dimanche 12 février 2023

Oui : des femmes aussi agressent sexuellement les petits garçons !





La semaine dernière j'ai découvert, sur une chaîne de TV allemande, que des femmes adultes commettent aussi des agressions sexuelles sur de petits garçons. Le gars interviewé, Michael Reh, né à Dortmund il y a 61 ans, déclarait que sa tante l'avait violé pour la première fois alors qu'il avait 4 ans et que ses parents l'avaient remis à la garde de cette femme. Et cela a duré jusqu'à sa douzième année. "On m'a souvent demandé pourquoi je n'avais rien dit. C'est une telle agression pour l'âme et le corps d'un enfant qu'il n'y comprend rien et ne saurait l'expliquer." Dans son cas, il y avait en plus la menace de l'adulte qu'elle le tuerait si il en parlait. Elle ajoutait: "Même si tu le racontes, personne ne te croira."



Les gars auxquels il a expliqué plus tard ce qu'il avait subi s'étonnaient: "Mais t'étais pas la victime puisque tu la baisais !" Un môme de 4 ans qu'on oblige à sucer le sexe d'une adulte et auquel on enfile des trucs dans l'anus ? On peut comprendre que les jeunes victimes restent muettes, de peur de n'être pas prises au sérieux. C'est pourquoi ces actes criminels sont si rarement rapportés à la police. Les petits souffrent d'un terrible traumatisme, d'autant plus lourd que les coupables font en général partie du cercle familial ou d'amis proches.




Certaines scènes de ce qui a été infligé au petit Michael reviennent à la mémoire de l'adulte aujourd'hui photographe et écrivain installé aux États-Unis. Maintenant, comme à l'époque, il se dissocie pour ne pas ressentir la douleur ni la honte. Ces souffrances seraient trop envahissantes, trop violentes. Elles lui reviennent lorsqu'il en parle devant les médias. Néanmoins il le fait parce qu'il ressent une immense sympathie envers le gamin qu'il était. "À l'époque j'ai souffert de dépression et cessé de manger. Alors on m'a interné durant des semaines dans une institution spéciale. Et cela a amplifié mon sentiment que j'étais coupable de ce qui m'arrivait. C'était ma faute, alors on se débarrassait de moi."




Depuis, Michael Reh a appris que son père avait été victime, comme lui, d'agressions sexuelles venant d'une femme. "À son époque c'était encore plus tabou, surtout dans une famille profondément catholique. Néanmoins, cela n'explique pas que mon père ait toléré ce qui m'est arrivé. Car il le savait et ma mère aussi ! Mais j'imagine qu'il l'a refoulé parce que c'était tellement horrible et menaçant, aussi pour lui. La honte et l'ignominie étaient probablement si invincibles qu'il a sacrifié son fils pour survivre. Et moi, à l'époque, j'ai pensé que si mes parents me confiaient à ma tante, c'était normal dans une famille."




Après des études à Hambourg et Paris, Michael Reh s'est installé à New York où il s'est imposé comme photographe de mode et de publicité. En tant que gay, il a publié du nu masculin dans divers magazines et calendriers. Soutenue par le Gouvernement Allemand, son exposition intitulée Traffic détaille les dangers de la drogue. Elle a été présentée dans plusieurs pays. Reh est aussi écrivain. Son prochain livre paraîtra le 17 avril. Intitulé Die neun Gebote – Wie man sexuellen Missbrauch überlebt: Ein Leitfaden für Überlebende, deren Familien und Freunde, ce bouquin décrit son histoire d'abus sexuel et montre comment on peut sortir de cette épreuve. En 2020 Reh avait publié le roman Katharsis. Drama einer Familie, l'histoire d'un photographe à succès dont le frère jumeau a commis un double crime au sein même de leur famille.






Lorsque Michael Reh a voulu porter son affaire devant la justice, le délai de prescription était de dix ans. Donc c'était beaucoup trop tard. Et il fallait présenter au moins un témoin ! Comment la justice peut-elle être aussi injuste ? Le taux des agressions sexuelles commises par des femmes s’établit à environ 5 % de toutes les infractions de ce type. L'an dernier, à un journaliste qui lui demandait comment il se définissait: queer, homosexuel ou être humain ? il a répondu: "Aujourd'hui, je me considère comme une personne normale. Bien sûr, en tant que gay j'aime les hommes et cela a toujours été une part importante de ma vie. Néanmoins l'essentiel est de s'accepter et d'accepter les autres. Ce qui n'est pas toujours facile, même dans notre société occidentale. Voilà: l'intégration au lieu de la séparation demeure ma priorité."

 André















4 commentaires:

  1. La pédophilie et autres agressions hétérosexuelles sur mineurs ne font pas souvent les gros titres. Pourtant nombreux, je suis persuadé que c'est la majorité des cas. Lorsque j'étais encore en activité, j'avais recensé ces faits sur mon département, sur deux années : 70 % des faits avérés étaient commis par une femme sur un garçon...

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  2. Eh non les pervers ne sont pas tous des hommes! Mais c’est d’autant plus dur d’en parler car comme l’article l’explique très bien , l’enfant se sent coupable et l’adulte est tout puissant donc on se tait et on se construit avec cela .

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  3. Très intéressante histoire. Effectivement, lorsqu'on pense pédophile, on pense rarement aux femmes. Et pourtant...

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  4. Ceux qui sont maltraités maltraitent les autres à leur tour. Malheureusement, c'est une chaîne que quelqu'un doit briser, mais ce n'est pas facile. Autrefois c'était presque impossible, maintenant c'est peut-être plus facile, car on parle plus ouvertement de ces sujets.

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