Pour se secouer mutuellement la nouille (et plus si empathie) entre gars de bonne compagnie, sans prendre de rendez-vous, gays et mecs "hétéros" se rencontrent dans les bains de vapeur (généralistes ou spécialisés), les WC publics, quelques parcs et sur les aires d'autoroute. Certains d'entre nous ont connu leurs premiers émois dans ces lieux, ce qui a laissé une empreinte sur notre vie sexuelle. Empreinte indélébile pour ceux qui s'y sont habitués malgré les risques. Et le risque, à la longue, renforce l'excitation. Sans conteste, la drague et la chasse répondent à un besoin fondamental et viril de l'homme. Prendre ou s'offrir, voire se faire malmener. L'affrontement qui permettra de départager le pénétrant de l'accueillant est souvent plus excitant que la suite. Si tout est décidé d'avance, c'est dommage parce qu'en baise comme dans les autres activités humaines, l'imprévu donne du sel à l'existence en ouvrant de nouveaux horizons.
Le sexe sauvage comporte des inconvénients. Manque d'hygiène, risques vénériens. Danger de se faire voler, tabasser, arrêter. Il entraîne des nuisances que la société apprécie peu. Il faut entendre les jardiniers municipaux qui nettoient les parcs tôt le lendemain matin: buissons malmenés, capotes et papiers Q abandonnés, seringues, emballages de toutes sortes... C'est dégueulasse, vraiment! Pareil dans les chiottes publiques où des junkies et des soûlards ajoutent leur merde et les bouteilles cassées au tableau.
Le sexe à l'état brut répond à un besoin important de l'ani-mâle. Cependant, si un homme veut prendre une mesure plus large de sa magnifique virilité, il peut explorer d'autres aspects de l'érotisme. Les WC publics s'y prêtent mal. Par où commencer pour élargir le domaine de la jouissance?
Le pénis -- oui cette bonne vieille bite qu'on appelle aussi
la petite tête (parce qu'elle n'est heureusement pas entourée d'os et qu'elle n'a besoin ni d'oreilles ni d'yeux pour se diriger) -- le pénis possède une intelligence que son mec peut mettre à profit s'il l'écoute avant de se lancer au combat. Cette intelligence et cette sensibilité qu'il s'agit de réveiller si on les a bâillonnées.
La sexualité n'est pas ce qu'on nous a enseigné. La société a produit un écran de fumée entre nous et l'érotisme profond. Il suffit d'entendre les imbécilités qui circulent au sujet de l'amour entre partenaires du même sexe pour imaginer combien le reste est à côté de la plaque! À partir de cette prise de conscience, un mec se reconstruit.
André
j'apprécie tout à fait tes dires et je sais ce qu'il en est .toujours rechercher plus mais rechercher quoi je ne sais ,mardissime
RépondreSupprimerPauvres gens !
RépondreSupprimerÇa me rappelle tristement ce que l'on nomme "l'amour punk", qui consiste à la jouissance sexuelle dans une destruction mutuelle. Pics, lames de rasoir, violence... Là-dedans, le risque est l'ingrédient essentiel qui relève tout.
Mais ça n'est pas de l'amour, c'est la jouissance la plus brutale, comparable à celle de l'assassin.
L'amour véritable repose sur le respect et le don de soi désintéressé : que pour l'autre. La jouissance qui en découle n'est que l'effet, soit de la vision du bonheur de l'autre, soit du même don en retour lorsqu'il y a réciprocité.
Et lorsqu'on est maladivement dépendant de ce genre jouissance brutale qu'est "l'amour punk", c'est un énorme obstacle au véritable amour. Ça pourrit la vie (euphémisme). Ton billet me donne le bourdon.