mercredi 23 novembre 2011
En question: la pilosité et la déforestation des corps mâles
Ce dimanche d'été nous mangions en famille au bord du lac. Je devais avoir onze ans et me souviens de deux mâles parmi les invités: "oncle" George (une soeur et un frère de son épouse étaient réellement nos tante et oncle) et M. Alfred, tous deux en maillot de bain. L'un brillant, belle prestance, aurait pu me plaire s'il avait dégagé un peu de chaleur humaine. C'était un être pieux, prédicateur à ses heures et homme d'affaires à plein temps dont les cargos croisaient sur tous les océans; millionnaire, pur produit du piétisme protestant. L'autre était missionnaire au Mozambique; j'aimais ses récits lorsqu'il parlait d'initiations et de circoncisions; pour le reste, malgré sa piété démonstrative, je le sentais nerveux, probablement sexuellement frustré auprès d'une épouse plus dévouée que lui au service du Seigneur. [Des perceptions enfantines qu'on analyse plus tard.]
L'abondante pilosité du sieur Alfred m'intriguait. De la pomme d'Adam jusqu'aux orteils. Les poils du paquet foisonnaient à travers et hors de son slip. Un soir, j'ai demandé à mon père qui me bordait le pourquoi du pelage masculin. Il n'en avait aucune idée. J'ai attendu quelques jours, imaginant qu'il se documenterait et profiterait d'engager une conversation entre père et fils, loin des oreilles féminines. Il n'en fit rien. J'ai compris qu'il faudrait me charger seul de mon éducation virile. Mon père avait perdu un fils et une fille, il ne s'en était pas remis. De plus, comme beaucoup d'enfants dont les parents travaillaient à l'étranger, il n'avait pas eu de papa auprès de lui durant l'adolescence.
Aujourd'hui se terminent mes vacances. J'étais nu au bord de l'océan, à lire, nager et regarder des centaines et des centaines d'hommes se jeter dans les vagues, bavarder, rire et roupiller. La fascination que suscitent les pilosités a décuplé avec l'âge. Et les questions que je me pose sont devenues frivoles. Pourquoi certains mecs laissent-ils pousser leurs poils sauvagement, alors que d'autres les disciplinent ou les suppriment?
Les raisons avancées par ceux qui procèdent à une déforestation complète (y compris sur la piste d'atterrissage et à l'entrée de la caverne) sont connues: 1) un terrain dégagé met en valeur le trio central, 2) c'est plus civilisé et hygiénique (disent les "métrosexuels" qui suivent les modes), 3) ma/mon partenaire l'a demandé (car elle/il préfère utiliser du fil pour son hygiène dentaire), 4) ma peau toute nue m'excite (devant le miroir, ou au toucher)...
Et vous lecteur, qu'en dites-vous? Merci de prendre le temps d'un petit commentaire.
André
J'en pense que le naturel qui ne se dénature pas me semble être ma norme à moi : ce que tu appelles la "discipline" du poil. En fait, la pilosité est agréable dans la mesure où elle couvre un corps agréable. En ce sens, elle rejoint l'idée de beauté : un homme est attirant dès l'instant où il est acceptable, enviable.
RépondreSupprimerPersonnellement, j'adore les poils et les poilus en général, même si en rencontrant un jour quelqu'un avec une pilosité proche de celle du yéti, je me suis rendu compte que j'avais mes limites.
RépondreSupprimerJ'aime particulièrement les poils au niveau des testicules. En fait c'est plus qu'aimer, ça m'excite sexuelement. Pour rendre ça bien clair : quand je regarde un film porno avec un mec qui s'est rasé tout autour du sexe, cette absence de poils tue absolument tout le désir qu'aurait pu provoqué cette vision. Ils sont si nombreux épilés qu'en fait la simple vue de couilles poilues, d'une jolie toison pubienne suffit à rendre un "service trois pièces" excitant à mes yeux. Je suis même allé jusqu'à téléchargé des films X des années 70 juste pour cette raison.
Bref ... même s'il est vrai que j'ai pu trouvé excitant le geste de me raser à ce niveau, je déteste cette mode de la déforestation. Esthétiquement c'est un crime contre ma libido. J'ai décidé de ne plus toucher à mes précieux et je prie secrètement, bien sûr, pour l'avènement d'une mode apologie des poils.
Bonjour,
RépondreSupprimerLe récit est très joli . Les remarques qui le bordent, sensibles et justes.
On retrouve dans la liste des réponses proposées des bribes d'airs entendus autant à Paris qu'à Lausanne. Et sans doute, au travers des Amériques - peut-être moins en Asie, où l'imberbité est plus usuelle ; mais, je ne sais, n'ayant, c'est dommage, pas eu l'occassion d'y fréquenter le "milieu". Qu'ajouter à leur humour exhaustif ?
Bien cordialement
Anonyme qui est repassé dire bonjour
PS1: la photo de votre visage montre votre connaissance de l'adage : "baiser sans moustache est soupe sans poivre"......
PS2: dans la cour de récré de mon collège, guettant, avides, sur les uns, les autres et nous mêmes, les signes de notre "méquisation", il se racontait que mettre un peu de pipi sur les poils les faisaient pousser plus vite, plus drus.
C'était, alors, apprécié, dans cette zone quasi méditerranéenne)Autre temps, autres appats du désir! Je n'ai jamais osé essayer....Et pourtant....
ben moi tantôt je suis d'humeur poilu et un jour j'en ai marre poils trop long ,j'enlève
RépondreSupprimerbelle journée
...Encore une fois, vous me mettez devant un choix impossible !... Choisir, c'est sacrifier. Et moi, je n'y arrive pas ! Je voudrais rester prêt à goûter de tout, selon un bon conseil de mes parents. (...d'accord, ce n'est pas forcément à "ça" qu'ils pensaient !)
RépondreSupprimerBon... disons que je préfère "sans", ou pas trop. Juste ce qu'il faut... et surtout où il faut. Pourtant je dois avouer que le mec avec qui j'ai vécu la plus longue relation était poilu comme un singe ! Mais comme il en avait aussi la souplesse, l'aisance et la spontanéité, ceci compensait plus que largement cela !...
Bien à vous, les mecs et mettez-vous au chaud pour l'hiver !...
Vaste question. Culturelle, chez les grecs et nos rois se faisaient un certain plaisir a enlever la toison, soit pour se différencier socialement, soit pour suivre le dictat de la mode. Se différencier du reste du règne animal, cf les japonais qui ne supportent pas le poil et la sueur. Aspect pratique, une pipe sans poil c'est mieux, moins de sable et sel ramené de la plage, moins d'odeur et de transpiration lors d'une activité sportive intense quand on ne peut se doucher.
RépondreSupprimerPlus facile d'utiliser les préservatifs quand il n'y a pas de poils. D'un autre côté j'aime bien caresser la peau de mes couilles sans poils...
RépondreSupprimerA Erich :
RépondreSupprimerah bon ! L'odeur de transpiration..non ? vraiment pas ? Moi, j'aurais tendance à dire hmmmm!!!!!!Et inspirer deux fois plutôt qu'une..Des gouts et des odeurs...
A propos, cela n'a peut être rien à voir, mais on peut rappeler que Socrate bandait comme un grec à la vue des poils d'aiselles d'Aspasie...des autres, sans doute, peut être aussi....
Marc
@ Marc.
RépondreSupprimerComme on le dit si bien les goûts et les couleurs cela ne se discute pas.