lundi 11 août 2008
John Edwards (1): encore un repenti politique de la libidodo
"Que ferait Jésus à ma/votre place?" La question est courante aux Etats-Unis, que ce soit au sujet d'une décision politique, des moeurs, de l'achat d'une voiture ou du choix de son/sa partenaire pour la vie. On la trouve même imprimée sur des slips comme une sommation ultime pour prévenir l'inconstance. Dernier en date des maris adultères à figurer sur la longue liste des politiciens moralisateurs, des télé-évangélistes richissimes et des acteurs volages: John Edwards. La réponse de Jésus s'applique aussi à son cas: "Que celui d'entre vous qui est sans faute jette le premier une pierre." Mais le peuple en a marre des politiciens populistes qui lui vendent les valeurs familiales sans les exercer.
Voilà donc John Edwards, candidat démocrate à la présidence (recalé au début de l'année), lui aussi grand défenseur des valeurs familiales, se faisant piéger par un journal à scandales dans une affaire de relation extra-conjugale. Après avoir nié, il a finalement admis son infidélité devant les caméras vendredi. Faut-il le préciser, aux Etats-Unis, une faute reconnue devant les médias est à moitié pardonnée; à condition que le coupable montre de la contrition et précise qu'il l'a commise à cause du surmenage et de l'alcool, du dysfontionnement de sa propre famille parentale, parce qu'il s'était éloigné de la religion de ses pères (biffez ce qui ne convient pas) et promette d'aller consulter un confesseur ou un psy. Surtout: le coupable ne déclarera jamais qu'il avait terriblement besoin de tirer un coup! Jamais! Les Ricains exigent de leurs politiciens toute la vérité vraie -- sauf sur des sujets comme l'Irak, la torture, ou la libidodo. John, encore trop jolibogosse à 55 ans, a choisi son "narcissisme" pour circonstance atténuante et psychiatriable.
Ce qui complique le cas d'Edwards, c'est que ce garçon d'une famille modeste -- il le répète à satiété -- est devenu avocat et a amassé une immense fortune dans des actions collectives intentées contre des groupes pharmaceutiques et financiers. Il a été consultant pour un hedge fund. A cet ancien sénateur qui s'est donné pour mission de lutter en faveur des travailleurs et des pauvres, on reproche aussi sa demeure de millionnaire et une coupe de cheveu pour laquelle il aurait dépensé $1250 (ticket d'avion de l'artiste capillaire compris). Bref: pur opportuniste bobo ou politicien réellement motivé par sa cause? Avant de jeter la pierre: se souvenir qu'il faut un sacré paquet de fric pour se lancer dans une présidentielle; et qu'un mec plein aux as trouve plus aisément des amis assez riches et puissants pour le soutenir... Motif aggravant: Elizabeth, l'épouse d'Edwards depuis 31 ans, est atteinte d'un cancer qui ne pardonne pas.
Citation. "Mes enfants et moi, nous faisons confiance à mon mari, et nous savons aussi qu'il ne ferait jamais rien pour décevoir, non seulement sa famille, mais le peuple américain." Non, l'auteur n'est pas Elizabeth Edwards (avant la révélation), mais Cindy McCain, épouse actuelle du candidat républicain. Cours de rattrapage: avant d'épouser McVieux, Cindy avait été sa maîtresse, ce qui avait provoqué le divorce de McCain alors que sa légétime se remettait péniblement d'un accident terrible. Les médias ont laissé passer cette récente déclaration sans broncher. [La suite au prochain numéro.]
|| Ulysse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire