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Diagoras porté en triomphe par ses fils. |
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Le boxeur Diagoras de Rhodes (
Διαγόρας ὁ Ῥόδιος) est porté en triomphe dans le stade par
deux de ses fils, champions eux aussi. Cet acte de piété filiale se
passe au 5
e
siècle avant notre ère. La célèbrité dont jouissait Diagoras était
causée d'abord par ses propres victoires, puis également par celles de ses
fils Damagetos (champion olympique de pancrace en 452 et 448) et
Akousílaos (boxe, en 448). C'est lors de leurs victoires en 448 que les
deux frères ont associé leur père à leur propre triomphe alors que
la foule les couvrait de lauriers. Deux petits-fils de
Diagoras ont également collectionné des succès dans les sports de
combat.
Selon la légende, Diagoras serait mort de joie, en plein triomphe, alors qu'il avait touché au plus haut sommet qu'un mortel et un père puisse atteindre.
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Après le match, 300 à 200 avant notre ère. |
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Un troisième fils de Diagoras, Dorieús, a aussi remporté de nombreuses couronnes en
pancrace. Ce sport combinant lutte et boxe est à peu près l'équivalent
des arts martiaux mixtes (MMA), amalgame si brutal qu'il est interdit en
compétition dans de nombreux pays, notamment à cause de la violence des
coups qui peuvent être portés sur un combattant au sol et de la
multiplicité des zones de frappe autorisées.
Pour les Grecs d'avant l'ère chrétienne, la nudité était naturelle et
vertueuse. Lorsque un jeune athlète se défaisait de ses vêtements en
entrant dans le stade, il n'exposait pas tant sa nudité que l'uniforme
de la droiture, on dirait aujourd'hui du
fair play. Ce qui ne
signifiait pas non plus qu'il allait totalement s'en tenir aux règles...
La triche et les coups bas sont inhérents aux sports de compétition.
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L'homme à terre signale qu'il abandonne la lutte. |
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À propos de nudité, une autre légende rapporte que Kallipáteira, fille
de Diagoras et mère de l'un de ses petits-fils champions, s'était rendue
aux Jeux olympiques habillée en mec pour suivre les exploits de son
rejeton et d'un neveu. Or,
excepté les prêtresses de Déméter, déesse de la Fertilité, [une bonne
raison de se faire religieuse], les femmes n'avaient pas le droit
d'assister aux compétitions dénudées. La mère supportère a
été découverte et présentée aux membres du
Hellanodíkai (Comité
olympique). En principe, son sacrilège méritait une
condamnation à mort. Elle y échappa grâce à son appartenance à une
famille de champions. Mais il fut décidé que des personnes douteuses
entrant au stade devrait désormais se déshabiller pour prouver leur honnêteté.
Si l'on s'en réfère à l'Illiade, les guerriers mycéniens intégraient la
boxe parmi les jeux funéraires destinés à glorifier les soldats morts au
champ de bataille. Homère mentionne les épreuves organisées par Achille
pour honorer la mémoire de son ami Patrocle tombé sous les murs de
Troie. Notamment un pugilat, et une lutte à laquelle Ulysse prit part. Les Grecs anciens ont longuement débattu de la relation entre les deux guerriers. Hercule et Patrocle étaient-ils simplement
copains, voire amis avec bénéfices [à la guerre comme à la guerre!] ou
compagnons amoureux l'un de l'autre. Homère demeure discret alors que
l'amour sensuel ne fait aucun doute pour Eschyle qui met en scène un
Achille en pleurs évoquant leurs baisers torrides. Pour ce poète,
Patrocle était l'
éromène et Achille l'
éraste. Le peintre
Sôsias (vers 500 avant notre ère) le contredit dans la
représentation bien connue d'
Achille pansant Patrocle en figurant Patrocle avec
collier et moustache face à un Achille très juvénile et glabre.
