mercredi 30 septembre 2015

Trois millions de visiteurs sur Case des hommes -- pour se branler?




Dans la nuit de dimanche à lundi,  j'ai pu observer la Lune au moment où elle disparaissait, engloutie par l'ombre de la Terre. Puis les nuages ont caché l'éclipse totale et je me suis mis à l'ordinateur en attendant de voir réapparaître le satellite terrestre teinté de pourpre. Le compteur des visiteurs sur Case des hommes venait d'atteindre le total de 3 millions depuis juin 2010. Pas de quoi bomber le torse. Les blogues totalement axés sexe atteignent des chiffres beaucoup plus importants, surtout s'ils sont rédigés en anglais. Parmi les 1900 à 2800 clics quotidiens sur Case des hommes, la plupart proviennent de gars en quête d'images pour stimuler leur libido qui -- on les comprend -- n'ont pas l'esprit à lire les textes placés en sandwich.

Une case des hommes...

... et ses titulaires.

Dieu a de nouveau oublié de détruire l'Amérique

Les prophètes de malheur ont profité de la Lune de Sang pour faire du fric. Anne Graham, fille du célèbre évangéliste Billy Graham, a reçu un message divin annonçant que le Jugement dernier était proche. Elle a rédigé des prières destinées à éloigner les attaques terroristes et les ouragans que le Seigneur tenait en réserve pour punir l'Amérique. À la tête de l'organisation AnGeL, Anne veut concurrencer Hollywood sur le business de la terreur. "Notre monde est en pleine désintégration à cause de l'immoralité (il y des alcoolos, drogués et coureurs de jupons notoires dans sa famille, eux aussi dans le business de la conversion), de la violence, de l'hypocrisie." Parmi les péchés de l'Amérique, elle cite les négociations avec l'Iran dans le dos d'Israël, les Américains emprisonnés pour leur foi (lisez: pour actes homophobes graves), le meurtre des embryons et la promotion nationale de l'homosexualité (mariage pour tous).

Parmi les problèmes réels que nous avons à résoudre après cette Lune rouge, il y a celui des migrants. Cette situation démontre l'ouverture de la majorité du peuple allemand. Ces gens ont pris l'habitude de se pencher sur leur passé pour en tirer des enseignements. Les chaînes de télévision nationales y travaillent en diffusant des enquêtes sur les tragédies du passé et des fictions concernant la guerre et l'après-guerre. J'en ai vu plusieurs cet été. Grands déplacements de populations venant de l'Est avec l'avance des troupes soviétiques; expulsions des Allemands installés depuis des générations dans ces pays; réfugiés ayant fui l'Allemagne de l'Est, la Hongrie et d'autres pays. Et ainsi de suite.

Tony Abbott pédale beaucoup.

"Je me sens menacé par les bateaux et les gays."
Et si les boat people étaient gays...

Un mot pour rire. Le précédent premier ministre australien Tony Abbott était fier de sa bigoterie, de son homophobie, de son indifférence aux changements climatiques et d'avoir fait refouler des embarcations de migrants. Ses adversaires politiques l'ont souvent épinglé, par exemple parce qu'il était citoyen britannique, arrivé en bateau en 1960.

Il n'est plus premier ministre.

"Un problème avec les boat people? Nous aussi on l'a eu!"
Le monde a toujours connu ces courants de migration. La catastrophe actuelle, ce n'est pas l'arrivée des migrants à nos frontières, mais bien les souffrances qu'ils ont endurées. Tout cela va marquer leur vie d'empreintes douloureuses et tenaces. Le petit nombre d'entre eux que l'Europe s'apprête à recevoir représente une proportion d'un migrant par rapport à 4233 Européens -- soit un seul réfugié dans un gros village! Putain de merde! Alors qu'ils sont plusieurs millions dans les camps proches de la Syrie... Ces gens ne demandent qu'à travailler, apprendre la langue du pays hôte et s'intégrer. Si certains n'y parviennent pas rapidement, c'est qu'ils se trouvent en pleine dépression, qu'ils doivent digérer des catastrophes et des deuils.

