jeudi 12 juillet 2012

Comment se débarasser de son armure pour se sentir plus solide



Au cours des millénaires, les mecs ont développé différents types de défenses pour protéger leur corps contre les attaques des éléments hostiles et des ennemis. Les sports aussi ont contribué à l'invention de harnais, vêtements et bandages résistant aux chocs. Le contrecoup c'est que l'âme masculine s'est aussi revêtue d'une cuirasse, bien difficile à déloger. Ce caparaçonnage a entraîné une habitude de dissimulation des sentiments, très utile dans les situations professionnelles où il vaut mieux faire le poing dans sa poche, ou face à un enfant qui nous fait trop rire, mais qu'on veut gronder.





# Armure du baron d'empire Willhelm von Roggendorf. Manufacturée en 1523, elle copiait l'allure du costume du lansquenet (fantassin mercenaire) avec ses manches bouffantes. Revêtues de couleurs à l'origine, la plupart des armures conservées aujourd'hui ont été polies pour ressembler à l'idée métallique que nous en avons.
# Avec une chaussette dans le slip, baby Bush célèbre la mission civilisatrice des États-Unis en Irak où il vient d'apporter une "liberté durable".
# Une saine notion de la virilité sans truanderies, la solidarité au-delà du clan, le respect des règles économiques et politiques sont des notions théoriques dans les pays latins. Pas sûr qu'ils comprennent ce qui est en train de se produire chez eux.
# De l'armure métallique au jockstrap, une loi subsiste: la mise en valeur du paquet.

Pourtant, la dissimulation de nos sentiments, leur enfouissement au plus profond sombre et poilu de l'être nous cause de nombreux problèmes. Elle affecte les défenses immunitaires, le système cardio-vasculaire et le fonctionnement du cerveau -- beaucoup plus créatif chez les personnes qui arrivent à exprimer leurs émotions et passions. Pas facile pour un mec de se mettre à table. De se libérer des poids qu'il porte silencieusement. De laisser tomber l'idée qu'un homme ne se plaint pas. Il critique, il engueule, met la faute sur les autres, mais cache ses problèmes (et donc ne les résout pas/jamais). On en a vu combien mourir encore plus couillons qu'ils n'étaient nés!

# Le casque corinthien a évolué. Il couvrait le visage entier et pouvait être relevé pour offrir une large vision. Il est devenu plus court afin de prévenir la transpiration.

# Sans armure: l'intégrité de la jeunesse.
Que faire? Peut-être commencer par se confier à une personne de confiance ou à un cahier. Le cahier est un compagnon sûr. Il ne critique jamais, il se fout de votre style (on n'est pas là pour faire de la littérature). Il n'émet pas de remarques désobligeantes du genre je te l'avais bien dit lorsque sortent des mots qu'on n'attendait pas sous notre stylo, des sentiments qu'on n'imaginait pas lire et qui pourtant nous permettent d'y voir plus clair. La technique est simple: écrire sans se censurer, sans chercher à faire beau. Et mettre le cahier sous clé entre deux moments d'écriture. La suite? Rencontrer une personne compétente. Et dire sans se gêner: voilà mon but, est-ce que vous avez les capacités nécessaires? (Crénom, c'est un service qu'on paie! On est client, pas patient.) Les professionnels de l'accompagnement devraient être considérés comme une assistance à notre développement humain; et non pas un secours médical dont l'incompétence se cache derrière un jargon secret.

N'imitez pas ce couillon de Bush; n'enfouissez pas une chaussette dans votre slip pour ajouter un mensonge à tous les autres. Ôtez votre armure, pièce par pièce. Polissez-la et remisez-là nickel dans un placard. Allez la contempler de temps en temps, rien que pour dire: "Putain de merde, quelle couche! Et dire que je portais tout ce poids sur mon dos!"

André

3 commentaires:

  1. Pas aussi simple toutefois de se mettre à nu, parfois le "travail" de toute une vie...

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  2. Je ne suis pas sûr que ton conseil soit valable pour tous:je ne me considère pas comme coincé(loin de là)mais je suis,en général, mal à l'aise et surtout faux quand je dois ouvrir mon coeur.A chacun son mode de fonctionnement pour s'épanouir.

    Alain

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  3. Bonjour André,

    Cela ouvre, aussi, une voie de réflexion : se confier à ces espaces d'expression ouverts par le nouvelles technologies et parmi ces espaces, les blogs ? Pourquoi ? Comment ? Rôle des "pseudonymes" ?
    Entre carnets privés, et journaux publiés après coup, voire post mortem ....?
    Il me semble que cela exige une maturité bien plus grande que la plupart de celles et ceux qui les pratiquent couramment, et en nombre..
    Cette opinion, n'engage, bien sûr que moi-même

    bien cordialement

    frenchanonymous

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