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Art gallo-romain, an 175 de notre ère. |
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La boxe nous menés à nous demander qui, dans cette Grèce antique, était l'
éromène, l'adolescent du couple pédérastique, et qui l'
éraste,
l'aîné. Le jeune garçon devenait attirant et disponible lorsqu'il
quittait le gynécée (les jupes de sa mère) pour fréquenter la palestre
afin de se cultiver et muscler. Puis le jeune éromène changeait de
rôle lorsque lui poussaient des poils au cul et au menton. On le voit,
les relations entre mâles étaient très codifiées à cette époque.
Pourtant moins cruelles que les origines de la boxe. Thésée, roi légendaire d'Athènes, avait publié le réglemant. Le pugilat mettait face à face deux
combattants assis qui s'affrontaient poings nus jusqu'à la mort de l'un
d'eux. Plus tard, les boxeurs se sont battus debout, nus, mais pourvus
de gants munis de pointes. De là l'expression tordue: "la vie n'a pas de
prix".
André
Toujours bien sympas vos articles André !
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore écumé toutes vos archives. Mais je suppose que vous avez déjà évoqué "le bataillon sacré de Thèbes" et ses 150 couples d'amants.
Ayant vécu un certain temps dans le Maghreb, il me semble que les "amours grecques" entres hommes y subsistent à leur manière. Les préceptes islamiques, avec des cloisonnements relationnels entre hommes et femmes, participent à la continuité de cette tradition. Les relations "homo-tendresse" sont totalement acceptées dans la sphère publique. Garçons qui se font la bise en permanence, qui se tiennent la main dans la rue, se caressent, s'assoient l'un sur l'autre, se lavent et se massent au hammam... Dans les familles, il est courant qu'un jeune ait un "ami intime". Parfois cet "ami intime" se retrouve "garçon d'honneur" lors du mariage de l'autre.
Une anecdote : une fois que je faisais le marché, je dis à un maraicher mature à l'allure rustre "elle sont belles vos salades". Il me répond "elle sont belles comme toi". Les hommes n'ont pas de difficultés à se dire qu'ils se trouvent beaux. Ce qui en Europe, du moins en France, peut provoquer une gêne entre "hétéros".
Il y a une faute de français avec "l'uniforme de de la droiture".
RépondreSupprimerJe commence à regarder la série Vikings. Il paraît qu'il y a de l’homo-érotisme.
Broc,
RépondreSupprimerOui j'ai observé la même tendresse entre jeunes hommes dans le pourtour méditerranéen, de la Turquie jusqu'au Maroc, ainsi qu'en Union soviétique. C'était à une époque où l'on parlait très peu d'homosexualité, sauf dans les milieux branchés. Aujourd'hui, l'homophobie des chrétiens occidentaux a malheureusement gagné les autres pays, y compris l'Afrique noire polluée par les missionnaires protestants, l'Église catholique et les politiciens américains républicains. Les Églises orthodoxes grecque et russe ne sont pas en reste, alors qu'elles devraient se concentrer sur les vrais problèmes qui gangrènent leurs pays.
la nudité de l'homme es superbe, très belle photos André
RépondreSupprimerLes relations entre éraste et éromène sont une mise en scène littéraire de l'homosexualité.
RépondreSupprimerPour le reste... ça se passait comme partout.
Clodoweg,
RépondreSupprimerBien sûr, les mecs étant les mecs, on ne peut pas nous freiner. Néanmoins, ce qui nous intéresse ici est, comme tu l'écris, la mise en scène selon les règles de l'époque en comparaison des mises en scène actuelles qui sont en pleine déroute. Le mur étanche entre hétéro et homo sexualités laisse passer l'eau, ou plutôt le sperme, et de "nouvelles" catégories sortent du placard permettant à chacun de s'exprimer charnellement et d'évoluer ouvertement (ou presque) selon ses humeurs du moment.
Et les adolescents sont mieux protégés des actions auxquelles ils ne veulent pas participer. Sauf, bien sûr, dans leur famille, à l'école et à la messe...