mardi 22 juin 2021

Champions de l'homophobie, les footballeurs se pelotent en public












Je ne suis pas un fanatique du foot professionnel (soccer), néanmoins j'admire certaines aptitudes de ces sportifs qui enflamment les foules ou les déçoivent au point de les pousser à picoler et bâfrer encore plus. Parlons d'abord de leur capacité à voir venir le ballon, même dans leur dos, et à réagir instantanément pour l'expédier plus loin. Durant tout leur entraînement ils développent ce flair, cette intuition, cette vision à 360 degrés qui participe à la fascination du jeu et à sa rapidité. En fait, tout le monde peut développer cette capacité. Oui: voir venir l'idée et, au lieu de la retourner dans un sens puis l'autre, en perdant un temps précieux, la faire avancer dans la bonne direction, droit dans le but.






Si le désir de développer votre intuition vous chatouille, je vous propose de suivre le bref exposé de Laurent Gounelle sur Youtube:   /www.youtube.com/watch?v=lUBLX_lHO18  puis de trouver d'autres exposés sur le même sujet grâce aux algoritmes que votre recherche aura déclenchés. Dans les ateliers de développement personnel que j'ai suivis, j'ai pu développer mon intuition au point de décrire avec précision une photo que je n'avais jamais vue, et dont on ne m'avait pas parlé, mais qui était essentielle dans le message que je devais apporter à son possesseur. Ou pré-voir, six mois à l'avance, la fin d'une relation amoureuse d'un camarade, mais sans le lui dire pour ne pas gâcher son bonheur. L'intuition vous permet aussi de vous adresser à un inconnu croisé dans la rue juste au moment où il a besoin que quelqu'un l'écoute.




J'admire la camaraderie physique que ces footballeurs professionnels entretiennent publiquement entre eux. Je ne sais pas ce qui se passe dans leurs vestiaires, mais sur le terrain, les corps à corps lorsqu'un but est marqué, les embrassades, les amoncellements des uns sur les autres sont extraordinaires, inimaginables ailleurs. Aucune partie de leurs corps n'est taboue, ils se pelotent comme des gamins et ne semblent pas craindre qu'on les traite de pédés... Au fond de leur être, la plupart des mâles aimeraient pouvoir se permettre une telle intimité corporelle avec leurs potes sans que cela ne les engage sexuellement. Nous avons tous besoin de chaleur dans nos moments de flottement, de transfusion d'énergie virile, d'échanges de caresses, de tapes dans le dos ou sur les fesses.




Ce qui nous amène à une sphère honteuse du football commercial. Non pas la sphère des organisations mafieuses qui contrôlent ce secteur, ni celle des écarts monstrueux entre les salaires des privilégiés et ceux des tâcherons, ni celle de la maltraitance et de la violence exercées par les managers et les coachs. Non, il s'agit ici de l'homophobie qui domine le milieu. Ces hétéros qui se tripotent comme des tapettes sur le terrain ne supportent pas l'idée de compter des gays dans leur équipe. Alors qu'il y en a. Ce sont des mecs aussi qualifiés, aussi solides et virils que leurs camarades, et sans intention de défoncer leurs anus vierges sous la douche.






C'est là que l'on mesure l'inculture et l'insensibilité du milieu dont les membres se sont uniquement consacrés à leur sport dès l'adolescence. Ceux qui les forment et les instruisent sont pour la plupart également dépourvus d'éducation et de connaissances puisqu'ils ont grandi dans le même terreau. Le footballeur français Ouissem Belgacem a renoncé prématurément à sa carrière parce qu'il ne supportait plus de vivre dans le placard. Son livre Adieu ma honte révèle pourquoi il a choisi de sacrifier sa carrière et comment il soutient les jeunes hommes qui se trouvent dans la même situation. 

André




























3 commentaires:

  1. Cher André,
    tes chroniques sont toujours de l'actualité et occupent à chaque lecture mon entière attention, MERCI.
    Oui, quelle intolérance et quelle hypocrisie dans ce monde autour du foot. Que l'engagement de Quissem Belgacem aide à changer les mentalités.
    Quel magnifique et courageux interview de ce jeune homme.

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  2. A l'école, quand j'étais gosse, j'avais remarqué en cours de sport que toutes les activités sportives permettaient au bons comme aux moins bons de participer. Toutes, sauf le foot. Dès qu'il en était question, les mecs se prenaient pour des dieux du ballon rond et celui qui ne savait pas trop jouer était "une fiotte".

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  3. Je ne savais pas jouer au foot ! J'aurais aimé avoir été simplement une fiotte! Même alors, j'avais l'odeur d'homosexualité !

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