jeudi 25 juin 2009

"Outrage" 2: la contrition des pa(l)pables



Dimanche, j'évoquais le documentaire Outrage et les politiciens américains qui brandissent la bannière des valeurs familiales traditionnelles alors qu'ils recherchent en secret des relations sexuelles avec des hommes. L'actualité apporte un complément hétéro à cette dénonciation de l'hypocrisie politique.

La semaine passée l'un des candidats papables à la prochaine élection présidentielle, le sénateur républicain du Nevada John Ensign a été obligé de passer par l'épreuve de la demande publique de pardon [on se souvient de l'air contrit et des larmes de Bill Clinton] et d'admettre une liaison extra-conjugale qui commençait à s'ébruiter. Darlene, l'épouse du sénateur, a déclaré que cette épreuve avait renforcé leur couple...
En septembre 2007, le même John Ensign avait demandé à son collègue Larry Craig -- arrêté par le flic en civil qu'il draguait dans les chiottes -- de démissionner pour avoir déshonoré le Sénat. La liaison d'Ensign a commencé peu après... Ce macho était très engagé dans le mouvement chrétien des Promise Keepers (mené par un ancien coach de football américain): des mecs qui s'engagent à tenir leur promesse de fidélité conjugale et à dominer leur famille comme les patriarches de l'Ancien testament.

Darlene et John. Le vétérinaire et sénateur
défend le "mariage traditionnel",
fondement i
ncontournable de notre société.
Cette semaine un autre candidat républicain aux présidentielles de 2012, le gouverneur de Caroline du Sud Mark Sanford, a lui aussi demandé pardon au peuple américain, à ses amis, à son épouse et ses quatre fils. Il avait disparu quelques jours. On le disait en retraite sur le Sentier des Appalaches, mais il se trouvait en Argentine chez sa maîtresse. Là aussi, pressé par les rumeurs, il a lâché le morceau. C'était émouvant, pas le genre de texte préparé par une équipe d'avocats. Son aveu ré
sonnait comme celui d'un homme profondément amoureux et troublé... Jusqu'à cette semaine, Mark Sandorf était très engagé dans plusieurs mouvements qui, sous couvert de préservation des valeurs religieuses et familiales, veulent rallier des électeurs influençables au parti républicain.
Les larmes amères de Mark Sandorf (Getty Images)
Ces types citent l'Ancien testament plus souvent qu'ils ne le lisent. Sinon, ils sauraient que les valeurs familiales sont un euphémisme pour le patriarcat qui, fondé sur l'autorité mâle et l'ambition politique, est incompatible avec un semblant de monogamie.

Ulysse

5 commentaires:

  1. En Europe, à part l'Angleterre qui se pourlèche d'histoires de culs politiques, on se fiche bien de leur vie privée, tant qu'ils forniquent entre adultes. C'est l'hypocrisie qu'on juge. En Amérique, ce sont les adversaires politiques ou les concurrents du parti qui font éclater les affaires.

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  2. Claudia, mère et lesbienne,28 juin 2009 à 08:16

    On éviterait plusieurs scandales si l'on élirait plus de femmes.

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  3. Bruno, découragé,28 juin 2009 à 13:58

    Les religions (judaïsme, christianisme ou islam) sont leurs instruments pour accéder au pouvoir. Je n'arrive pas à comprendre comment le bon peuple peut se laisser berner à ce point (sauf dans les dictatures, comme l'Iran). Américains plus cons que nous? Faut voir les foutriquets laïcs que les Français ou Italiens, par exemple, ont placés aux commandes!

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  4. Adam, in exile,29 juin 2009 à 10:05

    Mark Sanford, gouv. de Caroline du S., protecteur des "valeurs familiales" hétéros et chrétiennes! Au lieu de passer la Fête des Pères avec sa femme et ses fils, il était en Argentine auprès de sa maîtresse. Dans son Etat, il s'est déclaré contre les Unions civiles (pacs) et pour la définition du mariage, dans la loi, comme l'union d'un homme et d'une femme (une seule à la fois?)
    Ah, j'oubliais: il a payé ses voyages en Argentine avec l'argent des contribuables.

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  5. Tout le monde en choeur: "Don't cry for me South Carolina..."

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