La curiosité n'est pas "un vilain défaut". Elle nous fait progresser sur le chemin mystérieux et souvent solitaire de la sexualité adolescente. Dans son blogue d'hétéro curieux, Scott, 43 ans, États-Unis, témoigne. "Je suis le seul gamin au monde à n'avoir pas joué à "je te montrerai la mienne si..." avec un camarade. J'ai enfin eu l'expérience à 12 ans. Lors d'une soirée, mon copain Dan m'a attiré dehors. Une camarade nous attendait. Elle nous a montré ses nénés. J'ai failli tomber à la renverse. Je les vois encore avec leurs taches de rousseur. Ils avaient l'air énormes et ne l'étaient probablement pas. Après, elle a dit que c'était à notre tour. Je pensais que Dan ne le ferait pas et moi non plus. A ma surprise, il a dit: seulement dix secondes! J'étais terrifié. Il a baissé son pantalon, j'ai suivi. Je comptais les secondes dans ma tête. Je la voyais fixer ma queue, puis celle de Dan. Et, juste avant de remonter mon froc, j'ai zieuté celle de Dan qui était plus grande. (Rétrospectivement, je pense qu'il bandait, mais j'ignorais tout.) Plus tard, alors que nous en parlions, j'ai dit à Dan: putain, la tienne est bien plus grande que la mienne! Il a fait le choqué: tu as regardé, espèce de pédé? Nous avons rigolé. C'est ainsi que j'ai compris la règle hétéro selon laquelle il ne fallait jamais regarder la bite du voisin. J'ai changé depuis..."
Chris: autoportrait.
Dans le blogue gay de Liam Cole, Londres, Chris évoque sa découverte d'un glory hole, un trou pratiqué, par exemple, dans la cloison entre deux cabines de WC. "J'avais 14 ans, c'était à Cheltenham en 1989, près du terrain de sport de mon ancienne école. Les copains avaient observé des hommes rôder autour d'un pissoir. Je m'y suis rendu en douce, un matin vers 5 h. Un camion était garé dans les environs. A l'intérieur, c'était vieux et crade. L'air chargé d'urine m'excitait. Il y avait un urinoir commun et deux cabines. Je suis entré dans la première. Les graffitis sur la paroi gauche formaient une mosaïque. Des gribouillis de bites et de cons. De gars projetant leur purée. De fesses écartées. De numéros de téléphone. De couples et d'individus seuls. Tous braqués sur la même chose: queue et foutre. Mur du sexe. Avec un trou au milieu, bords rugueux, assez large pour y passer la bite. J'ai regardé au travers. L'autre cabine était vide, mon coeur battait. L'odeur de pisse. Cet appétit de sexe écrit partout. Ma trique en ébullition, le besoin de me tripoter. J'ai entendu la porte d'entrée. Putain. Le camion. J'étouffais. Je tremblais qu'on découvre ma petite expédition du matin. Et je continuais de bander. En même temps je voulais qu'on me repère. J'avais tellement besoin de queue. Finalement, le bruit s'est éloigné. Juste un promeneur matinal qui avait besoin de pisser. A 14 ans, je ne connaissais pas le mode d'emploi du glory hole et j'étais k-o. Mais tellement excité. Alors j'ai baissé mon survêt et je me suis branlé. Là, entouré d'obsession, de saleté glauque, j'ai projeté mon foutre sur les graffitis et le sol. Les glory holes me fascinent aujourd'hui encore."Obsession.-- "Shoot 15", photo recadrée. Lars Wallenrod, Paris.
Deux remarques. La pratique des glory holes, qu'on soit donneur ou fellateur, fait partie des défis à la santé et à l'intégrité du corps. Sexe absolu, sans autre contact, ouvert à tous les fantasmes, fermé à toute communication, c'est une prise de risque exaltante et dangereuse. Quel est le motif caché? Quand cela représente-t-il une tentative d'auto-sabotage? Je pense à l'évêque Margot Kässmann, première femme à devenir cheffe de l'Église protestante en Allemagne. Un vrai combat de féministe. Il y a une semaine, elle a tout foutu en l'air en se faisant arrêter pour légère ivresse au volant. Au lieu de prendre un taxi. Un vrai suicide professionnel et privé. Elle a dû démissionner.
Ulysse
Les glory holes me font le même effet que la guillotine, j'ai trop peur de ce qui pourrait m'arriver pour fantasmer. Castration, maladies, et puis aussi que quelqu'un qui me connaît me découvre là. On dit qu'il faudrait au moins mettre la capote, mais ça ne protège pas des violences.
RépondreSupprimerUne fellation à l'aveugle, c'est une prise de risques insensée pour les deux parties (pardon!). Je me pense hétéro, suis accro à la fellation, j'ai essayé une fois avec un homme (en fermant les yeux) c'était The Top. Plus jeune, j'ai pris des risques certains en ski hors piste. Donc je comprends l'adrénaline. Mais j'ai arrêté depuis que j'ai deux enfants. Ils valent bien ça.
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