Chauffé par ses hormones, le jeune Icare -- c'est un personnage de la
mythologie grecque -- était prêt à prendre tous les risques pour
s'envoler hors de la "prison" familiale. Son vieux l'a aidé dans son
projet, comme tout bon paternel qui écoute, conseille et collabore.
Ensemble, ils ont assemblé des ailes que le père a collées avec de la
cire aux bras de son fils en lui intimant de ne pas voler trop près
du soleil. Mais ce garnement d'Icare s'est propulsé très haut, la cire a
fondu et le père a vu son garçon s'écraser au sol.
Longtemps,
les airs sont restés le territoire des héros et des dieux. Puis les
humains l'ont violé avec des ballons gonflés à l'air chaud. Les
montgolfières, les dirigeables, les avions ont suivi. Et maintenant, les
jeunes mecs s'offrent un jet d'adrénaline en parachute, parapente, aile
delta et autre accessoire de vol. Qu'est-ce qui les attire? Le rêve des
grands espaces, la paix des cimes, la liberté, le besoin de se dépasser
ou de se singulariser, la compétition, le pur goût du risque.
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Icare prend son envol fatal. |
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Hier, deux hommes se sont tués lorsque leur planeur en perdition
s'est écrasé dans une forêt du Jura suisse. Le mythe d'Icare nous
apprend que ce qui s'élève trop haut finit par s'écraser. C'est aussi ce
que nous constatons après chaque érection. Un moment de gloire
orgueilleuse qui finit dans la déflation. Alors, baisser les bras, se
contenter de la médiocrité? Non, non, non! Ce qui compte, c'est de
s'engager sans perdre le contrôle du vol, le contrôle de notre foutu
machisme, de calculer la vitesse du vent, le danger des courants et
de bien connaître le terrain où nous allons nous poser, ainsi que les
possibilités d'atterrissage de secours.
On l'observe
tous les jours, en politique, en économie et dans tant d'autres
secteurs, la quête du pouvoir, l'esprit de compétition sans limite nous
conduisent à la violence, à des guerres sans aucune justification, à
l'inflation des valeurs, à la destruction de la planète et de notre
santé -- tant mentale que physique. C'est ce besoin de bander en toute
occasion, même s'il faut tricher pour y arriver et faire croire... Ce
besoin aussi d'éjaculer ou pisser plus loin que les autres. À quoi cela
mène-t-il? On le sait bien. À la chute des banques, au déshonneur
de Volkswagen, à la guerre perpétuelle que mènent les États-Unis, à
l'élection de politichiens et chiennes plus habiles à se vendre avec
arrogance qu'à assumer la responsabilité du bien-être de leur
concitoyens.
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L'âge où l'on se laisse vivre comme si... |
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...l'on était immortel. |
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Lorsqu'ils entrent dans la vie adulte, les jeunes mecs sont bombardés de messages empoisonnés. Depuis
Danse avec les stars, (faut pas se faire voir avec une ou un "perdant"), jusqu'à cette injonction: sois plus
agressif, sinon du n'y arriveras pas! Alors qu'on a oublié le beau terme de
combatif
qui n'appelle pas au sang. Et qui leur enseigne, à ces jeunes gars, que
la fin ne justifie pas tous les moyens? Qui les initie, qui leur montre le
chemin entre les extrêmes? Qui prend soin de leur santé mentale et
physique, de leur équilibre entre donner et recevoir, au lieu de prendre
et de
capturer comme on dit aujourd'hui au lieu de
capter?
Car on capture les ressources naturelles pour les revendre, au lieu de
capter une source afin d'en partager l'eau avec ceux qui ont soif.
Est-ce
à dire qu'il faut abdiquer? Non. Voici la raison pour laquelle il ne faut
pas oublier d'être un peu fêlé: c'est pour laisser passer la lumière!
André
belles images et belles réflexions
RépondreSupprimertrès belle images, et très belle réflexion, oui les jeunes profiter de la vie
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