samedi 14 mai 2011

Nudité en pleine nature: où est le problème?


Comment expliquer à une personne, qui ne le pratique pas en dehors des murs de son logement, combien le nudisme/naturisme (à votre convenance) est agréable -- indispensable à la peau et à l'âme? Notre société est relativement à l'aise avec le phénomène, pourtant la nudité publique n'est tolérée que dans des zones bien définies. Les musées, les salles de spectacle, quelques plages et piscines, les saunas-hammams. Mais la balade en forêt, à la campagne ou en montagne demeure une aventure hasardeuse, voire coûteuse. Pourtant, c'est si revigorant de marcher en totale liberté!

Aujourd'hui, je ne choque pas en disant que je pratique le naturisme en plein-air, partout où c'est possible. Mais la plupart de mes connaissances refuseraient de se joindre à moi pour un pique-nique au bord d'un torrent après une plongée rafraîchissante. Comment leur expliquer que cela m'est indispensable? Ils présument que je suis un obsédé sexuel et se contentent de cette explication. Inutile (hélas) d'expliquer la différence entre la sensualité de l'à-poilisme -- une énergie diffuse qui recharge les batteries, même lorsqu'on se trouve seul, loin du bruit -- et l'excitation sexuelle qui vous gagne dans un lieu d'orgie. Elles/ils restent collés à l'idée simpliste qu'elles mouilleront, qu'ils banderont en voyant un corps nu.

L'élément d'exhibitionnisme et de voyeurisme est faible sur une plage de nudistes. La curiosité y est moins forte que dans un rassemblement mondain où l'imagination s'emballe. Oui, c'est agréable de voir des corps nus autour de soi. D'apprendre à apprécier toutes les formes de beauté, à tous les âges. Oui, se montrer tel qu'on est (et oublier ce qu'on fut!) demande une petite adaptation... Mon service trois-pièces, vu de dos, n'est peut-être pas très affriolant. Alors? C'est juste un peu de peau. Du reste, même les êtres les plus beaux sont rongés par les imperfections qu'ils ont détectées dans leur miroir.

Ce qui compte, c'est le soleil sur toute la peau (avec modération), le vent dans les balloches, le contact direct avec la roche, l'herbe, la terre et l'eau. Et redevenir l'animal qu'on était à la naissance, sans les langes, ni les ceintures, bretelles, slips écrase-couilles, pantalons qui enserrent le ventre et vestes qui figent les épaules.

André

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