jeudi 15 septembre 2016

Eh ! les jeunes, n'oubliez pas d'être un peu fêlés ! Voici pourquoi...







Chauffé par ses hormones, le jeune Icare -- c'est un personnage de la mythologie grecque -- était prêt à prendre tous les risques pour s'envoler hors de la "prison" familiale. Son vieux l'a aidé dans son projet, comme tout bon paternel qui écoute, conseille et collabore. Ensemble, ils ont assemblé des ailes que le père a collées avec de la cire aux bras de son fils en lui intimant de ne pas voler trop près du soleil. Mais ce garnement d'Icare s'est propulsé très haut, la cire a fondu et le père a vu son garçon s'écraser au sol.

Longtemps, les airs sont restés le territoire des héros et des dieux. Puis les humains l'ont violé avec des ballons gonflés à l'air chaud. Les montgolfières, les dirigeables, les avions ont suivi. Et maintenant, les jeunes mecs s'offrent un jet d'adrénaline en parachute, parapente, aile delta et autre accessoire de vol. Qu'est-ce qui les attire? Le rêve des grands espaces, la paix des cimes, la liberté, le besoin de se dépasser ou de se singulariser, la compétition, le pur goût du risque.


Icare prend son envol fatal.



Hier, deux hommes se sont tués lorsque leur planeur en perdition s'est écrasé dans une forêt du Jura suisse. Le mythe d'Icare nous apprend que ce qui s'élève trop haut finit par s'écraser. C'est aussi ce que nous constatons après chaque érection. Un moment de gloire orgueilleuse qui finit dans la déflation. Alors, baisser les bras, se contenter de la médiocrité? Non, non, non! Ce qui compte, c'est de s'engager sans perdre le contrôle du vol, le contrôle de notre foutu machisme, de calculer la vitesse du vent, le danger des courants et de bien connaître le terrain où nous allons nous poser, ainsi que les possibilités d'atterrissage de secours.

On l'observe tous les jours, en politique, en économie et dans tant d'autres secteurs, la quête du pouvoir, l'esprit de compétition sans limite nous conduisent à la violence, à des guerres sans aucune justification, à l'inflation des valeurs, à la destruction de la planète et de notre santé -- tant mentale que physique. C'est ce besoin de bander en toute occasion, même s'il faut tricher pour y arriver et faire croire... Ce besoin aussi d'éjaculer ou pisser plus loin que les autres. À quoi cela mène-t-il? On le sait bien. À la chute des banques, au déshonneur de Volkswagen, à la guerre perpétuelle que mènent les États-Unis, à l'élection de politichiens et chiennes plus habiles à se vendre avec arrogance qu'à assumer la responsabilité du bien-être de leur concitoyens.

L'âge où l'on se laisse vivre comme si...

...l'on était immortel.
Lorsqu'ils entrent dans la vie adulte, les jeunes mecs sont bombardés de messages empoisonnés. Depuis Danse avec les stars, (faut pas se faire voir avec une ou un "perdant"), jusqu'à cette injonction: sois plus agressif, sinon du n'y arriveras pas! Alors qu'on a oublié le beau terme de combatif qui n'appelle pas au sang. Et qui leur enseigne, à ces jeunes gars, que la fin ne justifie pas tous les moyens? Qui les initie, qui leur montre le chemin entre les extrêmes? Qui prend soin de leur santé mentale et physique, de leur équilibre entre donner et recevoir, au lieu de prendre et de capturer comme on dit aujourd'hui au lieu de capter? Car on capture les ressources naturelles pour les revendre, au lieu de capter une source afin d'en partager l'eau avec ceux qui ont soif.

Est-ce à dire qu'il faut abdiquer? Non. Voici la raison pour laquelle il ne faut pas oublier d'être un peu fêlé: c'est pour laisser passer la lumière!

André







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