Séismes politiques, mariages à trois, prêtre fessé à l'église

Les fausses informations dites fake news font bander beaucoup d'Américains.

Aujourd'hui 31 octobre, les citoyens des États-Unis célèbrent Halloween par une hécatombe de citrouilles. Demain, les plus cathos d'entre eux se plongeront dans la Toussaint en attendant de fêter le jour du Merci-Donnant Thanksgiving si les événements qui se seront déroulés entre-temps leur sont favorables. C'est en 1620 que des Pères pèlerins ont débarqué du Mayflower pour fonder la colonie de Plymouth. La moitié d'entre eux périt du scorbut, les autres furent sauvés par des Indiens qui leur apprirent à cultiver la terre. Après leur première récolte, les Anglais invitèrent les autochtones à un repas de dindes. Ainsi commença ce qui est devenu une hécatombe annuelle de dinde. Mais surtout l'hécatombe de tribus indiennes au fur et à mesure que les colons s'emparaient du territoire américain.

 

 

À la fin du siècle dernier, après tant d'horreur et de destruction autour du globe, et après la plaie du colonialisme, on espérait que les États -- ceux qui se prétendaient démocrates ou découvraient la démocratie -- chercheraient à cultiver la paix entre les peuples. L'Allemagne qui avait tant à se faire pardonner s'y est attachée et a réussi ce tour de force. Les États-Unis -- après avoir libéré plusieurs peuples du fascisme, ont pris goût à l'interventionnisme et ont engagé guerre après guerre.

Les croyants du Livre -- qu'ils révèrent Dieu, Allah ou Jéhovah -- sont très engagés dans les conflits qui sèment la mort au lieu de l'amour. Leurs discours révèlent leur ignorance des textes sacrés, et par dessus tout la volonté de pouvoir des ecclésiastiques. L'autre jour, un documentaire a remis en mémoire une déclaration du souverain pontife qui règne sur les Catholiques du monde entier. "Les personnes homosexuelles sont des enfants de Dieu, elles ont le droit à une famille." "Ce qu'il faut, c'est une loi d'union civile. Elles ont le droit à être couvertes légalement." Le papou s'emmêle les pinceaux dans la séparation entre l'Église et l'État. Son devoir serait d'autoriser la bénédiction de tels mariages pour les croyants. Et il ferait bien de mettre un peu d'ordre et d'humanité en Pologne où de graves problèmes de société sont provoqués par son Église. L’avortement même pour malformation grave du fœtus vient d'être jugé illégal par le tribunal constitutionnel. D'autre part, près de cent localités autorisent les commerçants et d'autres organisations de refuser leurs services aux LGBT+ dans des régions prétendument libres de toute personne gay. 

 Aux États-Désunis, une majorité de chrétiens fondamentalistes sont persuadés que leur Donald est un fervent croyant. Pour le Daily Show, le journaliste Jordan Klepper leur a donné la parole. Voyez le pasteur afro-américain Mark Burns défendre la foi de son président. "Donald Trump croit en Jésus qui est son Seigneur et Sauveur. Il croit que le mariage est entre un homme et une femme." "Attendez, intervient le journaliste, jusqu'à ce qu'une femme plus jeune se présente? Trump croit que le mariage est entre un homme et une femme Tchèque, une femme Slovène et une Américaine, c'est ça ?" 

 Au début d'octobre, l'archevêque Gregory Aymond de La Nouvelle Orléans a brûlé l'autel de l'église de Pearl River sur lequel le prêtre Travis Clark s'était fait attacher par deux dominatrices, Mindy Dixon et Melissa Cheng. Il les avait engagées pour le fouetter. Un passant a découvert la scène et l'a enregistrée sur son portable pour dénoncer le trio à la police. L'archevêque a qualifié l'acte de "démoniaque" et a donc purifié l'église en brûlant son autel. Le prêtre a été arrêté et accusé "d'obscénité". Les croyants sont tellement habitués à voir cet objet de torture qu'est la croix sur laquelle Jésus a été crucifié qu'ils en oublient que leur culte est fondé sur un acte de sado-masochisme... En fait, l'abbé Travis a montré l'exemple. Si les églises organisaient des fessées au cours de la messe, elles retrouveraient de nombreux fidèles dans ce pays adonné à la violence.

André