Quelle classe ces garçons que le photographe Jean-Baptiste Huong a choisis pour modèles à Barcelone, Séville, mais aussi Vincennes ou Londres! L'ouvrage que viennent de publier les éditions Bruno Gmünder sous le titre
Secret Places leur est consacré. "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves et notre frêle existence est entourée de sommeil," écrivait Shakespeare en 1611 dans
La Tempête. Les "lieux secrets" que Huong a choisis pour capter les ébats de ses modèles sont-ils vraiment connus des seuls hommes gays? À vous de le dire et d'apprécier les choix et l'esthétique de l'auteur ravi par ces "chicos más hermosos y suaves que he conicido".
Basé à Paris, Jean-Baptiste Huong a étudié la cinématographie. Il est (ou était) monteur à la télévision et exerce son art photographique en parallèle; on peut l'apprécier sur le
site Sweet Fantasies Diary. Ses modèles, on le constate, sont des mecs bruns, barbus, soignés et tendres, pas du tout les acteurs de porno, les daddies, les ados ou les musclors au menu de tant de branlettes gays. Ils sont en harmonie avec le décor choisi et l'on sent qu'un lien fait de respect et d'amitié les lie au photographe. Le cadrage et l'éclairage, Huong les a développés jusqu'à en faire un signe distinctif de sa quête.
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Manuel: sa mort, un grand chagrin. |
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Au travers de ces mises en scène, je ressens la longue déprime que traverse actuellement l'Espagne et qui semble endormir ces mecs plutôt que de les inciter à lutter pour remettre leur pays sur pied. Ces charmants garçons cherchent la chaleur d'un autre corps pour s'y réfugier, plutôt qu'y allumer les feux de la passion qui seraient de leur âge. Ils s'entubent avec pudeur comme on prendrait un antidépresseur par voie anale. Sinon, ils revêtent un slip blanc pour poser, même seuls et sous la pluie. Si nous -- les mecs de ma génération et la suivante -- avions adopté cette attitude lorsque le sida a fait irruption, nous serions morts à côté des cercueils des gars que nous pleurions... Notre chance, peut-être, est que nous avions pris l'habitude de nous battre pour notre existence avant d'avoir à lutter contre la peste.
André
Bruno Gmünder publie toujours des livres et les œuvres qui sont un canon!
RépondreSupprimerJ'en ai beaucoup! de l'argent bien dépensé!
Salut André,
RépondreSupprimersuperbes photos en effet mais un brin mélancolique..
Guy.
jolie photo il ne faut pas déprimer l'amour au masculin es magnifique
RépondreSupprimerMon cher André...
RépondreSupprimerJe partage entièrement ton sentiment devant l'admirable cadrage et la lumière de ces photos... devant le respect attentif du photographe pour ces sujets (...là, on ne peut pas dire "modèles")...
Et cela ne t'étonnera pas si je te dis que ces garçons me touchent et même m'attirent bien davantage que ceux de ton post précédent...
...peut-être parce qu'ils sont du genre et du format que j'aimerais prendre dans mes bras.
Oui, je sais, on ne se refait pas entièrement !
Et je partage aussi, mais partiellement le regard que tu portes sur ce que tu verrais comme leur romantique déprime. Et l'absence de cette souffrance qui pourrait peut-être les dynamiser ?... Si je t'ai bien compris !
Je crois savoir, en partie, d'où vient la tienne et que qu'elle t'a poussé à faire. Et je le salue avec beaucoup d'estime.
Mais...
...mais je me suis fait récemment asticoter avec beaucoup de mépris pour n'avoir pas eu le cran de faire mon coming out et d'être "resté lâchement planqué dans mon coin au lieu de faire avancer la cause au risque de mon petit confort" (sic)
J'ai beau eu tenter d'évoquer avec mon interlocuteur la "souffrance" de ceux qui, comme moi, ne pouvaient tout simplement pas, j'ai eu l'impression que nous n'avions même pas le droit à ce terme !!!...
Alors... souffrance ou pas souffrance ?... qu'est ce que c'est que la souffrance ?... à quoi sert-elle ?... qui a le droit de s'en prévaloir ?...
Voilà... tout ça pour juste quelques beaux gosses pas trop "photoshoppés" et aux yeux un peu tristes.
Et dire que j'avais pensé ne faire aucun commentaire à ce post par ce dimanche tout gris.
Désolé
Bonsoir Philippe!
RépondreSupprimerPour certains doctrinaires, le coming out est aussi obligatoire que pour d'autres rejoindre leur parti ou leur Église, seuls détenteurs de la vérité.
Je suis certain que dans un avenir plus ou moins proche, il n'y aura plus besoin de quantifier notre part d'hétéro- et d'homosexualité, ni de jurer fidélité totale et obligatoire avant d'accéder à la nuit de noce. Que nous aurons le droit ne ne pas nous inscrire d'avance et pour toujours dans un seul régime sexuel. Ne serons plus interdits d'accès à un petit morceau de viande si nous préférons généralement un régime végétarien. Que nous ne serons plus obligés de choisir entre la goche ou la droiâte, mais pourrons moduler suivant nos perceptions du moment. Etc.
Pas à cause de notre "petit confort", mais parce que la vie offre des possibilités multiples et qu'il serait dommage de ne pas se lancer dans de nouvelles aventures. C'est du moins ma manière de vivre actuellement Et tant pis pour ceux qui me jugent fou. Cette liberté fait partie des avantages qu'offre le grand âge.