jeudi 25 septembre 2014

La mosquée libertaire, ouverte aux gays, menacée à Cape Town



Ouverte vendredi dernier dans une banlieue de Cape Town, la première mosquée d'Afrique du Sud à prôner l'égalité entre les hommes et les femmes -- et prête à accueillir des LGBTI en son sein -- est déjà menacée de fermeture. Un conseiller municipal déclare qu'elle ne dispose pas des places de parc réglementaires pour les voitures des fidèles; il ajoute que Taj Hargey, le fondateur et imam de la mosquée, aurait omis de demander l'autorisation de transformer le bâtiment en lieu de culte. L'imam riposte: "Nous bénéficions de la liberté de religion et d'expression dans ce pays. Personne n'a le droit d'imposer sa manière de croire. Cette mosquée se veut indépendante et elle le restera."

"Il ne s'agit pas d'une "mosquée gay", précise l'imam, mais notre porte est ouverte à toutes les races et toutes les orientations sexuelles. Les chrétiens aussi sont les bienvenus. Notre lieu de culte s'inspire du modèle de la toute première mosquée érigée à Al-Madīna (المدينة); elle n'avait qu'une seule porte par laquelle entraient les femmes et les hommes pour prier ensemble. Je ne veux pas que ma mère, ma femme et mes filles soient traitées comme des citoyennes de seconde zone. Je désire que nous puissions prier ensemble, comme à la maison. De quoi nos adversaires ont-il peur? Ils savent que si nous réussissons dans notre entreprise de libération, ils perdront leur monopole théologique."



Vendredi dernier, à l'heure de la prière, il y avait plus de policiers autour de la mosquée peinte en vert, et de journalistes à l'intérieur, que de fidèles assez courageux pour s'y montrer. Car l'imam avait reçu des menaces de mort. Professeur au Muslim Educational Centre d'Oxford en Grande-Bretagne, l'imam Taj Hargey est né à Cape Town. Il affirme que sa théologie n'entre pas en conflit avec les premiers enseignements de l'islam. "En Afrique du Sud il y a 20 ans, nous avons vécu une révolution pacifique en passant du régime de l'apartheid à celui d'une démocratie. Nous avons besoin de la même évolution en ce qui concerne la religion."

L'imam: études à l'université d'Oxford.

La prière, vendredi dernier.
M. Hargey a obtenu le titre de docteur en philosophie après ses études à la Faculté islamique de l'Université d'Oxford. Son but est de restaurer l'esprit qui régnait dans la mosquée fondée par le Prophète Mahomet. Il me rappelle un autre homme déterminé, le grand réformateur allemand Martin Luther (1483-1546) qui a défié l'autorité papale et traduit la bible en allemand pour que le peuple puisse se référer lui-même aux enseignements religieux, sans passer par l'autorité et les décisions arbitraires de l'Église catholique. En même temps qu'il protestait, cet ancien moine, devenu l'un des pères du protestantisme, a exercé une grande influence sur la langue allemande et sur la civilisation occidentale. Alors: puissent des réformateurs musulmans se lever courageusement et revivifier l'islam qui en a tant besoin... Et si vous en avez la conviction -- que vous soyez musulman ou non -- priez pour la nouvelle mosquée de Cape Town ou envoyez-lui des énergies de protection et de victoire!

André

5 commentaires:

  1. ouvrir une mosquée aux gays! quel courage!

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  2. Merci Xersex, tu as le coeur à la bonne place!

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  3. We Muslims grow up with this idea of the Big Man, in religion, in politics. I hope this pattern is now slowly breaking. We young men and women who are educated don’t want any more Big Men to tell us what to think and how to pray. My generation has the Internet, and this helps us discover that the world is bigger than us, that we are not the best. But we must try and find new ways.

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  4. mon cœur est à sa place: dans ma poitrine!!!

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  5. enfin un imam qui parle de l'origine de sa religion, qui, comme jésus, n'a jamais proné la ségrégation, mais a dit aimez vous les uns les autres. les extrémistes qui veulent le pouvoir interprètent le coran ou la bible a leur façon !

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