mercredi 6 mars 2019

Ce qui a changé dans la camaraderie virile depuis le siècle dernier



Au YMCA, à poil le mercredi soir.



Qu'est-ce que la camaraderie virile ? Je crois que mon père ou mon grand-père auraient donné chacun une explication différente. Moi-même, j'ai probablement changé de définition tous les vingt ou trente ans. Beaucoup de petites ou de grandes révolutions ont modifié la société occidentale depuis mon enfance. Une égalité -- pas encore parfaite -- des droits féminins a changé notre existence familiale, sociale et politique. La preuve: des femmes cheffes d'État ont montré qu'elles pouvaient être aussi compétentes que leurs confrères masculins. Voire plus...



Une complicité naturelle entre pères et fils.


Jusqu'au milieu du siècle dernier, la fraternisation mâle se déroulait tant sur les lieux de travail que lors des loisirs sportifs. On avait le temps. Aux États-Unis, les piscines, notamment celles des YMCA (ces hostelleries réservées aux jeunes hommes chrétiens de tous âges), étaient réservées aux gars. Grand-père, père, fils et cousins tous ensemble. Les femmes pratiquaient peu de sports. En Allemagne, la FKK (Freikörperkultur) était un naturisme engagé dans la santé par l'exercice physique harmonieux et la nudité -- parfois mixte, souvent sexes séparés. Là aussi, la complicité mâle, qui s'est répandue ultérieurement dans le parti nazi et l'armée, a privilégié l'amitié virile -- principalement hétéro...




Aujourd'hui, peu d'hommes ont le temps de créer de vrais liens entre mâles. Sauf ceux qui pratiquent des sports de groupe. Mais lorsqu'ils boivent après l'effort, sont-ils capables de parler d'autre chose que de foot et de femmes (en leur absence), assez ouverts pour partager leurs préoccupations ? Je vois tant d'hétéros d'âge moyen qui ne comprennent pas les avantages que notre époque leur apporte. Ils pleurent les prérogatives mâles du passé. Et enragent que "les pédés" bénéficient des mêmes droits qu'eux (ou presque). Les racistes constatent que les "races" qu'ils méprisaient sont semblables à eux, à part la forme des yeux ou la couleur de la peau. Et ça leur est insupportable... Tandis que les jeunes hommes qui sont nés dans ce monde riche de musiques variées, de goûts culinaires appétissants et de sensualité plus affirmée en apprécient la diversité.


L'heure du thé...



Le véritable altruisme masculin...




Dans ma jeunesse, on parlait peu de l'homosexualité. À moins d'être très efféminé, un gars discret qui participait un peu à des activités sportives n'était pas persécuté par ses camarades. Puis il y a eu mai 68. Et les activistes homos dont j'ai fait partie ont attiré l'attention sur notre minorité. Et cela a mis le feu aux poudres. Un feu qui en a brûlé plusieurs, alors que d'autres l'ont traversé pieds nus. Puis, alors que nous avions gagné quelques avancées, est arrivé l'ouragan du sida. Nous avons craint que tout soit foutu. Mais non, au contraire. Albert Camus a écrit que chaque génération se croit appelée à changer le monde. Nous y avons participé. Ne serait-ce qu'en n'abandonnant pas nos camarades mourants rejetés par leurs familles.



Je n'ai pas connu la camaraderie mâle authentique durant ma longue vie. Oui, un peu de solidarité LGBT, mais pas cette complicité où une douzaine de mecs hétéros et homos auraient fraternisé à égalité. J'imagine que c'est devenu possible aujourd'hui. Encore faut-il que les gars soient assez évolués pour échanger à tripes et coeur ouverts, ce que les femmes sont tellement plus capables de concrétiser. Je l'ai cherché dans toutes sortes de groupes attachés au développement de la personne par diverses techniques. Mais il ne m'en est resté que deux ou trois camarades fidèles. C'est déjà un privilège.

André








7 commentaires:

  1. Tres intéressant, par contre, on ne peut évité de remarquer qu'il y a de moins en moins de moment possible pour les garçons de vivre ces moment sociale de camaraderie masculine. Il n'y a de moins en moins d'endroit pour que les hommes soient seuls, même les vestiaire de bain public sont mixtes.Alors quelles les impactes sur la génération actuel et futur des jeunes hommes.

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  2. La dixième photo (celle des deux hommes qui urinent, est tirée d'un film pornographique. Le plus âgé sodomise ensuite le plus jeune.

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  3. Je n'ai jamais vécu d'expériences de camaraderie dans ma vie. Je pense qu’aujourd’hui on peut les trouver dans les sports ou chez les militaires.

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  4. Xersex !

    La camaraderie se trouve aussi dans les groupes de volontaires qui s'engagent pour une cause, qu'elle soit environnementale ou sociale. Mais elle est plus souvent mixte...

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  5. Anonyme.
    Tu as bien raison de souligner la mixité dans les vestiaires des piscine publiques. Je suis totalement contre c'est essentiellement une question d'hygiène: une douche, avant de pénétrer dans les bassins, doit être prise totalement nu et elle doit être complète… Personnellement, je n'ai aucune pudeur entre mecs, mais il m'est difficile de me montrer nu si des femmes sont présentes. A chacun ses pudeurs, qui doivent toutes êtres respectées sauf si elles relèvent de pudibonderies d'origine religieuse hystériques. Au-delà de cette préoccupation d'hygiène, comme je l'ai lu dans les commentaires précédents, oui les hommes doivent avoir leurs lieux à eux, où la nudité est naturelle, sans forcément avoir un quelconque rapport avec un voyeurisme malsain: les hommes se parlent mieux...à poil! Amicalement NU!

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  6. tout cela me rappel l'armée et les douche collective...
    il y a eu aussi mes années en pensionnat...
    jack

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  7. Douches collectives et bizutage à poil entre mecs dans les chambrees de l'armée : bons souvenirs

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