André

"Tu es le bienvenu!"

jeudi 24 septembre 2015

C'est une "amitié particulière..." comme on l'insinuait à l'époque







Fils de paysans du Michigan, vers 1870.










Paris, Académie des Beaux-Arts, vers 1890.



lundi 21 septembre 2015

Du bon usage de l'homosensualité chez les hommes les plus virils




Créer des liens non sexuels et pourtant d'une forte intimité entre mâles pose problème à la plupart d'entre nous -- hétéros ou gays. Le terrain où les choses se passent au mieux c'est celui des sports collectif. En mars, dans La beauté brute du rugby pour comprendre celle de la méditation [ici] les commentaires analysaient les "transversales des énergies et courants masculins" que j'aime analyser en établissant des liens un peu tordus sur le mystère des rituels masculins. L'un des intervenants considérait le rugby comme une préparation à la guerre où l'individualité est niée, un autre concédait qu'il n'est pas mal de dissoudre l'égo durant l'espace d'un jeu.


Les sports dans lesquels s'affrontent deux équipes ou deux individus perpétuent une très ancienne cérémonie de sacrifice au dieu de la guerre. Il s'agissait de détourner son courroux lorsqu'on renonçait à lancer une nouvelle guerre. Remarquez que ce rituel ne fonctionne pas aux États-Unis, nation très demanderesse de sports violents et pourtant prête à tuer des ennemis imaginés et ses propres fils pour maintenir son rang aux yeux du monde et de son Dieu (qui n'a rien à voir avec le christianisme). Recette que les soi-disant islamistes (rien à voir avec la foi musulmane) lui empruntent.



Qu'est-ce qui attire les mecs vers les sports d'affrontement? Ici réside la distinction entre agressivité et combativité que la société a oubliée dans son langage et ses moeurs. Affronter, c'est faire face en s'exposant. Ces sports -- s'ils sont exercés loyalement et si possible (?!) hors d'un système commercial -- nous entraînent à aller au devant des défis que présente la vie, et à dépasser nos échecs (apparents, parce qu'ils préparent une victoire d'un autre type), nos drames, les accidents, les maladies.








Contemplez les artistes de la combativité qui figurent sur cette page. Scrutez-les d'une manière non sexuelle, mais sensuelle et amicale. Décryptez la subtilité de ces bagarres très rentre-dedans. Les combats sont à la fois violents et fraternels. Dans le meilleur des cas, ils forment ces grands gamins sportifs à devenir des adultes responsables envers leur famille et la société. Des hommes tels qu'on les souhaite, virilement généreux et décidés à protéger et faire évoluer la famille, la politique, la société, l'enseignement et l'encadrement des plus faibles. Sans les perpétuelles bagarres de chiffonniers que pratiquent les politiciens dépourvus de créativité.


Appréciez combien ces affrontements considérés comme virils sont proches de l'homosensualité naturelle. Le terrain du sport collectif et sa foule de spectateurs sont en même temps les plus homophobes -- dans le vrai sens de phobie, la crainte maladive et irraisonnée de certaines situations. Dans ce cas, la peur de la communion si désirée entre deux âmes sportives et deux corps mâles. Les gars qui se lancent dans ces sports et ceux qui les regardent passivement ont un profond besoin d'affirmer leur virilité et de se purifier de toute féminité en eux. Certains d'entre eux vivent dans une terrible crainte de ce qui serait vu comme non masculin. Et l'entraînement sportif qui utilise beaucoup l'insulte "comme des gonzesses" ou "bande de pédales" pour les galvaniser augmente encore cette tension entre le féminin et le masculin. Cela détruit en eux l'équilibre entre le yin et le yang nécessaire pour vivre une belle existence virile.

André