lundi 24 décembre 2018

Une chanson de "La Cage aux Folles" pour sortir du placard à Noël ?




La période des Fêtes -- avec ses voeux en cascades, ses bouffes excessives, ses réunions de famille chaleureuses ou contraintes -- cette quinzaine chargée produit son lot de solitude chez ceux qui se sentent mis de côté, méprisés, voire exclus à cause de leur différence. Beaucoup de LGBTQI se trouvent dans cette situation. Citoyens de seconde zone parce que sans enfants, sans partenaire reconnu, rejetés par les Églises et toutes sortes de sociétés. Que faire ? Sortir du placard dès que c'est possible et prendre sa place dans le monde. Se composer une famille d'élection.



Si vous vous trouvez dans cette situation, je vous propose de vous imprégner des paroles de la chanson I Am What I Am -- Je suis ce que je suis -- tirée de la comédie musicale américaine La Cage aux Folles inspirée de la pièce de théâtre française du même nom. En voici quatre interprétations dont vous imprégner, une par jour, pour vous encourager. Vous n'êtes pas seul.

André



Je suis ce que je suis -- Je suis ma propre création -- Alors venez voir  -  Et virez-moi ou applaudissez. -- C'est mon monde -- Et je veux en être fier -- Mon monde -- et je ne veux pas m'y cacher. -- La vie ne vaut rien -- tant qu'on n'a pas déclaré: -- Hé, le monde -- je suis ce que je suis ! --

Je suis ce que je suis -- Je ne demande ni éloge, ni pitié...
...On n'a qu'une vie -- alors il est temps de sortir du placard. -- La vie ne vaut rien -- tant que tu n'as pas déclaré: Hé, le monde -- je suis ce que je suis !










George Hearn tenait le rôle de Zaza dans les représentations de La Cage à Londres, vers 1985 et chantait I Am What I Am à la fin du premier acte. Ici, son interprétation "masculine" est prodigieuse. Il semble ému comme si cela le concernait personnellement, ce que j'ignore. Ou comme s'il se glissait dans la peau des gays et ressentait les difficultés que la plupart d'entre nous ont affrontées, ce qui a profondément blessé les uns et fortifié les autres, les préparant à braver victorieusement les épreuves de la vie en renforçant leur résilience.








Aujourd'hui, Elliot Clay est un compositeur, parolier et interprète britannique de 24 ans. Il devait en avoir 18 ou 19 lorsqu'il a chanté I Am What I Am dans une église. Ce qui m'autorise à dire que cette chanson est notre cantique de Noël, à nous les LGBTQI. Notre chant de guerre aussi. Nous sommes appelés à jouer un rôle de lutteurs pacifiques au milieu d'une société qui sombre dans le racisme, le faux patriotisme et un égocentrisme foudroyant. La révélation des abus sexuels que les femmes ont si longtemps tus; les abus subis par les enfants et les adolescents dans toutes les communautés religieuses -- et pas seulement chrétiennes --; et le racisme envers les populations qui fuient les guerres et la famine doivent nous inciter à l'action, nous qui avons aussi connu le rejet.











Pour clore la série, voici la superbe interprétation de Dame Shirley Bassey. Non, elle n'a pas changé de sexe, le mec que vous voyez ici n'est pas non plus son mari... Alors : surprise ! Dans la comédie musicale américaine La Cage aux Folles, la chanson est interprétée par un travesti, mais mon propos ici s'adresse à des gars qui veulent s'accepter tels qu'ils sont: des mâles qui aiment les mâles et qui s'affirment sans honte. Aucun des acteurs-chanteurs de La Cage que j'ai trouvés sur Youtube ne vient à la cheville de Dame Shirley lorsqu'il chante I Am What I Am.






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