ne devrions pas négliger la possibilité d'un soutien émotionnel échangé entre deux gars, sans rapport sexuel. Les caresses spontanées à même la peau peuvent aussi exprimer notre attachement, notre partage d'une peine sans nous exciter. Et développer notre aptitude au partage, éveiller notre sensibilité, notre spontanéité. Les jeunes pères le découvrent en berçant leur nourrisson. Parfois, le copain qui se blottit dans nos bras a besoin d'une affection consolatrice, rien de plus, rien de moins. 

André











3 commentaires:

Dune a dit…

Je suis bien d'accord avec toi. J'ai eu l'occasion, au cours de ma carrière militaire, de vivre une amitié "virile" (comme on dit). C'est intense et pourtant ce n'est jamais allé plus loin que la branlette mutuelle

Axel a dit…

Pour s'en convaincre, il suffit de faire une recherche sur les grands clubs de foot : Chelsea, Iuventus, Bayern, Barcelona, Madrid... assortie des mots-clé "shower" (douches) et "locker" ('vestiaires).
Les photos qu'on découvrent ne montrent que des douches communes, alors que ces clubs ont de quoi offrir à leurs joueurs des cabines individuelles en or massif.

La nudité dite "sociale" entre hommes joue un rôle fédérateur, essentiel dans les sports et les activités d'équipe.

Dans l'armée aussi, le commandant de bataillon nous conseillait de partager la douche avec les soldats du rang après un exercice de terrain pénible, pour "montrer qu'on est comme eux", tout en veillant à ne pas en faire une habitude quotidienne...

En football, le "crotch grab" (se saluer entre joueurs par une saisie de l'entrejambe; image a_29b(2).jpg) est formellement interdite par la Fédération, qui nuance cependant en précisant qu'une sanction éventuelle est laissée "à l'appréciation de l'arbitre". Autant dire que le rituel est toléré, mais il serait intéressant de voir comment des arbitres femmes réagissent à la vue de cette pratique...

Axel

Xersex a dit…

Le stade est aussi le lieu de toutes les étreintes, des caresses les plus osées entre ces "vrais mâles" que sont les footballeurs. On voit pareillement pleurer ceux qui ont perdu, à chaudes larmes.

Je trouve cela très charmant et viril en tout cas.